Le retour de la douceur donnerait presque un air printanier au Trophée Laigueglia, rapprochant encore plus la semi-classique italienne de celle qu’elle semble déjà annoncer, Milan-San Remo. Il y a des traits communs entre les deux épreuves, des routes communes aussi. Seuls le peloton et la condition physique des athlètes qui s’y présentent diffèrent. La distance aussi, puisque le Trophée Laigueglia, ce sont seulement 196,5 kilomètres, soit les deux tiers de la distance de la Primavera. Mais le final de la course italienne sur les bords de la mer Méditerranée et l’emprunt surtout du Capo Mele, qui figure traditionnellement sur le parcours de la classicissima un mois plus tard et joue ici le rôle du Poggio de Milan-San Remo à 5 kilomètres de l’arrivée, font déjà saliver ceux qui ont hâte que commence la campagne des classiques.
L’échappée matinale comprend cinq hommes : Alfredo Balloni (Farnese Vini), Luca Dodi (Team Idea), Giairo Ermeti (Androni Giocattoli), Vincenzo Garofalo (Team Nippo) et Franck Osoriuo (Colombia-Coldeportes). D’illustres inconnus qui ne feront rien de plus qu’animer une course dont le dénouement n’interviendra qu’à quelques kilomètres de l’arrivée, avec l’enchaînement du Mur de Pinamare puis du Capo Mele. Ces deux difficultés finales, le peloton les aborde groupé après avoir absorbé les cinq de tête à 35 kilomètres de l’arrivée. Il y a alors le Mur de Pinamare à franchir. La côte n’est pas longue, 1500 mètres tout au plus, mais elle est raide. A la faveur des sept lacets qui se succèdent, un groupe d’une vingtaine d’unités se détache. Le Mur de Pinamare est un tremplin idéal que relaie le Capo Mele.
Dans la dernière difficulté du parcours, un homme surgit alors de la vingtaine d’hommes ayant fait le trou dans la montée du Mur de Pinamare. Il reste moins de 5 kilomètres et celui qui bascule en tête au sommet est Moreno Moser (Liquigas-Cannondale). Le neveu de Francesco Moser, l’illustre champion transalpin, ancien champion du monde et vainqueur du Tour d’Italie, plonge vers Laigueglia. Ses quelques poursuivants sont à ses trousses mais il va parvenir à les maintenir à distance pour terminer le premier sur le long boulevard d’arrivée. Ce n’est peut-être pas Milan-San Remo, que son oncle a conquis une fois en 1984, mais le Trophée Laigueglia aura une grande valeur au palmarès naissant de Moreno Moser. Néo-pro de 21 ans, le jeune homme s’impose devant Miguel-Angel Rubiano (Androni Giocattoli) et Matteo Montaguti (Ag2r La Mondiale).
Classement :
1. Moreno Moser (ITA, Liquigas-Cannondale) les 196,5 km en 4h58’15 » (39,5 km/h)
2. Miguel-Angel Rubiano (COL, Androni Giocattoli) à 4 sec.
3. Matteo Montaguti (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
4. GianLuca Brambilla (ITA, Colnago-CSF Bardiani) m.t.
5. Francesco Gavazzi (ITA, Astana) m.t.
6. Marco Frapporti (ITA, Team Idea) m.t.
7. Enrico Gasparotto (ITA, Astana) m.t.
8. Edoardo Girardi (ITA, Utensilnord Named) m.t.
9. Francesco Reda (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
10. Daniele Pietropolli (ITA, Lampre-ISD) m.t.