La conférence de presse de l’équipe Saxo Bank-SunGard était prévue de longue date, ce vendredi à 16h00, mais pas en présence d’Alberto Contador, le nouveau leader du groupe sportif danois. Mais un communiqué parvenu mercredi soir jusqu’au camp de base des Saxo Bank à Majorque a bousculé le programme. Ce communiqué émanant de la Fédération Espagnole de Cyclisme (RFEC) établissait, après enquête, que les traces de Clenbutérol retrouvées dans le corps du champion espagnol en plein Tour de France étaient passibles de sanction mais qu’elles n’avaient pu améliorer son rendement, compte tenu des doses infinitésimales décelées au contrôle antidopage. En conséquence de quoi la fédération espagnole a averti Contador qu’elle se dirigeait vers une suspension d’un an assortie de la perte de la victoire au Tour.
Visage fermé et beaucoup moins atterré qu’en septembre dernier, Alberto Contador est donc revenu braver micros et caméras cet après-midi. Aux côtés de son nouveau mentor Bjarne Riis, il a d’abord exprimé son écœurement. « C’est une honte d’avoir attendu aussi longtemps pour qu’on me propose pareille issue, a déclaré le multiple vainqueur du Tour de France. C’est une très grande désillusion. Je suis dégoûté par cette proposition, c’est totalement honteux. La fédération espagnole s’est transformée en un tribunal public, dans la lignée de l’UCI, avec des commentaires publics sans fondement et malintentionnés. »
Alberto Contador s’en est ensuite pris au système de la lutte antidopage. « Je ne crois plus dans ce système aujourd’hui. Les règles sont strictes mais nous sommes sous le règne de lois obsolètes. Des quantités minimes de produit qui n’influent absolument pas sur le résultat, il est impossible de les prendre volontairement, et en aucune mesure cela m’a permis de remporter le Tour de France. Il y a des incohérences entre les règles antidopage et les analyses scientifiques, qui peuvent détecter aujourd’hui des quantités minimales qui n’influent pas sur le résultat. J’ai découvert ces derniers mois les carences et la pauvreté de ce sport pour lequel je souffre tellement. Aujourd’hui on me jette par terre en oubliant tout ce que j’ai pu faire jusqu’à présent pour le cyclisme. »
Devant la proposition de suspension de la commission espagnole, Alberto Contador a maintenant dix jours pour préparer sa défense et tenter de sauver la face dans une affaire qui semble bien mal engagée. « Je ferai le maximum pour défendre mon innocence jusqu’à la fin, a encore assuré le Madrilène. C’est une proposition de sanction et je vais faire tout mon possible dans les dix jours à venir pour que cette sanction ne soit pas appliquée. Bjarne Riis et mes coéquipiers m’apportent un soutien inconditionnel. Je le répète haut et fort, je ne me suis jamais dopé. Je sais que j’ai une grande responsabilité, que je suis un exemple pour beaucoup, j’assume cette responsabilité et c’est pourquoi je n’ai jamais eu recours au dopage. La seule erreur que j’ai effectivement commise, c’est d’avoir mangé de la viande sans analyser sa composition… »