Cette dernière soirée des 4 Jours de Grenoble promettait d’être palpitante. Avant le départ de la grande chasse de 180 tours, les Français Coquard-Kneisky et les Belges Deketele-Keisse étaient dans le même tour et seul 18 points séparaient les deux équipes, en faveur des Français. Le départ lancé, les Belges ouvraient très vite les hostilités en prenant un tour sur le peloton, accompagné des régionaux Pijourlet-Fouache et Carisey-Ruffinengo. L’équipe française réagissait après quelques tours. Les autres formations suivaient leur exemple, de telle manière qu’à soixante tours de l’arrivée, aucun changement dans le classement n’était à remarquer. À trente-huit tours de la fin, alors que tout le monde pensait que ces 4 Jours étaient joués, l’équipe belge a placé une attaque incisive qui laissait sur place Kneisky-Coquard.
Ces derniers réagissaient deux tours plus tard et étaient à leur tour sortis du peloton. Le Palais des Sports était en effervescence tant la bagarre pour la victoire finale était belle. Deketele-Keisse prenaient le tour très rapidement, et, à peine rentrés sur le peloton, plaçaient une nouvelle attaque. Quelques instants plus tard, Coquard et Kneisky rattrapaient à leur tour le peloton et se plaçaient à sa tête en jetant leurs dernières forces à la poursuite de l’équipe belge.
Pendant dix tours on assiste à un véritable mano à mano entre les deux équipes. Les jeunes Français mettant toute leur énergie pour empêcher les Belges de revenir. Mais ces derniers parvenaient tout de même à se dédoubler à dix-huit tours de l’arrivée, prenant du même coup la tête du classement général provisoire. À quatorze tours de l’arrivée, dans une ultime tentative, les Français tentaient de sortir du peloton mais les Belges imposaient un rythme de folie, bien décidés à garder leur première place. Ils veulent d’ailleurs le faire avec la manière à l’image du sprint final. La formation belge lançait le sprint à deux tours de l’arrivée, prise en chasse par le jeune Coquard et le Bisontin Kneisky.
Mais rien n’y fait, les expérimentés belges s’imposent et gagnent ainsi cette édition des 4 Jours de Grenoble. Pour compléter le podium, on retrouve donc les jeunes français Coquard et Kneisky, bien décidés à prendre leur revanche l’année prochaine. La troisième place revient aux Italiens Ciccone et Masotti.
Record au contre-la-montre par équipe. Comme chaque soir, l’épreuve du contre-la-montre par équipe LCL enflamme le Palais des Sports. Chaque équipe d’américaine prend en renfort un sprinteur pour effectuer 3 tours de piste le plus rapidement possible. Après le passage de quelques équipes, vient le moment pour Morgan Kneisky et Bryan Coquard, accompagnés du champion olympique, Jason Kenny, de rentrer en piste. C’est Kneisky qui lance le premier tour, et au moment où celui-ci s’écarte, ils sont déjà en avance sur le meilleur chrono de quelques centièmes de seconde. Bryan Coquard ne va faire qu’augmenter cette avance et, lors de son passage sur la ligne, Jason Kenny est emmené tout droit vers un nouveau record. Il termine en boulet de canon. Le temps tombe : 34″643’’’. Nouveau record absolu de la piste.
Mission accomplie pour Baugé. Lors des qualifications, tout commençait plutôt mal pour Grégory Baugé contraint d’aller en repêchage suite à son duel perdu face à Jason Kenny. Il parvenait tout de même à se hisser en finale pour retrouver le Champion Olympique. La tension était palpable entre les deux sprinteurs. Après un premier tour rapide, le champion olympique lançait le sprint et prenait quelques longueurs d’avance sur le Français. Mais poussé par son public, celui-ci remontait le Britannique. Dans le dernier virage, les deux hommes étaient au coude à coude. Le Palais était en effervescence, l’écart qui séparait les deux athlètes est de neuf millièmes de secondes. Le public retenait son souffle en attendant le verdict de Daniel Mangeas. Grégory Baugé sortait finalement victorieux de ce match. Le Français a pris sa revanche sur les Jeux Olympiques de Londres.
