A l’aube d’un week-end spectaculaire, avec un contre-la-montre de 18,2 kilomètres demain à Saint-Rémy-de-Provence et la montée décisive du Mont Faron dimanche au-dessus de Toulon, une étape délicate reste à négocier aujourd’hui entre Cadolive et Rousset (170,6 km), dans les Bouches-du-Rhône. Moins longue qu’hier, elle comprend à 25 kilomètres du but la montée du Petit Galibier, une ascension empruntée au Grand Prix La Marseillaise. De quoi servir de tremplin aux plus téméraires, qui vont toutefois se heurter à l’engouement de l’équipe Giant-Shimano. Hier, son sprinteur John Degenkolb a pointé vers le ciel des doigts couverts de graisse, empreinte d’une fin d’étape rocambolesque qui l’a vu revenir in extremis dans le peloton après un saut de chaîne à 10 kilomètres de l’arrivée.
Maillot jaune sur le dos, John Degenkolb rayonne. Son compteur est enfin débloqué et, dans la condition qui est la sienne, personne ne doit être en mesure de le vaincre encore aujourd’hui. Après avoir contrôlé la course toute la journée d’hier à la recherche d’une victoire d’étape, l’équipe Giant-Shimano prend cette fois les commandes du peloton dans la perspective de défendre le maillot jaune. Le scénario du jour est on ne peut plus idéal. Deux coureurs seulement s’isolent en début d’étape, ce qui rendra la chasse plus commode pour les équipiers du leader : Jarlinson Pantano (Colombia), qui a visiblement choisi le jour des commémorations du dixième anniversaire de la mort de Marco Pantani pour faire parler de lui, et Jussi Veikkanen (FDJ.fr). Après avoir compté jusqu’à huit minutes d’avance, le duo sera rejoint dans l’ascension du Petit Galibier à une trentaine de kilomètres de l’arrivée.
La course s’envenime alors, et c’est encore un peloton fragmenté qui s’achemine vers l’arrivée. Personne n’ayant été en mesure de s’extraire durablement à la faveur de la montée, comme de la descente, du Petit Galibier, un nouveau sprint massif se profile entre la soixantaine de coureurs qui se maintient toujours à l’avant, et dont sont exclus des favoris potentiels comme Phinney, Fédrigo, Larsson ou Rolland. John Degenkolb, lui, a tenu bon. Faute de bonifications aux arrivées, il lui faut finir le mieux placé pour préserver son maillot jaune. Et comme seule la victoire l’importe, les deux vont de pair. Ne se laissant pas dicter une autre loi que la sienne, John Degenkolb conclut à nouveau une étape du Tour Med les bras levés, devant Yannick Martinez (Team Europcar) et Armindo Fonseca (Bretagne-Séché Environnement).
Demain samedi, deux étapes au programme : Lambesc-Saint-Rémy-de-Provence (63 km) et le chrono de Saint-Rémy (18,2 km).
Classement 2ème étape :
1. John Degenkolb (ALL, Giant-Shimano) les 170,6 km en 4h16’39 » (39,9 km/h)
2. Yannick Martinez (FRA, Team Europcar) m.t.
3. Armindo Fonseca (FRA, Bretagne-Séché Environnement) m.t.
4. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
5. Michel Kreder (PBS, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
6. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) m.t.
7. Pavel Brutt (RUS, Team Katusha) m.t.
8. Mirko Selvaggi (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
9. Anthony Roux (FRA, FDJ.fr) m.t.
10. Mikaël Chérel (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
Classement général :
1. John Degenkolb (ALL, Giant-Shimano) en 9h50’40 »
2. Sonny Colbrelli (ITA, Bardiani-CSF) m.t.
3. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) m.t.
4. Mirko Selvaggi (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
5. Yannick Martinez (FRA, Team Europcar) m.t.
6. Luis-Leon Sanchez (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) m.t.
7. Pavel Brutt (RUS, Team Katusha) m.t.
8. Sylvain Chavanel (FRA, IAM Cycling) m.t.
9. Fabio Felline (ITA, Trek Factory Racing) m.t.
10. Anthony Delaplace (FRA, Bretagne-Séché Environnement) m.t.