Au mois de septembre, lors d’une chute sur une course sur route tu t’es fracturé le radius, ce qui t’a couté un plâtre mais surtout repoussé ta reprise dans les sous-bois. Comment as-tu géré cette période mentalement ?
En effet, je me suis fracturé le radius au niveau du poignet lors d’une chute sur ma course de reprise en septembre. Ça a été une période pénible, tant physiquement que mentalement. J’étais en pleine préparation pour la saison de cyclo-cross, la forme commençait à revenir alors ça a forcément été dur de devoir tout arrêter d’un coup. J’ai donc pris mon mal en patience pendant cinq semaines. Le plus dur ça a été lors du week-end de la première manche de la Coupe de France à Besançon, j’ai complètement craqué, je n’avais plus la foi de faire du home-trainer. Jusque là j’arrivais à me motiver mais à cette période, d’être chez moi et voir les autres au départ, ça n’a pas été facile à gérer. Heureusement qu’il y avait ma famille, mes amis et mon entraîneur qui étaient là pour moi. Ils m’ont aidé à me remotiver.
Quand as-tu repris l’entraînement ? Et quand est-ce que tu as remis un dossard ?
J’ai repris l’entraînement sur route le jeudi 19 octobre. J’ai fait un peu plus de 1 heure, je n’avançais pas mais ça faisait vraiment du bien de sortir et de rouler pour de vrai, après une longue période consacrée au home-trainer. J’ai attendu jusqu’au 27 octobre pour chausser les crampons et aller faire du cyclo-cross. Pour la compétition, j’ai repris le 28 octobre, à 20 kilomètres de chez moi, à Valognes (sourire).
12ème à la Mézière, 4ème à Jablines, tu montes en puissance. Quel bilan tires-tu de ces compétitions ?
J’étais déçu après La Mézière car je n’avais pas pu défendre mes chances à 100%, même si je n’étais pas au mieux physiquement. Quant à Jablines, je savais que j’arrivais mieux physiquement et mentalement. J’ai fait quelques erreurs à cause de l’excitation d’être devant aussi tôt dans la course. Ça m’a peut-être coûté de pouvoir jouer le podium mais je ne suis pas déçu car c’est de ma faute. C’était la première fois que j’arrivais en étant content après une course de ce niveau.
Entre temps, tu as participé à la Coupe du Monde de Zeven, en Allemagne. Comment s’est passée ta course ?
Ma course sur la Coupe du Monde à Zeven s’est passée bizarrement. J’avais d’assez bonnes jambes mais j’ai eu ma cale qui s’est desserrée et j’avais beaucoup de mal à recaler. Ça m’a permis de me remettre dans le rythme du niveau international et ça me servira pour la suite.
Quels vélos utilises-tu cette saison ? En es-tu satisfait ?
Cela fait maintenant trois saisons que je roule sur des Stevens. Cette année, je suis passé aux freins à disques avec des roues CPU et des boyaux FMB. J’en suis vraiment content, tout l’équipement est top. J’ai des plateaux de 38 et de 44. J’ai voulu rester en double plateaux pour garder une cassette raisonnable car je n’aime pas les trop grands écarts entre chaque pignon, j’ai du mal à m’adapter.
Quel va être ton programme pour les semaines à venir ? Et tes objectifs ?
Ce week-end je vais aller faire deux courses en Belgique car je n’ai pas de championnat régional. Ensuite, ça dépendra si je retourne en équipe de France ou pas. Mon prochain objectif est le championnat de France.
Tu as choisi de changer de club, tu es maintenant sous les couleurs du VC Rouen. Pourquoi ce choix ?
J’ai changé de club pour la route. Je pourrai faire des courses au-delà de la région, découvrir les courses à pavés, les courses à étapes et internationales.
Comment gères-tu la période des fêtes ?
C’est vrai que les fêtes sont toujours un moment délicat à gérer. L’année dernière j’ai participé à la Coupe du Monde de Zolder le 26 décembre donc c’était simple puisque je n’étais pas chez moi. Si j’ai une compétition dans les jours qui suivent, j’ai pour habitude de faire le repas de Noël au petit déjeuner, comme ça je peux mieux adapter les quantités le reste de la journée et je ne me couche pas trop tard. C’est un autre esprit qui me plaît. Sinon, si je n’ai pas de course, j’essaie de faire attention au début du repas et je vais me coucher avant la fin de la soirée, pour quand même profiter de ma famille.
Une semaine type pour toi entre l’école et les entraînements, ça ressemble à quoi ?
Je suis en pôle espoirs à Caen alors c’est plus simple de gérer ce double emploi du temps. Une semaine type c’est de la course à pied le lundi soir en récupération puis trois entraînements le mardi, le mercredi et le jeudi. L’avantage c’est que j’ai un trou de deux heures le mardi et jeudi matin de 10h à 12h, ainsi que le mercredi après-midi. C’est beaucoup plus simple. En scolarité c’est pareil, tout est simplifié. Par exemple, je suis dans une classe de sportifs où nous sommes 16. Les profs sont donc forcément plus avec nous, cela nous permet de garder le rythme. Lorsque je suis en déplacement, et surtout à mon retour, tout le monde m’aide à reprendre l’allure et à comprendre tout ce que j’ai loupé pendant mon absence.
Si tu veux ajouter des choses, ou faire des remerciements, n’hésites pas !
C’est l’occasion de remercier et de vous inviter à aller voir les vélos Stevens, les boyaux FMB et les roues CPU. Je voudrais aussi remercier Vélo’naturel pour leur soutien mais également mon mécano, mon entraîneur, ma famille et la région Normandie pour tout ce qu’ils font pour moi.
Par Maëlle Grossetête