Tant que l’hiver persistera à faire des siennes, ce sera la galère sur les routes d’Europe. Après les complications rencontrées la semaine dernière sur l’Etoile de Bessèges, le Tour Méditerranéen était prévenu. Les organisateurs se sont adaptés, ont réécrit trois de leurs quatre étapes afin de ne pas mettre en danger les coureurs et les suiveurs, et ont été sensibles à la compréhension des équipes face aux impondérables climatiques. Il n’empêche que la qualité sportive de cette édition du Tour Med en aura pâti. Et la grande confrontation finale attendue cet après-midi sur les rampes explosives du Mont Faron, au-dessus de Toulon, n’aura finalement pas pu avoir lieu, la neige étant encore tombée abondamment sur le sud de la France. Et comme le Tour Med se doit de s’achever en bosse, c’est le col de Gardes qui fera office de juge de paix.
L’étape finale est donc tronquée, ramenée à 77 kilomètres entre La Ciotat et le col de Gardes. Une ligne d’arrivée est improvisée au sommet de cette ascension de 8 kilomètres en trois paliers, au sommet de laquelle il n’y aura ni car podium, ni électricité donc pas de suivi de l’étape pour les spectateurs venus tout de même en nombre et surtout pas de chronométrage officiel ! Une course à l’ancienne, dont on célébrera les podiums finaux sous les arbres déjà feuillus et au milieu de la foule. C’est du cyclisme épique, sur des routes bordées de neige, et ça plaît à Johan Le Bon (Bretagne-Schuller), qui est le premier attaquant du jour dans cette courte étape qui emprunte la côte de Ceyreste et la côte de la Bataillère en tout début de course. Le jeune coureur breton s’y fait la belle, seul, et obtient la minute symbolique d’avance pour se présenter le premier au pied du col de Gardes. Mais déjà le peloton est sur ses talons, prêt à entrer en action.
Le premier à contre-attaquer est le Britannique Jonathan Tiernan-Locke (Endura Racing), révélé jeudi après sa victoire d’étape à Meyreuil. L’Anglais de 27 ans est méconnu, pas inconnu. L’année dernière, il avait pris la 5ème place du Tour de Grande-Bretagne. A 10 kilomètres du but, il rentre sur Johan Le Bon, qu’il abandonne dans les premières rampes ardues du col de Gardes. Stefano Garzelli (Acqua & Sapone) et Daniel Navarro (Team Saxo Bank) réagissent à leur tour mais il est déjà trop tard. Après le replat, à 4 kilomètres du but, Tiernan-Locke possède 40 secondes d’avance sur ses poursuivants, un peu moins d’une minute sur le peloton. Il va perdre du terrain dans le final mais conserver suffisamment d’avance pour s’adjuger la dernière étape et le classement général d’un Tour Med au vainqueur à l’image de son édition : insolite.
Classement 4ème étape :
1. Jonathan Tiernan-Locke (GBR, Endura Racing) les 77 km en 1h54’05 » (41,5 k/h)
2. Daniel Navarro (ESP, Team Saxo Bank) à 17 sec.
3. Stefano Garzelli (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
4. Angel Madrazo (ESP, Movistar Team) à 22 sec.
5. Nicki Sörensen (DAN, Team Saxo Bank) à 27 sec.
6. Laurent Mangel (FRA, Saur-Sojasun) m.t.
7. Julien El Farès (FRA, Team Type 1-Sanofi Aventis) m.t.
8. Romain Hardy (FRA, Bretagne-Schuller) m.t.
9. Thibaut Pinot (FRA, FDJ-BigMat) m.t.
10. Andrey Amador (CRC, Movistar Team) m.t.
Classement général final :
1. Jonathan Tiernan-Locke (GBR, Endura Racing) en 10h48’42 »
2. Michel Kreder (PBS, Garmin-Barracuda) à 27 sec.
3. Daniel Navarro (ESP, Team Saxo Bank) à 31 sec.
4. Stefano Garzelli (ITA, Acqua & Sapone) à 33 sec.
5. Angel Madrazo (ESP, Movistar Team) à 42 sec.
6. Romain Hardy (FRA, Bretagne-Schuller) à 47 sec.
7. Francesco Gavazzi (ITA, Astana) m.t.
8. Fabrice Jeandesboz (FRA, Saur-Sojasun) m.t.
9. Rinaldo Nocentini (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
10. Andrey Amador (CRC, Movistar Team) m.t.