Mathieu Van Der Poel. À peine 20 ans et déjà champion du monde ! Mathieu Van Der Poel est entré hier dans l’histoire en devenant le plus jeune porteur du maillot irisé chez les Elites, une semaine après sa victoire pleine de maîtrise à Hoogerheide en Coupe du Monde. « Je n’avais pas de plan tactique et j’ai donc choisi moi-même le moment où j’allais attaquer, explique pourtant le Néerlandais. Comme l’écart est resté entre cinq et dix secondes, je ne pouvais pas commettre la moindre faute. C’était très lourd, mais j’avais l’avantage de pouvoir sauter au-dessus des planches. Chaque fois que les autres se rapprochaient, j’ai juste remis des gaz. Cela me permettait de rester en tête, mais ce n’est qu’à un demi-tour de la fin que j’ai compris que j’allais être champion du monde. En fait, j’ai fait la course parfaite. »
Wout Van Aert. Si la poisse l’avait épargné, il y a fort à parier que Wout Van Aert aurait été un sérieux candidat pour Mathieu Van Der Poel. Distancé de près d’une minute après deux tours en raison de deux sauts de chaîne et d’une chute, le Belge est revenu comme une fusée sur les concurrents qui le précédaient, excepté son rival néerlandais. Plus que jamais, l’argent ne fait pas son bonheur. « C’est une déception, se désole l’ancien champion du monde Espoirs. Sans cet incident, j’aurais livré un beau duel avec Mathieu. Dommage, cela n’a pas été le cas. Je pense que Mathieu mérite son succès. Il va montrer toute l’année son maillot arc-en-ciel que j’aurais tant aimé porter. Ce lundi, on parlera dans les journaux de cette deuxième place, mais dans une semaine, on ne s’en souviendra plus. »
Pauline Ferrand-Prévot. Quatre mois après son titre sur route, Pauline Ferrand-Prévot a ajouté à sa belle collection un titre mondial en cyclo-cross. Une victoire quasi inespérée pour la Rémoise qui n’avait jamais remporté de cyclo-cross international. « Je ne m’attendais pas à gagner à Tabor, confirme celle qui fêtera bientôt ses 23 ans. Je ne suis pas une spécialiste du cyclo-cross. Il y avait d’autres grandes favorites. Pendant la course, mes chances ont grandi au fur et à mesure. Il était important de ne pas se précipiter à l’avant. La course ne se décidait que dans la deuxième partie et tout s’est bien passé pour moi. J’ai essayé autant que possible de tenir ma propre trajectoire pour rester en tête dans le dernier tour. C’était la seule façon d’empêcher une attaque de Sanne Cant. Dans les derniers mètres, j’ai mis les gaz. Je gagne encore l’or ! »
Sven Nys. C’est à une anonyme 17ème place que Sven Nys a bouclé son Mondial hier à Tabor. Un Championnat du Monde à l’image d’une saison décevante. C’est peut-être sur cette nouvelle mauvaise note que le Belge va mettre un terme à sa saison pour mieux préparer la suivante qui sera aussi sa dernière. « Je crois encore en moi, affirme Sven Nys. En début de saison, je suis parvenu à dominer les deux jeunots, qui ont pris place sur le podium. Pourquoi cela ne pourrait-il pas se répéter la saison prochaine? Je suis fatigué et j’arrête : les deux ou trois derniers tours m’ont incité à me poser la question de savoir s’il ne serait pas plus raisonnable de mettre un terme à la saison et observer une plus longue période de repos. Je vais discuter avec mon entraîneur. Je ne prendrai pas la décision dans la précipitation. »