Désormais, lorsque l’on mentionnera le nom de Quintana dans une course cycliste, il faudra faire attention de bien préciser le prénom. En effet, s’inspirant de l’exemple de son grand frère Nairo, Dayer Quintana, 24 ans, vient de montrer qu’il était capable de faire de très belles choses.

Vainqueur de la 10ème édition du Tour de San Luis, il a forgé son succès dans les deux grandes étapes de montagne (Cerro el Amago et Merlo), et démontré que le cyclisme colombien se porte bien et que le réservoir de talents dans ce pays sud-américain est énorme. Aux dires de Bruno Roussel, présent sur la course aux commandes de la sélection du Mexique, c’est grâce à une vision basée sur du long terme que les dirigeants colombiens ont maintenant à leur disposition des grimpeurs, des rouleurs, et même des sprinteurs comme on l’a vu avec Fernando Gaviria (Etixx-Quick Step), vainqueur de la deuxième étape.

Et à propos de sprinteurs, justement, on les attendait au tournant aujourd’hui sur le circuit de 119,6 kilomètres pratiquement plat autour de San Luis. Elia Viviani (Italie) ou Peter Sagan (Tinkoff), lequel des deux lèverait les bras en vainqueur en l’absence de Gaviria, blessé sur chute vendredi ?

Rapidement, on comprendra que dans cette septième étape la tactique de course va dépendre des différents classements parallèles au classement général. Emmanuel Guevara (San Luis Somos Todos), parti dans la bonne échappée, va chercher les sprints pour glaner le classement par points tandis qu’Eduardo Sepulveda (Fortuneo-Vital Concept) confirme ses talents de grimpeur en ramenant l’équivalent du maillot à pois.

Le bon coup, parti des le début de course, est composé de cinq hommes : Emmanuel Guevara donc, mais aussi Robin Carpenter (Holowesko-Citadel-Hincapie Sportswear), Juan Curuchet (Argentine), Mauricio Muller (SEP San Juan) et Elias Tello (Chili). Mais ceux-ci resteront presque tout le temps à portée de fusil d’un peloton vigilant tiré par les Tinkoff, les Lampre et les hommes de la sélection d’Italie, qui les laisseront mourir en point de mir. On se demande bien alors qui de Sagan ou Viviani aura le dernier mot. Finalement, après un sprint très disputé, aucun des deux grands favoris n’empochera la victoire puisque c’est Jakub Mareczko (Italie) qui l’emporte devant Elia Viviani et Jason Lowndes (Drapac), les commissaires de course devant départager les deux premiers à la photo-finish.

Une fin de course palpitante donc pour cette dernière étape de la 10ème édition du Tour de San Luis et un beau vainqueur au général. D’un gabarit similaire à celui de son grand frère et doté des mêmes qualités génétiques, Dayer Quintana vient de démontrer qu’il n’est pas seulement le petit frère d’un champion aux qualités hors normes. Il est lui aussi capable de grandes choses. – De notre correspondant Jean-Michel Karsenti

Classement 7ème étape :

1. Jakub Mareczko (ITA, Italie) les 119,6 km en 2h36’51 » (45,8 km/h)
2. Elia Viviani (ITA, Italie) m.t.
3. Jason Lowndes (AUS, Drapac) m.t.
4. Peter Sagan (SVQ, Tinkoff) m.t.
5. Maximiliano Richeze (ARG, Etixx-Quick Step) m.t.
6. Mauro Richeze (ARG, San Luis Somos Todos) m.t.
7. Grega Bole (SLO, Nippo-Vini Fantini) m.t.
8. Carlos Alzate (COL, Unitedhealthcare) m.t.
9. Francesco Chicchi (ITA, Androni-Sidermec) m.t.
10. Julian Gaday (ARG, Los Matanceros) m.t.

Classement général final :

1. Dayer Quintana (COL, Movistar Team) en 2252’12 »
2. Eduardo Sepulveda (ARG, Fortuneo-Vital Concept) à 20 sec.
3. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) à 35 sec.
4. Miguel-Angel Lopez (COL, Astana Pro Team) à 38 sec.
5. Ilia Koshevoy (BLR, Lampre-Merida) à 1’42 »
6. Rodolfo Torres (COL, Androni Giocattoli) à 2’15 »
7. Rafal Majka (POL, Tinkoff) à 2’31 »
8. Janier Acevedo (COL, Team Jamis) à 2’44 »
9. Roman Villalobos (CRC, Costa Rica) à 2’59 »
10. André Cardoso (POR, Cannondale) à 3’31 »