C’est la victoire qui le fait entrer dans la cour des très grands sprinteurs mondiaux. Une cour réservée aux coureurs qui se sont déjà imposés sur une classique de l’UCI World Tour. Arnaud Démare (FDJ-BigMat) est désormais de ceux-là. En remportant la Vattenfall Cyclassics de Hambourg de fort belle manière devant André Greipel (Lotto-Belisol) et Giacomo Nizzolo (RadioShack-Nissan), le français – qui aura 21 ans la semaine prochaine – s’est offert le plus cadeau. En manque de réussite depuis sa victoire d’étape sur la Route du Sud en juin dernier, Arnaud Démare remporte avec la Vattenfall Cyclassics son 6ème succès de l’année pour sa 1ère saison professionnelle. Une performance qui en dit long sur le talent, d’une part, mais aussi la maturité du coureur picard.
Sur la ligne de départ ce matin à Hambourg, Arnaud Démare n’avait pas « la pancarte » comme l’on dit dans le jargon cycliste. Bien qu’il soit déjà reconnu comme un sprinteur de qualité par ses pairs, la présence d’André Greipel, Tom Boonen (Omega Pharma-Quick Step), Peter Sagan (Liquigas-Cannondale) ou encore Matthew Goss (Orica-GreenEdge) reléguait le jeune français au statut de simple outsider. D’autant plus que la Vattenfall Cyclassics est une classique World Tour, c’est-à-dire très rapide, très convoitée et qui laisse peu de places aux surprises. C’est pourquoi l’échappée matinale de Jesse Sergent (RadioShack-Nissan), Gregor Gazvoda (Ag2r La Mondiale) et Andreas Dietziker (Team NetApp) apparaît comme vaine. Et c’est le cas puisqu’ils sont repris à 60 kilomètres de l’arrivée suite à l’accélération de Marco Pinotti (BMC Racing Team) dans le peloton.
Cette attaque de l’italien marque le début d’une course de mouvements, chose plutôt rare sur cette classique. Accompagné par Porsev (Team Katusha), Popovych (RadioShack-Nissan), Juul Jensen (Saxo Bank-Tinkoff), Ladagnous (FDJ-BigMat), Mortensen (Vacansoleil-DCM) et Bono (Lampre-ISD), Marco Pinotti prend un peu d’avance. Mais le Team Sky d’Edvald Boasson-Hagen, le vainqueur sortant, est vigilant et revient sur les fuyards. Dans l’avant-dernière ascension du Waseberg, Tom Boonen et Peter Sagan passent à l’attaque. Un groupe d’une dizaine de coureurs se dégage mais là encore le peloton revient avant l’ultime ascension du mont. Mais déjà, les attaques successives ont fait des dégâts puisque le peloton n’est plus composé que de 60 unités environ.
A 14 bornes de l’arrivée, Ben Hermans (RadioShack-Nissan) joue son va-tout. Un moment poursuivi par un groupe de 5 coureurs, c’est le peloton qui revient à ses trousses à 7 kilomètres de l’arrivée. Sans surprises, on se dirige tout droit vers un sprint massif, mais les équipes de sprinteurs sont décimées par le rythme élevé et le peloton est désorganisé. A l’approche de l’emballage final, Argos-Shimano essaie d’envoyer Marcel Kittel sur orbite, mais c’est la FDJ-BigMat qui prend les commandements du peloton sous la flamme rouge par l’intermédiaire de l’impressionnant Mickael Delage. Arnaud Démare est dans sa roue, mais il voit que Delage est à bout de souffle. Alors, à 400 mètres de l’arrivée, il saute dans l’aspiration de Mark Renshaw (Rabobank) puis le déborde avec une facilité déconcertante. André Greipel lance son sprint avec un temps de retard et ne revient même pas dans la roue du français. Aujourd’hui, il n’y avait rien à faire face à Arnaud Démare.
Classement :
1. Arnaud Démare (FRA, FDJ-BigMat) les 245,9 km en 6h03’20 »
2. André Greipel (ALL, Lotto-Belisol) m.t.
3. Giacomo Nizzolo (ITA, RadioShack-Nissan) m.t.
4. Tom Boonen (BEL, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
5. Edvald Boasson-Hagen (NOR, Team Sky) m.t.
6. Mark Renshaw (AUS, Rabobank) m.t.
7. Heinrich Haussler (AUS, Garmin-Sharp) m.t.
8. Manuel Belleti (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.
9. Tom Veelers (PBS, Argos-Shimano) m.t.
10. Borut Bozic (SLO, Astana) m.t.