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Il l’attendait depuis si longtemps. De longues années, il a tourné autour. Alors, ce vendredi, lorsqu’il a passé la ligne d’arrivée, Nicolas Edet (Cofidis) a laissé exploser sa joie. Sourire aux lèvres, poing levé, le regard tourné vers les hommes qu’il vient de battre, le Sarthois n’y croit pas ses yeux, lui qui a enfin remporté sa première victoire professionnelle. A 30 ans, il a enfin réussi à débloquer qui coinçait au rang des places d’honneurs. Vainqueur d’une étape sur le Tour de l’Ain en mai dernier, il s’était vu déclasser par le jury des commissaires pour avoir coupé un rond-point dans le final. Alors, lorsqu’il s’est exprimé au micro de l’Equipe, il a plaisanté avec amertume sur cet acte manqué. « J’ai encore peur qu’il me tombe quelque chose dessus. Au moins, dans le Limousin, il n’y a pas de rond-point. »

Les nombreuses bosses présentes dans le final ont été avantageuses pour les qualités de Nicolas Edet. Parti du peloton en compagnie d’hommes forts comme Lilian Calmejane (Direct Energie) et Benoit Cosnefroy (AG2R La Mondiale), le meilleur grimpeur de la Vuelta en 2013 a réussi à revenir sur les rescapés de l’échappée matinale. Dans les dernières dénivellations positives du parcours, alors que deux hommes avaient pris quelques mètres d’avance, Edet a attendu le moment propice pour partir à l’assaut de la victoire. Il a déposé le duo Grellier-Ballerini à 500 mètres de la ligne et n’a jamais été revu par ses poursuivants. « A la fin, c’était tactique avec les AG2R La Mondiale en surnombre. Mais dans la dernière bosse, j’ai attendu. Lorsque ça s’est regardé, j’ai attaqué. Je ne voulais pas la laisser passer celle-ci » a-t-il avoué à l’issue de la course.  

La boucle est bouclée

Ce succès, sur ce Tour du Limousin, a une saveur particulière pour le sociétaire de la Cofidis. En 2010, lorsqu’il signait son premier contrat de stagiaire au sein de l’équipe nordiste, il débutait ici, sur les routes du Tour du Limousin. « C’est là où j’ai commencé et c’est une course que j’apprécie particulièrement. » Emu et heureux après son succès, il peut savourer, lui qui était passé tout près de s’imposer en 2017 à Chaumeil. « L’année passée, j’avais été battu par Cyril Gautier, j’étais passé a coté. Alors aujourd’hui, j’étais à fond et je ne voulais pas la laisser filer. Je ne sais pas quoi dire, c’est super, un sentiment exceptionnel. » Car si Edet a remporté l’étape, il a également dérobé le maillot de leader des épaules d’Anthony Roux (Groupama FDJ), qui a perdu dix-sept secondes sur la ligne d’arrivée. Deuxième du général du Tour de l’Ain, il pourrait parfaitement clôturer sa semaine en s’adjugeant le général de la course. Il faudra se montrer solide, samedi, sur la dernière étape. La Cofidis devrait avoir les moyens de contrôler les attaques. 

-LL

Classement de la troisième étape :

1. Nicolas Edet (FRA, Cofidis) en 4h45’58’’
2. Davide Ballerini (ITA, Androni Giocattoli Sidemerc) m.t.
3. Fabien Grellier (FRA, Direct Energie) m.t.
4. Alexandre Geniez (FRA, AG2R La Mondiale) m.t.
5. Lilian Calmejane (FRA, Direct Energie) m.t.
6. Thomas Degand (BEL, Wanty Groupe Gobert) m.t.
7. Romain Combaud (FRA, Delko Marseille Provence KTM) à 7sec.
8. Benoit Cosnefroy (FRA, AG2R La Mondiale) à 15sec.
9. Francesco Gavazzi (ITA, Androni Giocattoli Sidermec) à 17sec.
10. Elie Gesbert (FRA, Fortuneo Samsic) m.t.

Classement général à l’issue de la troisième étape :

1. Nicolas Edet (FRA, Cofidis)
2. Marco Canola (ITA, Nippo Vini Fantini) à 10sec.
3. Anthony Roux (FRA, Groupama FDJ) à 12sec.
4. Luca Wackermann (ITA, CSF Bardiani) m.t.
5. Francesco Gavazzi (ITA, Androni Giocattoli Sidermec) à 15sec.