De Jens Debusschere (Lotto-Soudal), on connaissait les aptitudes de sprinteur qui lui ont notamment permis de remporter un Championnat de Belgique et une étape de Tirreno-Adriatico. On a appris à connaître son habileté sur les pavés au cours d’une campagne de classiques où il a pris la 5ème place de Gand-Wevelgem, deux semaines avant de terminer 9ème sur le vélodrome de Roubaix. On connaissait beaucoup moins sa capacité à franchir les côtes plus longues dans un pur style de puncheur. Après ce GP de Wallonie disputé sous une pluie battante d’un bout à l’autre, Jens Debusschere s’avère être un coureur complet capable de triompher sur tous les terrains et de diverses manières.
La présence du coureur belge au sein d’un groupe de neuf costauds qui se présente au pied de la montée de la Citadelle de Namur était déjà épatante après une course aussi sélective. Quand les échappés matinaux, Dieter Bouvry (Roubaix Lille Métropole), Benoît Jarrier (Bretagne-Séché Environnement), Christophe Prémont (Verandas Willems), Kevin Van Melsen (Wanty-Groupe Gobert) et Thomas Wertz (Wallonie-Bruxelles), s’effacent à 50 kilomètres de l’arrivée, le GP de Wallonie reprend sa forme classique avec un flot d’attaques incessant donnant lieu à une course usante et exigeante. Surtout sous la pluie.
Les côtes d’Ermeton, de Lustin et de Tienne aux Pierres, incitent les favoris à se dévoiler, et particulièrement le premier d’entre eux, Jan Bakelants (Ag2r La Mondiale). Lauréat de l’épreuve en 2013, le Belge passe une première fois à l’offensive dans la côte de Lustin. Sans succès. Revenu au sein d’un peloton encore secoué par de nombreuses offensives, le Flamand retente sa chance à 13 kilomètres de l’arrivée dans la côte de Tienne aux Pierres. Cette fois, il entraîne huit coureurs dans son sillage : Thibaut Pinot et Arthur Vichot (FDJ), Christophe Laporte et Rudy Molard (Cofidis), Gaetan Bille (Vérandas Willems), Franck Bonnamour (Bretagne-Séché Environnement), Jelle Vanendert…et Jens Debusschere (Lotto-Soudal).
Avec une trentaine de secondes de marge au pied de la montée finale, le vainqueur doit figurer parmi ces neuf-là. Rudy Molard imprime un train élevé qui empêche toute attaque afin de favoriser les chances de Christophe Laporte. Mais quand le coureur de Cofidis s’écarte, personne ne prend le relais. Sentant le bon coup se profiler, Jens Debusschere place alors un démarrage puissant peu avant la flamme rouge. Sans miser sur son sprint, l’ancien champion de Belgique surprend ses adversaires, peut-être inspiré par les derniers petits pavés glissants de la montée de la Citadelle. Les autres tergiversent puis réagissent trop tard. La victoire est alors déjà promise au coureur qui s’était déjà montré en net regain de forme au Tour de Grande-Bretagne la semaine dernière.
Classement :
1. Jens Debusschere (BEL, Lotto-Soudal)
2. Jan Bakelants (BEL, Ag2r La Mondiale)
3. Christophe Laporte (FRA, Cofidis)
4. Gaetan Bille (BEL, Vérandas Willems)
5. Jelle Vanendert (BEL, Lotto-Soudal)
6. Thibaut Pinot (FRA, FDJ)
7. Arthur Vichot (FRA, FDJ)
8. Franck Bonnamour (FRA, Bretagne-Séché Environnement)
9. Rudy Molard (FRA, Cofidis)
10. Jérôme Baugnies (BEL, Wanty-Groupe Gobert)