Quelles étaient tes ambitions hier matin avant ton troisième championnat du monde ?
Depuis ma 13ème place à Zeven je savais que j’avais les capacités pour un top 15 et pourquoi pas un top 10. Surtout compte tenu des nombreuses portions pédestres du circuit.
Tu obtiens une excellente 9ème place, qui est d’ailleurs ta meilleure performance à l’international cette saison. Peux-tu nous raconter ta course ? Par quelles émotions es-tu passée ?
C’est même ma meilleure performance en Elites toutes années confondues (sourire) ! J’ai eu des problèmes avec mes vélos lors des reconnaissances et j’ai déraillé dès le premier tour de course. J’ai alors opté pour une stratégie différente. Comme je ne pouvais pas forcer dans les parties boueuses, j’ai choisi de porter le vélo pour préserver la mécanique et ne pas le charger de boue. J’ai vite remarqué que je ne perdais pas de temps sur les filles qui passaient à vélo. J’arrivais même à mieux relancer qu’elles lorsque je remontais sur le vélo. J’ai géré mon effort sans me soucier des autres, je n’ai pas douté de mes capacités et le résultat est là au final.
Qu’est-ce que tu te dis dans ta tête au départ lorsque le commissaire indique « 30 secondes » ?
J’ai embrassé ma médaille de naissance en pensant à ma famille et je me suis dit « Allez fais ce que tu sais faire, dans 50 minutes la saison est finie ».
Ce circuit très boueux avec de nombreuses portions à pied était « taillé pour toi » ?
C’est un circuit où j’ai toujours eu de bons résultats. Je cours bien, et encore mieux lorsqu’il y a de la boue. Ça m’a avantagé, c’est vrai, mais j’ai aussi su prendre la décision de descendre régulièrement du vélo pour ne pas griller de cartouche à forcer vainement dans la boue.
Tu sembles avoir passé un cap cette saison, cela te donne des idées pour l’hiver prochain ?
Je progresse encore chaque année. C’est plaisant et surtout très motivant. L’hiver a tout de même été éprouvant sur le plan émotionnel avec des résultats en dents de scie. J’ai enfin réussi à concrétiser mes ambitions sur les courses importantes. Il est évident que j’ai encore envie de faire mieux. Une bonne idée pour l’hiver prochain serait de réussir à être plus régulière tout au long de la saison.
Vas-tu profiter d’une coupure pour passer du temps avec tes proches et fêter tes bonnes performances ?
Je reprends surtout le travail à temps plein dès lundi mais je vais aussi prendre le temps de profiter de ces performances ! J’ai quand même encore du mal à réaliser que je viens de faire un top 10…
Comment vas-tu gérer ta préparation pour la prochaine saison ?
J’ai envie de faire un peu de route mais comme chaque année, j’ai l’envie, et ça me passe rapidement… J’y verrai plus clair d’ici un mois. Le VTT et les cross triathlon m’attirent aussi. Je n’ai rien programmé pour l’instant mais c’est une idée. Ce qui est sûr c’est que je vais me faire plaisir sur des activités multisports jusqu’à fin mai. Je vais couper en juin et je préparerai ensuite la prochaine saison dès le 1er juillet.
Vas-tu travailler un axe de travail en particulier ?
J’ai envie de progresser sur la technique ainsi que gagner de la puissance. Il va falloir quand même passer par la route si je veux continuer à m’améliorer.
La saison enfin finie, tu vas pouvoir te faire un peu plaisir. Quel est ton péché mignon ?
A vrai dire, je ne me suis pas vraiment privée cette saison. J’ai fait un Burger King hier soir et un petit-déjeuner au Nutella pour marquer le coup mais ça m’arrive aussi en saison. Si vraiment il faut choisir, je suis plutôt salé… un magret de canard ou du filet de bœuf, c’est le top !
Par Maëlle Grossetête