Fabien, vous venez de terminer votre première saison dans le peloton professionnel, quel bilan faîtes-vous de cette année ?
Je fais un bilan positif de cette première saison chez les professionnels. J’ai pu finir la saison avec de bonnes sensations, en n‘étant pas complètement cramé. C’était une bonne chose de ne pas finir rincé et vidé. J’ai eu une bonne saison d’apprentissage, avec un très beau calendrier où j’ai vraiment pu me rendre compte de ce qu’étaient les classes 1, hors classes et World Tour. J’ai pu participer à des courses de tous les niveaux et c’était génial pour avoir un aperçu global et surtout pour voir ce qu’il reste à travailler pour pouvoir s’exprimer pleinement sur le World Tour. C’était vraiment intéressant, et je remercie bien l’équipe de m’avoir fait confiance et de m’avoir offert un super programme comme celui-ci pour une première saison.
Avez-vous déjà eu un retour de la part de votre équipe sur cette année ?
J’ai eu des retours réguliers après les courses comme quoi ils étaient satisfaits, mais j’en saurai un peu plus courant novembre, où nous aurons trois jours de « Team Building ». C’est à la fois pour clôturer la saison et pour accueillir les nouveaux coureurs. Cela permet de lancer la prochaine saison avec prise des tailles pour les équipements, de la paperasse… C’est plus une réunion qu’un camp d’entraînement.
Sur quels aspects sentez-vous que vous avez progressé en un an ?
J’ai progressé sur l’encaissement du tempo. Je l’ai senti au niveau des échappées. En début de saison, je les prenais mais je sentais que je ne pouvais pas m’exprimer en fin de course où ça remettait en route. Alors que sur le Tour d’Emilie en septembre, j’ai senti que je pouvais faire partie des meilleurs de l’échappée et que j’en avais encore sous la pédale. C’est vraiment un point où j’ai vu que j’avais progressé. Egalement au niveau du tempo. J’ai couru ma première World Tour sur le Tour de Catalogne où je subissais dès que l’allure augmentait et j’ai pu voir que sur les autres courses du même niveau en fin de saison ça allait mieux, j’étais moins en souffrance. J’ai aussi progressé sur les efforts supérieurs à vingt-trente minutes. Ce sont des efforts que l’on n’a pas l’habitude d’avoir chez les Amateurs. A cause du profil des courses, c’est rare d’avoir des montées si longues. Sur ces types d’efforts « cols », j’ai senti une progression.
La saison s’est terminée pour vous début octobre. Qu’avez-vous fait depuis ?
J’ai posé le vélo après la manche de Coupe de France de cyclo-cross de Besançon, et ça va faire trois semaines que je ne l’ai pas retouché sauf une petite sortie VTT. Ce n’est pas prise de tête, mon entraîneur considère que je suis en coupure et je fais des activités quand j’en ressens le besoin. C’est « sport free », sachant qu’il faut essayer de se limiter un maximum quand même. J’en profite pour aller voir des amis, me balader. Cette semaine je suis allé faire de la via ferrata, je mixe mes activités. Couper trois semaines en ne faisant que du canapé ce n’est pas possible pour moi, et je vais finir avec une semaine de vacances avec ma copine pour vraiment faire le break. Je vais repartir comme il faut à la mi-novembre avec une reprise du vélo bien sûr, et certainement de la course à pied, de la natation et un bon cycle de renforcement musculaire en salle.
Allez-vous changer certaines choses dans votre préparation pour la nouvelle saison ?
Avec le recul sur l’année dernière où c’était mon premier vrai hiver routier, j’ai vu que je pouvais reprendre beaucoup plus calme au niveau de l’intensité. Cela ne sert à rien de vouloir « bourriner » d’entrée de jeu, sachant que j’ai un profil qui revient assez vite en forme après de bonnes périodes d’entraînement, même avec des intensités légères. Je ne vais pas me presser là-dessus et peut-être que j’accentuerai plus le spécifique pour les courses de début de saison. J’ai vu que l’année dernière je n’étais pas si mal que ça, sans les avoir forcément préparé. Donc je vais peut-être axer un peu plus ma préparation sur le début de saison avec de petits entraînements spécifiques un peu plus appuyés pour pouvoir aller chercher de bons résultats rapidement.
Quels objectifs vous fixez-vous pour 2018 ?
En 2018, j’aimerais me rapprocher le plus possible de la victoire. Comme tout coureur j’ai envie de lever les bras et ça serait un bon objectif. J’ai aussi l’espoir de participer à un Grand Tour.
Comment vous voyez-vous évoluer dans votre carrière ?
Je pense que je peux très bien jouer ma carte quand vraiment je le sens, si je vois que c’est la bonne journée. Il y a des courses qui correspondent très bien à mon profil. Et j’ai aussi cette envie et cette motivation d’être un coéquipier. C’est quelque chose qui me plaît. Je pense que je suis capable de jouer sur les deux tableaux.
Propos recueillis par Adrien Godard