Soline Lamboley vainqueur facile. À la vue de son palmarès (championne de France sur piste, sur route et vainqueur de la Coupe de France), Soline Lamboley impressionnait déjà. Mais lors de cette dernière soirée des 4 Jours de Grenoble, elle a fait plus qu’impressionner. C’est avec maitrise qu’elle contrôlait la course, faisant les sprints et surveillant étroitement sa dauphine, Marion Borras. La Bisontine était intouchable. C’est avec cette même décontraction qu’elle réalisait le dernier sprint « pour le plaisir » en mettant une ligne droite à toutes ces adversaires. Elle remporte très logiquement la course aux points et le classement général devant Marion Borras et Claire-Lise Comparat. Une seconde victoire sur le National Piste des jeunes qui ne sera sûrement pas la dernière.
Ryan Hellal assoit sa domination. Le jeune Minime de C2S (Grenoble) semblait bien parti pour conserver son maillot jaune acquis la vieille. Lors de la course aux points, il contrôlait la course en faisant les points des sprints, mais c’est le jeune Dylan Maldonado qui l’a emporté grâce à un sprint victorieux. La course scratch était donc décisive pour le classement final. C’est avec un sprint qui impressionnait même Daniel Mangeas que le jeune grenoblois s’est imposé. Il remporte avec facilité ce National jeune piste, devant Dylan Maldonado et Lucas Garcia Rota qui complète le podium.
Andréa Biondi, 22 ans après son père. Chez les Cadets, rien n’était joué pour le classement général tant les positions entre les coureurs étaient resserrées. Thomas Oustry, le maillot jaune pouvait compter sur son jeune frère, Adrien pour conserver sa tunique. Cependant, Andréa Biondi était survolté pour ce dernier soir. Pour la course aux points, il a marqué des points dans tous les sprints classements et a remporté avec brio le dernier sprint. Le classement de l’épreuve le donnait logiquement en tête devant l’acrobate Kévin Mosnier et le Haut-Savoyard Tom England. Au départ du scratch, deuxième et dernière course de la soirée, les frères Oustry sortaient à trois tours de l’arrivée. Mais l’intouchable Andréa Biondi ne le voyait pas sous cet œil : il ramenait le peloton et remportait la course. Ces deux victoires le propulsaient au sommet du classement général du National Piste Cadet. Il s’impose dans ce vélodrome, 22 ans après son père, Laurent Biondi, chez les professionnels. Pour compléter le podium, on retrouve Tom England et Joffrey Eychenne.
Tom Boes victorieux devant les Bisontins. Le travail d’équipe des Bisontins n’a pas été suffisant face au champion de France de la course aux points, Tom Boes. Et pourtant, les Bisontins ont mis le feu aux poudres très tôt. Après le premier sprint classement, c’est à tour de rôle que Thomas Greco, Joseph Berlin-Semon et Guillaume Gauthier sont sortis du peloton. Cependant, c’était sur un contre de trois hommes que le classement de cette course aux points allait se jouer. Après cinquante tours, Greco accompagné du jeune Louis Pijourlet et du Lyonnais Valentin Jury sortaient du peloton, et parvenaient à prendre le tour et les points qui vont avec. Louis Pijourlet avait à cœur de bien faire devant toute sa famille et ressortait du peloton, accompagné de son coéquipier, Paul Menard. Ils prenaient ainsi les points du sprint, ce qui permettait à Pijourlet de s’envoler vers la victoire dans cette course aux points. Au classement général, Boes parvenait à garder l’avantage sur le Bisontin Joseph Berlin-Semon. Thomas Greco (A.C Besançon) profite de sa troisième place à la course aux points pour se hisser sur le podium du classement général.- Anaïs George-Molland.