Besançon a accueilli, le week-end dernier, la première manche de la Coupe de France de cyclo-cross version 2017-2018. Et derrière cet événement, c’est le club local, l’Amicale Cycliste Bisontine, qui s’est collé à l’organisation. Ce qui n’était pas une nouveauté pour les Franc-Comtois, qui recevaient là leur cinquième cyclo-cross, près de deux ans après le Championnat de France qui sacra le régional Francis Mourey, dans un bourbier trop rare de nos jours. « Nous sommes rodés« , nous confiait Manuel Jeannier, directeur sportif de l’équipe DN2. Rodés, oui, mais ce n’est pas pour autant qu’il y a moins de travail à fournir. « Nous avons un noyau de dix personnes du club à avoir travaillé sur ce projet pendant six mois, à hauteur de deux réunions par semaine. Cette manche du mois d’octobre est toujours spéciale car les vacances d’été arrivent juste avant, donc il faut faire du travail en amont, notamment la partie administrative. Puis on s’y met un grand coup au mois de septembre. »
Le mois de septembre, puis la semaine avant l’épreuve où le nombre de bénévoles augmente au fur et à mesure que le dimanche approche. « Nous sommes une vingtaine à planter les piquets, mettre en place les filets et autres infrastructures. Nous sommes maintenant efficaces, nos bénévoles nous suivent depuis plusieurs années. » Car il faut tracer le parcours sur le complexe sportif de la Malcombe, occupé pour l’occasion. Un équilibre à trouver entre traversée du terrain de rugby, des tirs à l’arc, portions asphaltées et dévers à utiliser sur la butte qui longe le tramway.
Un tracé qui ressemble fortement au dernier proposé par l’AC Bisontine, à quelques exceptions près. « Nous essayons de coller à la météo, donc nous avons fait quelques modifications du parcours, en rajoutant des dévers que nous n’aurions pas mis s’il avait plu. Histoire de rendre le circuit un peu plus technique et un peu moins roulant. » C’est le club qui décide du parcours, en désormais expert des sous-bois, venu au cyclo-cross grâce à Laurent Colombatto et Jérôme Chevallier. Ce sont ces deux spécialistes qui leur ont soufflé l’idée d’organiser une Coupe de France. Désormais, les Bisontins attendent un successeur, capable de concurrencer les meilleurs tricolores. Un atout indéniable pour attirer les plus jeunes vers la discipline.
Le club possède la chance de pouvoir compter sur environ 170 bénévoles, sans qui l’événement serait tout bonnement impossible. « Le jour de la course, il y a une quarantaine de personnes aux portes, reprend Manuel Jeannier. Nous avons une dizaine de personnes qui sont à l’entretien du circuit, pas loin de cinquante personnes sur la partie buvette-restauration, et une quinzaine sur la permanence. Il y a aussi vingt-cinq bénévoles qui gèrent la circulation sur les routes autour du circuit. Ce sont les gens de l’ombre. » Des chiffres impressionnants qui n’ont jamais fait peur aux organisateur. « Cela fait beaucoup de monde, mais cela n’a jamais été un frein. Nous savons que nous sommes bien suivis. »
L’équipe de l’entretien du circuit, Patrick en fait partie. Ancien coureur du club et bénévole depuis de nombreuses années, il nous explique le rôle de cette équipe volante sur le parcours. « Quand les coureurs abîment le parcours, nous faisons tout de suite le dépannage pour le remettre en conformité. Nous intervenons aussi bien pendant la course qu’entre les courses. » Des stratégies sont alors mises en place pour pouvoir agir le plus rapidement possible à n’importe quel endroit. « Nous avons déjà défini les zones à risques, sur les dévers, les virages un peu serrés. Nous avons fait trois équipes de deux et nous sommes répartis aux endroits stratégiques du circuit. Nous communiquons par radio, ainsi d’autres personnes peuvent nous prévenir s’il y a des problèmes à certains endroits du circuit. Nous fonctionnions de la même manière sur les organisations précédentes. »
Une méthode qui a une nouvelle fois porté ses fruits, les piquets et filets qui avaient été abîmés ayant été vite remis en place. Mais il est vrai, le beau temps et le circuit sec ont bien aidé Patrick et ses camarades. « Ca va être tranquille comme le terrain n’est pas mouillé, nous racontait l’ancien coureur la veille. A la reconnaissance, nous voyons qu’ils ne font pas trop de casse donc nous savons que nous aurons moins de travail. » Un œil expert qui montre bien que les bénévoles, dans les organisations telles que celle-ci, sont avant tout des passionnés, indispensables pour que perdurent ces événements. – Adrien Godard