Après une saison remarquable en Espoirs l’an dernier, Matthieu Boulo (Roubaix Lille Métropole), 22 ans, fait très fort pour sa première année chez les Elites. Régulièrement placé dans le Top 20 en Coupe du Monde, à chaque fois dans les trois premiers sur le Challenge National, le Breton a changé de statut depuis l’entame de cette saison 2011-2012. Ce cap Espoir-Elite, où bon nombre de jeunes cyclistes s’y cassent les pattes, le Morbihannais l’a passé avec brio. C’est le fruit d’une collaboration avec « Cyrille Guimard, mon entraîneur depuis trois ans maintenant, à qui je fais confiance à 100 %. » Mais cette collaboration n’est pas seulement due au mythique coach mais aussi au talent du coureur. « Pour être cyclo-crossman, il faut être puissant et technique. La technique, je pense l’avoir, la puissance, je la travaille. Plusieurs personnes, notamment Cyrille, me disent aussi que j’ai un bon mental. Si on me le dit c’est que c’est vrai. C’est une de mes forces. »
Pour devenir le coureur qu’il est actuellement, Matthieu Boulo a mis toutes les chances de son côté en s’installant pour l’hiver dans le nord de la France « entre Calais et Dunkerque, chez des amis. Comme ça, je suis plus près de la Belgique, je peux enchaîner les courses plus facilement et je récupère mieux aussi. » Loin de la Bretagne qui lui manque un peu, il s’est acclimaté à sa nouvelle vie de coureur pro. « C’est vraiment ce que je recherchais, je suis comblé. » Pour le Championnat de France, il s’est imposé d’importantes charges d’entraînement. « J’ai eu une grosse semaine la semaine dernière avec sept jours de course en neuf jours. J’ai déjà fait ce type de préparation les deux dernières années et ça m’a plutôt bien réussi puisque j’ai remporté les deux fois le titre de champion de France Espoirs. »
Matthieu Boulo a annoncé qu’il visait le Top 5 à Quelneuc, bien que ses résultats présagent mieux. Ses trois podiums sur le Challenge National, qui réunit les meilleurs Français à la façon d’un Championnat de France, prouvent qu’un podium national est à sa portée. « Mes principaux concurrents seront Francis Mourey, Steve Chainel, Arnold Jeannesson, Aurélien Duval, John Gadret… Il y a du monde cette année. » Des concurrents qui se sont montrés très coriaces au mois de décembre dernier. Ils ont tous réussi à élever leur niveau à l’image d’Aurélien Duval qui termine dans la roue de Francis Mourey sur la Coupe du Monde à Zolder. Mais la difficulté ne lui fait pas peur et pour cause, Matthieu se frotte chaque semaine aux meilleurs mondiaux sur les nombreuses courses que proposent nos amis les Belges.
Mais cette année, le championnat est en Bretagne, à Quelneuc. Matthieu Boulo sera donc devant son public. « Il y aura du monde, je pense que ça va me pousser un peu plus. Je compte sur le public pour m’aider à aller chercher le podium (rires) ! Outre le public, le circuit est comme je l’aime, il y a de la technique, des parties plus roulantes, des endroits où l’on peut faire la différence. Il faudrait juste qu’il pleuve un peu avant la course et ce serait le top. C’est un parcours qui me convient mais qui plaît également à d’autres de mes adversaires. » Le circuit de Quelneuc est un tracé qui lui convient forcément puisqu’il a terminé à chaque fois sur le podium Espoirs lorsque le Challenge National s’est arrêté dans le petit bourg morbihannais. 3ème en 2007, 2ème en 2008 et 1er en 2009, il tâchera de faire aussi bien ce dimanche.
Quoi qu’il en soit, Matthieu Boulo donnera tout pour monter sur la boîte. « Je suis à domicile donc je suis forcément hyper motivé. Lors de la reconnaissance du parcours, les sensations étaient bonnes, je pense que j’ai bien récupéré de mes efforts de la semaine dernière. » Bien que le Championnat de France soit un gros objectif de sa saison, il continuera sa route « en espérant être pris pour le Championnat du Monde fin janvier. Avant, il y aura deux manches de Coupe du Monde. J’aurai aussi deux manches du SuperPrestige à courir au mois de février et j’enchaînerai ensuite sur la saison route. » D’ici là, le Breton pense avant tout à son Championnat de France où il fera son « boulot » pour obtenir un premier podium chez les Elites. – Pierre Arz