Lucas Dubau s’impose à Troyes | © Léa Decourtet
Victorieux du cyclo-cross international de Troyes samedi devant ton frère Joshua. Quel sentiment domine aujourd’hui ?
Je sors enfin la tête de l’eau. Je suis très heureux de retrouver des sensations en compétitions, et encore plus sur une classe 2 devant la hiérarchie française. La cerise sur le gâteau avec Joshua qui termine deuxième, c’est la course parfaite.
Après un départ rapide, tu as vite creusé l’écart. Comment as-tu géré ton numéro en solitaire ?
Je savais que le départ était important, je me suis donc placé en seconde position et dans un dévers où j’étais à l’aise j’ai décidé de tenter ma chance. J’ai rapidement pris 20 secondes. Je savais que c’était à la mi-course qu’il fallait que j’en remette pour les démoraliser, c’est ce que j’ai réussi à faire et l’écart est monté à 40 secondes. J’étais ensuite plus serein. Je savais exactement après quel virage j’allais relancer ou récupérer, j’étais en pleine gestion, c’était mon jour.
Après un début de saison légèrement en deçà de tes espérances, cette victoire peut-elle « relancer » ta saison ?
C’est sûr que j’attendais mieux de mon début de saison, cette victoire fait du bien mais n’efface pas les courses précédentes. C’est maintenant qu’il faut élever son niveau et rien n’est jamais acquis.
Les bons résultats de ton frère t’ont-ils permis de ne pas douter ? étais-tu toujours confiant que le travail allait payer ou as-tu eu des périodes plus creuses mentalement ?
Mon frère est un monstre, il est impressionnant, c’est un futur très grand. Il me permet de me rassurer mais pas tout le temps non plus. J’ai douté évidemment, et mentalement c’est compliqué quand ça fait plus d’un mois que tu n’arrives pas à atteindre tes objectifs. Ce qui est le plus difficile c’est qu’à l’entraînement je suis super bien mais qu’en course je n’arrive pas à m’exprimer.
Lucas Dubau en action | © Maelys Relet
A l’image de la saison passée, tu es un homme en forme en fin de saison. Quelles sont tes ambitions pour les deux mois de compétitions qu’ils restent ?
C’est vrai que j’apporte beaucoup d’importance à la fin de la saison. J’aurai tout de même aimé performer en début de saison, ce que j’ai eu du mal à faire malgré cette grosse envie. Je reste les pieds sur terre, je n’ai pas de réel objectif. Juste l’envie de bien faire, surtout d’être performant et acteur au championnat de France. Sur le plan international je vais tout faire pour élever mon niveau en Coupe du Monde, même si c’est difficile en partant en dernière ligne.
Quel est le plus gros changement que tu as pu constater entre le niveau chez les espoirs et en élites ?
J’ai surtout ressenti un écart de niveau en Coupes du Monde. Chez les espoirs je sentais qu’à un moment dans la course ça ralentissait légèrement alors qu’en Elites ça ne débranche jamais. Au contraire, ça accélère même progressivement.
Combien de fois par semaine sors-tu ton vélo de cyclo-cross ? pour quel type de séance ?
Je sors deux fois par semaine mon vélo de cyclo-cross. Quand je monte dessus c’est rarement pour m’amuser, je sais très bien que ça va faire mal mais j’adore ça.
Que penses-tu de la domination de Mathieu Van der Poel depuis le début de la saison ?
C’est un phénomène mais personne n’est imbattable. La preuve l’an passé au championnat du Monde avec une démonstration de Wout Van Aert. Ce sont des exemples et c’est leur métier, c’est grâce à des gars comme eux que le cyclo-cross prend de l’ampleur.
Par Maëlle Grossetête