Dimanche dernier, les rues de Maastricht étaient en effervescence en raison du départ de la 47ème édition de l’Amstel Gold Race. Pourtant, les drapeaux qui flottaient dans le ciel néerlandais n’arboraient pas les couleurs de la classique ardennaise, mais celles du prochain Championnat du Monde. Bien sûr, ces étendards n’étaient pas hissés là par hasard. Le 23 septembre, les villes de Maastricht et de Valkenburg accueilleront pour la quatrième fois le Mondial de la discipline. Cette année, au-delà d’une victoire, l’Amstel Gold Race offrait donc l’occasion aux participants de se familiariser au prochain tracé du Mondial.

« C’est sûr que ça va être une première reconnaissance pour moi », confiait le Slovaque Peter Sagan (Liquigas-Cannondale), au départ de la course. 3ème à l’arrivée, il était rejoint dans ses dires par Matti Breschel (Rabobank). « La course a donné une première impression à l’ensemble du peloton, estimait-il après l’arrivée. Elle a permis de s’entraîner sur des routes et des monts similaires à ceux du Mondial. » De son côté, le Belge Gianni Meersman (Lotto-Belisol) ne pensait pas encore au Championnat du Monde, même s’il espère en prendre le départ. « Aujourd’hui, je me concentre sur l’Amstel. On a encore le temps pour penser au Mondial », affirme-t-il. Jelle Vanendert, son compatriote et équipier chez Lotto-Belisol, abonde dans son sens. « Je ne peux dire si je signerai une performance similaire à celle de l’Amstel lors du Mondial. Le Championnat est encore loin. En plus, l’arrivée du Championnat du Monde sera un peu différente. »

Sur ce point, Jelle Vanendert, 2ème de l’Amstel, a raison. La course s’élancera également de Maastricht pour rejoindre, 100 kilomètres plus loin, la ville de Valkenburg. De là, les coureurs boucleront à dix reprises un circuit de 16,5 kilomètres aux alentours de la bourgade limbourgeoise. La ligne d’arrivée sera tracée un peu plus loin que lors de l’Amstel. Elle sera exactement au même endroit qu’au Tour de France 2006, lorsque Matthias Kessler avait réussi à maintenir un léger avantage sur un peloton réduit. Ces modifications laissent donc penser aux observateurs que des coureurs tels que Tom Boonen ou Fabian Cancellara auront leur chance. « Pour moi, la course sera trop dure pour ce type de coureurs, à moins qu’ils ne soient vraiment très forts », leur répond Bram Tankink, coureur de l’équipe Rabobank, qui envisage plutôt la victoire de l’un des coureurs qui ont brillé sur l’Amstel.

Dimanche dernier, les coureurs présents ont donc pu se tester sur des routes qu’ils retrouveront au Mondial. Mais peu croient que le résultat du Cauberg sera représentatif. Ils partagent tous le même avis : le Championnat du Monde reste une course très particulière. – Pol Loncin