A tout juste une semaine du Championnat du Monde, il reste un dernier passage obligé pour ceux qui souhaitent ajuster leur condition physique, celui de Prato. Il n’y a plus de ticket pour Copenhague à aller chercher, toutes les places en équipes nationales ayant été attribuées, mais il reste pour ceux qui seront du voyage à se convaincre personnellement de leur bonne condition du moment. Ce sera un jour pluvieux en Toscane. Un vrai déluge, même, dans les 20 derniers kilomètres, qui va compliquer une course déjà éprouvante avec plusieurs ascensions de la côte de Seano, neuf au total. Ce n’est pas vraiment le terrain d’expression des coureurs attendus en fin de semaine prochaine sur le circuit plat de Copenhague, mais cette épreuve permettra néanmoins de prendre la tension auprès des différents prétendants au maillot arc-en-ciel.
La couse est d’abord lancée par une échappée de cinq coureurs : Gianluca Maggiore (De Rosa-Ceramica Flaminia), Alexandr Pliuschin (Team Katusha), Martial Ricci-Bitti (Wit), José Serpa (Androni Giocattoli) et Davide Vigano (Italie). Mais les conditions climatiques épouvantables empêchent la tête de course de prendre trop le large et un premier regroupement s’effectue. La sélection s’intensifie alors au rythme des ascensions et de la dégradation de la météo. Vincenzo Nibali (Liquigas-Cannondale) et Giovanni Visconti (Farnese Vini-Neri Sottoli) pointent le bout de leur nez dans un peloton qui se réduit constamment. Néanmoins un sprint en petit comité reste envisageable et c’est sur cela que table la formation Liquigas, qui possède dans ses rangs les rapides Elia Viviani et Daniel Oss, sélectionnés pour les Championnats du Monde, et sur lesquels le groupe sportif italien a tout misé dans le final de ce Grand Prix de Prato.
Mais la pluie fait son œuvre et les leaders de l’équipe Liquigas vont en payer le prix fort. Elia Viviani glisse à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Ejecté du groupe de tête, la Liquigas opte donc pour lancer Daniel Oss. Pendant ce temps, craignant les derniers virages sur route humide, Luca Paolini (Team Katusha) est déjà passé à l’attaque, ses poursuivants aux trousses, jusqu’à ce que le sprinteur de substitution des Liquigas soit à son tour victime d’une glissade à 500 mètres du but. Alors Peter Sagan (Liquigas-Cannondale) prend ses responsabilités. Venu à Prato pour aider ses coéquipiers, il saisit sa chance, remonte Paolini dans les derniers mètres et s’impose en costaud. Triple vainqueur d’étape au Tour d’Espagne, le Slovaque s’affirme ici comme l’un des grands candidats au titre de champion du monde dans une semaine. A l’aise dans toutes les configurations de course, il sera difficile à sortir à Copenhague.
Classement :
1. Peter Sagan (SVQ, Liquigas-Cannondale) en 4h09’43 »
2. Luca Paolini (ITA, Team Katusha) m.t.
3. Matteo Montaguti (ITA, Ag2r La Mondiale) à 4 sec.
4. Maxime Bouet (FRA, Ag2r La Mondiale) à 10 sec.
5. Oscar Gatto (ITA, Farnese Vini-Neri Sottoli) à 12 sec.
6. Manuel Belletti (ITA, Colnago-CSF Inox) m.t.
7. Daniele Colli (ITA, Geox-TMC) m.t.
8. Nicolas Roche (IRL, Ag2r La Mondiale) m.t.
9. Fabio Taborre (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
10. Daniele Bennati (ITA, Italie) m.t.