Levi Leipheimer. Comme une heureuse prémonition, la cité de Golden avait préparé hier matin une jolie surprise à Levi Leipheimer (Omega Pharma-Quick Step), lauréat de la 1ère édition du Tour du Colorado et sur le point d’aller reconquérir le maillot jaune à Boulder. Au départ de la sixième étape, la ville des chercheurs d’or a inauguré une statue de bronze à l’effigie du Californien. Il ne s’agit pas tout à fait d’un cadeau réalisé envers le coureur mais bien d’un nouveau monument qui sera désormais à découvrir dans les rues de Golden, où d’autres œuvres d’art du genre ont fleuri au fil des ans. La statue de bronze sera ainsi exposée aux côtés des statues animalières et des œuvres remémorant la conquête de l’Ouest. Devant un tel honneur, Levi Leipheimer est allé décrocher le maillot jaune qu’il défendra aujourd’hui face au chrono.
Jens Voigt. Le maillot de meilleur grimpeur du Tour du Colorado, l’épreuve par étapes la plus haute du monde, va revenir ce soir à Jens Voigt (RadioShack-Nissan), pas forcément réputé pour ses qualités de grimpeur mais que les hautes altitudes auront profondément inspiré cette semaine. Vainqueur à Beaver Creek après une longue échappée solitaire, il était encore à l’attaque hier. « L’objectif au briefing était plutôt de contrôler, vu qu’on avait des ambitions au général, mais absolument pas d’aller chercher le maillot de meilleur grimpeur, a confié Jens Voigt. Je savais que j’avais beaucoup de points de retard sur Tom Danielson. En aucun cas ce n’était mon objectif. Finalement l’échappée a bien coopéré, on a pu maintenir notre avance dans Flagstaff Mount, que je comparerais à la montée du Mont Faron. Avec le Critérium International et le Tour du Pays Basque, ça doit faire cinq fois que je décroche un tel maillot. »
Julien El Farès. Unique coureur français au départ du Tour du Colorado, Julien El Farès (Team Type 1-Sanofi) a tiré un bilan mitigé de sa participation à l’épreuve américaine. « J’aurai été dans deux échappées mais sans concrétiser, nous a-t-il déclaré au sommet de Flagstaff Mount. C’est dommage mais je m’y attendais un peu. L’adaptation à l’altitude est compliquée. Je l’avais déjà vécu au Tour du Gila. Malgré tout, j’espère que ça va payer d’ici la fin de saison, que ce sera une bonne préparation. J’ai passé deux semaines en altitude, avec de bons entraînements, j’espère que la forme va être ascendante d’ici la fin de saison. Je ne vais pas forcément disputer des courses qui me conviennent mais j’espère tenter ma chance sur Paris-Bruxelles, au Grand Prix de Fourmies, au Tour de la Somme ou au Grand Prix d’Isbergues. »
Supporters. La caravane du Tour du Colorado a rencontré hier un accueil indescriptible au milieu de centaines de milliers de supporters. « C’était l’ambiance Tour de France, une ambiance folle », nous a affirmé Julien El Farès. « J’avais rarement vu cela sur le vélo, il y avait une telle ambiance dans le final que pour attaquer c’était même compliqué », a quant à lui décrit Levi Leipheimer. D’un sentiment général, jamais on n’avait vu pareil public au bord de la route dans l’histoire du cyclisme en Amérique. Des records ont donc été battus jusque dans la montée de Flagstaff Mount, où la ville de Boulder a fini par limiter l’accès aux 6 derniers kilomètres à 30000 spectateurs afin de préserver l’environnement. Le succès rencontré a été tel que les organisateurs envisagent de pérenniser ce rendez-vous de Flagstaff Mount dans le futur. Aujourd’hui à Denver, un million de fans sont attendus sur les 15,3 kilomètres du contre-la-montre final.
Rory Sutherland. Le vainqueur de l’étape de Boulder est Australien, Rory Sutherland (UnitedHealthcare), mais il courait hier comme chez lui, ayant élu domicile à Boulder depuis 2007, où siège l’équipe Garmin-Sharp et vivent nombre de coureurs américains. « Boulder, c’est ma ville adoptive, c’est là que je vis, là où j’ai fondé ma famille. Je suis arrivé là quand j’ai signé pour une équipe américaine. Boulder, c’est l’une des capitales du cyclisme. Dans le peloton professionnel américain, il doit bien y avoir 15 ou 20 % de coureurs qui vivent ici à Boulder. J’ai habité un peu à San Diego aussi mais je suis rapidement revenu par ici. J’aime vive ici, je me suis fait beaucoup d’amis. Et la montée de Flagstaff Mount est magnifique. Je l’ai faite je ne sais combien de fois. Gagner ici est spectaculaire, c’est de loin la plus belle victoire de ma carrière. »
L’étape du jour… Denver-Denver (15,3 km CLM)
Les Rocheuses laissées derrière nous, c’est une dernière étape plane mais décisive qui se présentera aux 96 coureurs encore en course. A Denver, la capitale de l’Etat grand comme la moitié de la France, un contre-la-montre individuel de 15,3 kilomètres permettra aux derniers candidats au maillot jaune de se départager dans un décor urbain dessiné en plein cœur de la ville. La rampe de lancement a été montée au milieu de Civic Center, un parc transformé pour la circonstance en énorme salon du cycle marchand, avec vue formidable sur le Capitole. Le chrono sera marqué par de longs bouts droits dans les rues quadrillées de la ville et quelques beaux virages techniques. Les larges avenues de Denver permettront d’aller chercher City Park avant un retour vers le Capitole et Civic Center. Les coureurs s’élanceront de minute en minute puis de deux en deux minutes, Levi Leipheimer fermant la marche à 23h15 heure française.