A une époque où la polyvalence est devenue le maître mot parmi les sprinteurs les plus aguerris, une rampe finale de 200 mètres, fut-elle avec des passages compris entre 12 et 17 %, ne suffit plus à écarter les finisseurs passe-partout en début de saison. La victoire de John Degenkolb au sommet du barrage d’Hatta-Dam l’an dernier en était déjà le signe. Douze mois plus tard, l’arrivée de cette 3ème étape du Tour de Dubaï vient le confirmer, malgré la présence de quelques solides puncheurs au cœur du peloton et même si tous les sprinteurs ne seront pas en mesure de jouer leur carte dans le mur final.
Parmi ceux-là figure Mark Cavendish (Dimension Data) qui n’est décidément pas en veine sur ce Tour de Dubaï. Enfermé sur l’emballage massif remporté par Marcel Kittel (Etixx-Quick Step) mercredi, gêné par la chute de Boy Van Poppel (Trek-Segafredo) à Palm Jumeirah, le Britannique est cette fois écarté sur un ennui mécanique dans l’ultime raidard avant l’arrivée au cœur des monts Hajar à 12 kilomètres du but. Pour couronner le tout, le timing est particulièrement mauvais. Le peloton vient alors d’accélérer brutalement la cadence afin de reprendre les derniers échappés matinaux, Essaïd Abelouache (Al Nasr), Chun Kai Feng (Lampre-Merida), David Lozana (Team Novo Nordisk), Francisco Mancebo (Skydive Dubaï), Hayden McCormick (One Pro Cycling) et Andrew Tennant (Team Wiggins).
Si cette courte bosse inspire Laurens De Vresse et Lieuwe Westra (Astana) et Ben Swift (Team Sky) qui rentreront dans le rang quelques kilomètres plus loin, elle n’est pas au goût de certains comme Andrea Guardini (Astana) ou même Elia Viviani (Team Sky) qui se feront discrets dans les 200 derniers mètres au contraire de Marcel Kittel. L’Allemand, même à son meilleur niveau, n’a jamais aimé les bosses, mais c’est à croire que le changement d’environnement a transformé l’octuple vainqueur d’étape sur le Tour. Non seulement il passe sans encombre les bosses des monts Hajar, mais il signe sur le barrage d’Hatta-Dam une belle 6ème place.
Les progrès qu’il a réalisés seront pourtant insuffisants pour venir contester la victoire à un récidiviste : Juan-José Lobato (Movistar Team). Evoluant dans un profil entre sprinteur et puncheur, l’Espagnol avait déjà fait parler de lui l’an dernier en s’imposant sur la difficile étape de Stirling au Tour Down Under. Puis en se classant 3ème à… Hatta-Dam derrière John Degenkolb et Alejandro Valverde. Si Philippe Gilbert (BMC Racing Team) vire en tête avec le reste des favoris dans sa roue sur la gauche de la chaussée, Lobato déborde la tête du peloton de l’autre côté de la route. L’écart est immédiatement créé. L’Andalou file vers la victoire d’étape, mais le maillot bleu atterrit sur les épaules de son dauphin du jour : Giacomo Nizzolo (Trek-Segafredo), 3ème des deux premières étapes.
Le classement général se décidera demain (132 km) avec une arrivée au pied de la Burj Khalifa.
Classement 3ème étape :
1. Juan-José Lobato (ESP, Movistar Team) les 172 km en 4h12’23 » (40,8 km/h)
2. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) à 2 sec.
3. Silvan Dillier (SUI, BMC Racing Team) à 4 sec.
4. Fabian Cancellara (SUI, Trek-Segafredo) m.t.
5. Philippe Gilbert (BEL, BMC Racing Team) m.t.
6. Marcel Kittel (ALL, Etixx-Quick Step) m.t.
7. Gorka Izagirre (ESP, Movistar Team) à 7 sec.
8. Daniele Bennati (ITA, Tinkoff-Saxo) m.t.
9. Davide Rebellin (ITA, CCC Sprandi Polkowice) m.t.
10. Matteo Trentin (ITA, Etixx-Quick Step) à 11 sec.
Classement général :
1. Giacomo Nizzolo (ITA, Trek-Segafredo) en 11h56’11 »
2. Juan-José Lobato (ESP, Movistar Team) à 2 sec.
3. Marcel Kittel (ALL, Etixx-Quick Step) à 6 sec.
4. Silvan Dillier (SUI, BMC Racing Team) à 12 sec.
5. Gorka Izagirre (ESP, Movistar Team) à 19 sec.
6. Philippe Gilbert (BEL, BMC Racing Team) à 21 sec.
7. Fabian Cancellara (SUI, Trek-Segafredo) m.t.
8. Daniele Bennati (ITA, Tinkoff-Saxo) à 24 sec.
9. Davide Rebellin (ITA, CCC Sprandi Polkowice) m.t.
10. Soufiane Haddi (MAR, Skydive Dubaï) à 25 sec.