Depuis son accession au trône en 2006, Fabian Cancellara a toujours régné sans partage sur la spécialité du contre-la-montre. Cinq titres de rang, quatre mondiaux, un olympique, ont confirmé le Suisse au rang de maître de la discipline. Une emprise sans heurts puisque sans adversaire à sa hauteur jusqu’à présent. Au fil de ses Mondiaux victorieux (il avait renoncé à disputer ceux d’après-Jeux en 2008), Fabian Cancellara s’est ainsi vu braver des adversaires à chaque fois différents, mais toujours avec une confortable marge d’avance. Ainsi avait-il terminé avec 1’30 » d’avance sur Zabriskie en 2006, 52 secondes sur Bodrogi en 2007, 1’21 » sur Larsson en 2009 et 1’02 » sur Millar en 2010… Les choses doivent changer demain. Pour la première fois depuis une demi-décennie, c’est un duel qui sera à l’affiche du Championnat du Monde.
A ma gauche, Fabian Cancellara, le quadruple tenant du titre. Il a remporté cette année les contre-la-montre de Tirreno-Adriatico, du Tour de Luxembourg et du Tour de Suisse. A ma droite, Tony Martin, le challenger. Privé de la médaille d’argent sur une crevaison il y a un an à Geelong, l’Allemand s’est affirmé comme le meilleur rouleur du monde cette saison… à ceci près qu’il ne lui manque que le titre mondial pour le clamer vraiment. Son parcours en 2011 est éloquent. Tony Martin a tout bonnement conquis les contre-la-montre du Tour de France et de la Vuelta, y repoussant à chaque fois Fabian Cancellara (8ème à Grenoble sur le Tour, 4ème à Salamanque sur la Vuelta). Il s’est en plus adjugé les chronos du Tour d’Algarve, de Paris-Nice, du Tour du Pays Basque et du Dauphiné. Les enjeux sont posés et dans ce contexte on ne voit guère quel rôle autre que celui d’arbitre pourraient jouer Wiggins, Millar, Phinney, Porte, Larsson ou Grabsch…
Demain après-midi, en l’espace de 46,4 kilomètres, on saura qui de Cancellara ou de Martin est le plus fort, le Suisse possédant l’avantage de partir le dernier, une minute et demie après l’Allemand. Les coureurs s’élanceront sur la place de l’hôtel de ville, théâtre des plus grandes manifestations populaires où Bjarne Riis avait salué plusieurs centaines de Danois depuis le balcon de la mairie après sa victoire sur le Tour 1996. Puis ils quitteront le centre par l’ouest pour rejoindre le quartier d’Osterbro, après un bref passage devant le jardin botanique. Ils pousseront vers le nord jusqu’au jardin de Charlottenlund, où ils passeront non loin du château de la ville, résidence royale depuis 1671, longeront la magnifique forteresse avant de retourner vers le centre-ville sur des routes plates et rectilignes en prise avec un fort vent.
Les 4 derniers kilomètres de ce circuit de 23,2 kilomètres (à boucler deux fois) offriront un florilège des plus beaux monuments de la capitale. La citadelle de Copenhague, fondée en 1624 et qui reste une des places fortifiées les mieux conservées d’Europe du nord, sera longée par son aile ouest, avant que les coureurs ne déboulent sur la place d’Amalienborg, autour de laquelle sont juchés les quatre palais servant de résidence permanente à la famille royale. Les concurrents rejoindront alors de nouveau la place de l’hôtel de ville via le port de Nyhavn et ses maisons colorées qui attirent chaque année d’innombrables touristes, le palais de la bourse et son célèbre clocher baroque, ou encore le palais de Christianborg, ancienne résidence royale où siègent aujourd’hui le gouvernement et la cour suprême du pays. Les derniers hectomètres ne seront pas une partie de plaisir, malgré la proximité du parc d’attraction de Tivoli, puisqu’en léger faux-plat montant jusqu’à la ligne d’arrivée, située sur Hans Christian Andersen Boulevard, du nom du poète et écrivain le plus connu du pays. Et si pour beaucoup ce sera alors la fin d’un long calvaire, pour une poignée d’heureux élus cela pourrait bien être le dénouement d’un conte de fée. – Avec notre correspondant à Copenhague, Sylvain Chanzy.
