Toute la semaine, notre consultant Nicolas Fritsch nous apporte en cinq épisodes son analyse sur l’intérêt du Tour de France 2016.
« Pour refermer le chapitre Tour de France et tenter d’en relancer l’intérêt dans les années futures, je dirais en conclusion qu’il ne faut pas révolutionner le cyclisme en général et le Tour de France en particulier. Les changements doivent être progressifs, à la fois pour ne pas dénaturer notre sport mais aussi pour ne pas déstabiliser un public et un environnement qui y perdraient alors leurs repères, ce qui n’est jamais très bon, l’inconnu engendrant la peur !
Mais ce Tour de France aura peut-être servi le cyclisme malgré lui en ce sens où le sentiment d’ennui qui l’a caractérisé permettra, je l’espère, une remise en question plus globale de ce qu’il doit être à l’heure du buzz, des réseaux sociaux, des chaîne infos, de l’instantané et du sensationnel. Que cela nous plaise ou non, il faut effectivement savoir s’adapter et séduire un nouveau public, plus jeune, quand le nôtre se veut vieillissant.
Peter Sagan est notre star, notre étendard, bien plus qu’un Chris Froome injustement raillé finalement. Le Slovaque incarne un cyclisme spectaculaire et technique, mais malgré tout porteur des valeurs communes aux plus grands champions de notre histoire. Il préfigure assurément ce que sera le cyclisme de demain, et si ce n’est pas un cyclisme dans lequel je me serais totalement épanoui, un peu trop marqué que je suis par l’histoire, peu importe au fond, car il en va de l’intérêt supérieur de notre sport de s’adapter à la réalité, au monde dans lequel il évolue et dont il ne peut s’affranchir, sous peine de ne pas survivre, dépassé par d’autres sports sans préjugés.
Mais je reste très confiant quant au futur, et le cyclisme conservera assurément une belle cote de popularité à travers un monde qui ne pourra qu’être admiratif du courage de ces champions anachroniques mais modernes ! »