Contrôler une échappée avec simplement six coureurs dans son effectif n’est pas chose aisée. Déplorant les scénarios parfois aseptisés de certaines courses arrivant trop souvent au sprint, les organisateurs du Tour de Grande-Bretagne ont décidé de réduire le nombre de coureurs autorisés par équipe. Cette décision n’avait pas eu les effets escomptés lors des trois premiers jours, mais Albert Timmer (Giant-Shimano), repris seulement par un Michal Kwiatkowski (Omega Pharma-Quick Step) supersonique mercredi, a ouvert une brèche dans laquelle Matthias Brandle (IAM Cycling) s’est engouffré hier. Le peloton n’avait alors pas pu boucher un écart, pourtant descendu sous les 2 minutes à 50 kilomètres de l’arrivée grâce à une excellente gestion des efforts de la part des coureurs échappés.
L’étape de plaine qui se présente aujourd’hui aux coureurs serait en temps normal du pain bénit pour les sprinteurs. Mais dans cette configuration, les fuyards ont une nouvelle chance. Et ils ne vont pas se priver de la saisir. Matthias Brandle retrouve les avant-postes accompagné de deux hommes, déjà échappés cette semaine : Alex Dowsett (Movistar Team) et Thomas Stewart (Madison Genesis). Après une première heure de course rapide, les trois hommes se voient accorder un bon de sortie. Rien ne dit alors que celui-ci sera définitif. Mais l’écart augmente rapidement et dépasse pour la première fois les 8 minutes : le peloton et son maillot jaune peuvent s’affoler. Alex Dowsett n’est qu’à 1’25 » au classement général et représente un danger pour Kwiatkowski puisque l’Anglais peut gommer une partie de son retard.
En temps normal, il aurait suffi au Maillot Jaune d’aligner ses équipiers en tête de peloton pour reprendre les hommes de tête. Mais avec un nombre réduit de coéquipiers, une telle chose est impossible. Les équipes ayant des intérêts convergents ont beau s’allier, ils ne parviennent pas à réduire suffisamment l’écart. Les efforts d’Alex Dowsett qui sait sa prise de commande probable en cas de succès n’y sont pas étrangers. Malchanceux mercredi avec deux crevaisons qui l’ont éjecté de l’échappée, le rouleur britannique joue le coup à fond et ses efforts ne restent pas vains. Il trouve en Matthias Brandle un allié providentiel. Les deux hommes trouvent un terrain d’entente : à l’Anglais le maillot, à l’Autrichien l’étape pour le deuxième jour consécutif. Même si Michal Kwiatkowski a pris lui même les commandes, le peloton accuse sur la ligne un retard de 1’50 » sur le Britannique. Alex Dowsett aborde donc le week-end décisif avec un avantage de 34 secondes sur le Polonais, et 1’02 » sur Bradley Wiggins (Team Sky).
Classement 6ème étape :
1. Matthias Brandle (AUT, IAM Cycling) en 4h44’49 »
2. Alex Dowsett (GBR, Movistar Team) à 1 sec.
3. Thomas Stewart (GBR, Madison Genesis) m.t.
4. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) à 1’51 »
5. Nicola Ruffoni (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
6. Ben Swift (GBR, Team Sky) m.t.
7. Martin Kohler (SUI, BMC Racing Team) m.t.
8. Heinrich Haussler (AUS, IAM Cycling) m.t.
9. Rick Zabel (ALL, BMC Racing Team) m.t.
10. Tom Weelers (PBS, Giant-Shimano) m.t.
Classement général :
1. Alex Dowsett (GBR, Movistar Team) en 25h07’53 »
2. Michal Kwiatkowski (POL, Omega Pharma-Quick Step) à 34 sec.
3. Edoardo Zardini (ITA, Bardiani-CSF) à 40 sec.
4. Nicolas Roche (IRL, Tinkoff-Saxo) à 50 sec.
5. Dylan Teuns (BEL, BMC Racing Team) à 51 sec.
6. Jon Izagirre (ESP, Movistar Team) à 1’00 »
7. Bradley Wiggins (GBR, Team Sky) à 1’02 »
8. Leopold Konig (TCH, Team NetApp-Endura) à 1’06 »
9. Sebastian Reichenbach (SUI, IAM Cycling) m.t.
10. Matthias Brandle (AUT, IAM Cycling) à 1’07 »