Depuis le départ du Tour de Suisse, le peloton n’a pas eu franchement le temps de se la couler douce. En trois jours les coureurs alignés sur la plus longue épreuve WorldTour du calendrier, Grands Tours mis à part, ont affronté le vent lors du prologue samedi, la montagne dimanche et la pluie hier. Aujourd’hui, tant la météo que le parcours ont décidé de se calmer pour épargner les organismes des professionnels et leur apporter un peu de répit. La topographie ne présente que quelques difficultés mineures, le ciel lui reste gris sans pour autant mouiller la caravane. Bref, tout est réuni pour assister à un sprint massif et royal à Buochs, le premier de cette édition après trois journées agitées pour les raisons évoquées un peu plus haut.
Avant de se présenter dans la dernière ligne droite, les équipiers devront contrôler la traditionnelle échappée. Et la présence de Jens Voigt (RadioShack-Leopard) peut procurer quelques sueurs froides aux hommes les plus rapides. L’Allemand, malgré ses 41 printemps est un habitué de ce genre d’étapes et a prouvé au Tour de Californie qu’il n’avait en rien perdu sa capacité à remporter une étape en baroudeur. Heureusement pour lui, l’ancien du Crédit Agricole n’est pas seul et possède deux alliés : Olivier Kaisen (Lotto-Belisol) et Robert Vrecer (Euskaltel-Euskadi). À l’attaque dès le kilomètre 5, les échappés partent pour un long raid qui sera un peu plus court pour Kaisen lâché à 40 kilomètres du but.
Conscientes de la dangerosité du Teuton dans ce type d’exercice, les équipes ne laissent pas le trio prendre le large : jamais plus de 4’15 d’avance. Ce sera à peine suffisant pour donner quelques sueurs froides aux formations souhaitant absolument revoir les fuyards. À 20 kilomètres du but, Vrecer et Voigt, débarrassés de Kaisen ont certes près d’1’30 d’avance, mais le sort est bien entendu joué. Les Cannondale du vainqueur d’hier Peter Sagan et les Omega Pharma-Quick Step de Tom Boonen vont anéantir les espoirs des deux derniers rescapés. Sentant le souffle du peloton sur sa nuque, Jens Voigt tente un baroud d’honneur à 5 kilomètres du but qui se terminera 3 bornes plus loin.
Mais le chemin qui doit mener les sprinteurs vers la victoire est encore long compte tenu des nombreux pièges qui émaillent les derniers kilomètres. À moins de 200 mètres, il y a une belle courbe qu’il faut à tout prix bien négocier. Dans ces conditions, le placement est primordial, et Arnaud Démare (FDJ) a la chance de pouvoir compter sur un homme d’expérience, William Bonnet. Parfaitement placé, le Picard aborde le dernier virage en tête. Il reste alors moins de 200 mètres pour cueillir un nouveau bouquet WorldTour, quelques mois après la Vattenfall Cyclassics. Matthew Goss (Orica-GreenEdge) revient comme une balle, mais le Français parvient à contenir l’Australien. Tyler Farrar, John Degenkolb et Peter Sagan doivent également subir la loi de l’ancien champion du monde Espoir qui démontre en Suisse qu’il figure parmi les meilleurs sprinteurs du monde.
Demain, l’étape relie Buochs et Leuggern pour 176,4 kilomètres.
Classement 4ème étape :
1. Arnaud Démare (FRA, FDJ) les 161 km en 4h08’23 » (38,9 km/h)
2. Matthew Goss (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
3. Tyler Farrar (USA, Garmin-Sharp) m.t.
4. John Degenkolb (ALL, Argos-Shimano) m.t.
5. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) m.t.
6. Heinrich Haussler (AUS, IAM Cycling) m.t.
7. Peter Sagan (SVQ, Cannondale) m.t.
8. Jens Debusschere (BEL, Lotto-Belisol) m.t.
9. Davide Cimolai (ITA, Lampre-Merida) m.t.
10. Jacopo Guarnieri (ITA, Astana) m.t.
Classement général :
1. Mathias Frank (SUI, BMC Racing Team) en 11h48’01 »
2. Roman Kreuziger (TCH, Team Saxo-Tinkoff) à 23 sec.
3. Rui-Alberto Faria Da Costa (POR, Movistar Team) à 35 sec.
4. Giovanni Visconti (ITA, Movistar Team) à 53 sec.
5. Thibaut Pinot (FRA, FDJ) à 57 sec.
6. Bauke Mollema (PBS, Blanco) à 1’08 »
7. Daniel Martin (IRL, Garmin-Sharp) à 1’23 »
8. Tanel Kangert (EST, Astana) à 1’26 »
9. Jean-Christophe Péraud (FRA, Ag2r La Mondiale) à 1’28 »
10. Tejay Van Garderen (USA, BMC Racing Team) à 1’39 »