Maxime Bonsergent à Bern | © Clémence Ondet
Tu as retrouvé l’équipe de France cyclo-cross lors de la Coupe du Monde de Bern après deux saisons compiquées. Quel sentiment domine actuellement ?
Il y a en effet de la satisfaction après deux saisons compliquées, sans l’aide de l’Armée je ferai certainement plus de vélo. Je commence à prendre conscience de la chance que j’ai de pouvoir être accompagné autant à mon âge et à mon niveau surtout. J’ai aussi fait ce qu’il fallait pour y être donc je pense que c’est normal d’un côté.
Ta 4ème place sur la première manche de la Coupe de France à Saint Pardoux a été le déclic ? Elle t’a fait du bien au moral ?
Pas forcément un déclic car je voulais bien figurer avant tout. Je n’avais pas la prétention de jouer les premiers rôles car je savais que mon niveau n’était pas là. En revanche j’avais le top 5 dans un coin de la tête, qui pourrait éventuellement m’ouvrir les portes de l’équipe de France à nouveau, donc j’ai couru pour.
Avec le recul, que tires-tu de ces deux premières années chez les espoirs en deçà de tes espérances ?
En deçà de mes espérances oui, surtout sur route. Mais rien d’illogique, ceux qui ont des résultats travaillent dur pour et sont très fort mentalement. Etant plus jeune on me parlait souvent de « classe naturelle », qui donnait les résultats en quelques sortes. Mais je savais très bien qu’un jour ou l’autre ça ne suffirai pas, que les travailleurs même sans « classe » seraient devant moi, ce qui est tout à fait normal. Une fois face au mur et sans résultat j’ai du faire un choix, continuer comme ça ou se mettre à travailler, à changer des choses. Petit à petit j’essaye d’être plus travailleur et me forger un mental, ce qui n’est pas simple, mais on a rien sans rien.
Sélectionné aux championnats d’Europe qui auront lieu le week-end prochain. Dans quel état d’esprit aborderas-tu ce rendez-vous ?
Pas de pression pour moi, on a pu voir que les copains étaient en mesure de jouer la gagne, nous avons une très belle équipe je pense. Pour ma part, j’espère pouvoir courir le plus proprement possible, en donnant tout et sans avoir de regret après la ligne. A partir de là, je serais à ma place.
Maxime Bonsergent en reconnaissance | © Lisa Haumesser
Tu viens de lever les bras à deux reprises ce week-end, la forme semble ascendante. Quelle sera ta préparation finale en vue de cet objectif ?
Oui deux victoires au niveau régional, que je me devais de gagner. On doit pas négliger ces courses si on a des ambitions plus hautes et forcément que mentalement elles font quand même du bien. Courir deux fois m’a déjà bien fait travailler. J’ai encore deux grosses séances à faire dont une derrière scooter, ensuite ce sera un rappel d’intensités puis le déblocage.
Combien de fois par semaines sors-tu ton vélo de cyclo-cross ? Pour quel type de séance ?
Comme j’ai pu le faire paraître plus haut l’entraînement n’est pas mon point fort, je suis un gagneur et compétiteur mais l’entrainement ce n’est pas ma tasse de thé. Certains adorent ça et y sont très forts mais ce n’est pas mon cas. Les conditions commencent à être moins clémentes, le froid on s’habitue mais la pluie un peu moins. Après je ne pense pas vraiment avoir le choix de rouler sous ses conditions, c’est la force mentale qui revient encore une fois. L’important est de soulever le positif de ses séances et ne pas penser au négatif.
Si tu devais gagner une course cet hiver, ce serait laquelle ? Pourquoi ?
Je pourrai dire le championnat du monde car c’est le rêve de tout cycliste, mais comme je n’ai pas ce niveau, à échelle plus réduite mais envisageable je dirais le championnat de France. J’ai déjà connu cette sensation unique, et ce serait une belle preuve de retour au haut-niveau. Après sans parler de victoire, si je fais une saison honnête avec de bons résultats j’en serai très satisfait.
Pour ce qui est de la route, comment envisages-tu la saison prochaine ?
Pour l’équipe je reste à Nantes, ils me font confiance, investissent beaucoup, je pense que c’est la meilleure structure de DN 1 à mes yeux. Puis je vais certainement procéder différemment pour que ça se passe au mieux, mais on en parlera en temps voulu.
Par Maëlle Grossetête