La liste de départ :
12h30’00 : Azzedine Lagab (ALG) 12h31’30 : Tyron Giorgieri (ALB) 12h33’00 : Ivan-Mauricio Casas (COL) 12h34’30 : Ioannis Tamouridis (GRE) 12h36’00 : Pavol Polievka (SVQ) 12h37’30 : Michael Morkov (DAN) 12h39’00 : Vitaliy Popkov (UKR) 12h40’30 : Semere Mengis (ERI) 12h42’00 : Carlos Oyarzun (CHI) 12h43’30 : Martin Kohler (SUI) 12h45’00 : Jesse Sergent (NZL) 12h46’30 : Thomas De Gendt (BEL) 12h48’00 : Matias Medici (ARG) 12h49’30 : Eugen Wacker (KGZ) 12h51’00 : Maciej Bodnar (POL) 12h52’30 : Gediminas Bagdonas (LIT) 12h54’00 : Dimitri Champion (FRA) 13h30’00 : Simone Zignoli (ALB) 13h31’30 : Matt Brammeier (IRL) 13h33’00 : Alexandr Dyachenko (KAZ) 13h34’30 : David Albos (AND) 13h36’00 : Matti Helminen (FIN) 13h37’30 : Oleksandr Kvachuk (UKR) 13h39’00 : Tomas-Aurelio Gil (VEN) 13h40’30 : Winer-Andrew Anacona (COL) 13h42’00 : Rafaa Chtioui (TUN) 13h43’30 : Jonathan Castroviejo (ESP) 13h45’00 : Robert Vrecer (SLO) 13h46’30 : Reidar Borgersen (NOR) 13h48’00 : Alexander Wetterhall (SUE) 13h49’30 : Jiri Hudecek (TCH) 13h51’00 : Andrew Talansky (USA) 13h52’30 : Vladimir Gusev (RUS) |
14h30’00 : Jack Bauer (NZL) 14h31’30 : Frekalsi Debesay (ERI) 14h33’00 : Laszlo Bodrogi (FRA) 14h34’30 : Adriano Malori (ITA) 14h36’00 : David McCann (IRL) 14h37’30 : Leandro Messineo (ARG) 14h39’00 : Stef Clement (PBS) 14h40’30 : Ignatas Konovalovas (LIT) 14h42’00 : Matej Jurco (SVQ) 14h43’30 : Michal Kwiatkowski (POL) 14h45’00 : Dmitriy Gruzdev (KAZ) 14h46’30 : Dominique Cornu (BEL) 14h48’00 : Jesus Herrada (ESP) 14h49’30 : Svein Tuft (CAN) 14h51’00 : Frantisek Rabon (TCH) 14h52’30 : Rui-Alberto Faria Da Costa (POR) 15h30’00 : Vasil Kiryienka (BLR) 15h31’30 : Janez Brajkovic (SLO) 15h33’00 : Jack Bobridge (AUS) 15h34’30 : Bert Grabsch (ALL) 15h36’00 : Gustav-Erik Larsson (SUE) 15h37’30 : Bradley Wiggins (GBR) 15h39’00 : Marco Pinotti (ITA) 15h40’30 : Lieuwe Westra (PBS) 15h42’00 : Nélson Oliveira (POR) 15h43’30 : Jakob Fuglsang (DAN) 15h45’00 : Richie Porte (AUS) 15h46’30 : Taylor Phinney (USA) 15h48’00 : Mikhail Ignatyev (RUS) 15h49’30 : David Millar (GBR) 15h51’00 : Tony Martin (ALL) 15h52’30 : Fabian Cancellara (SUI) |