Nicolas Bazin. A 26 ans, le Valdoisien Nicolas Bazin (CC Villeneuve Saint-Germain Soissons Aisne) est allé chercher la médaille de bronze des Championnats de France derrière Francis Mourey et Steve Chainel. « Troisième, c’est le maximum que je pouvais espérer sachant que je visais un Top 5. L’année 2009 a été difficile pour moi. Le début de saison a très mal commencé. J’ai eu une inflammation rotulienne à la suite d’une chute avant le Championnat de France de Pontchâteau, que j’avais dû abandonner. Ces problèmes m’ont poursuivi en début de saison et j’ai craqué mentalement. Maintenant, les sensations reviennent et je reprends du poil de la bête en retrouvant plus ou moins ma place sur les manches de Coupe du Monde. » Bazin a en outre rappelé qu’il désirait passer professionnel dans une structure continentale afin de mieux se consacrer au cyclisme.
Christel Ferrier-Bruneau. Leboucher et Salvetat parties, Christel Ferrier-Bruneau (Béziers Méditerranée Cyclisme) pensait enfin ravir le titre de championne de France. Mais elle a buté face à Caroline Mani sur le circuit de Liévin. « Je me sentais plus forte que les autres dans les bosses et j’ai essayé d’attaquer, mais ça venait de suite me chercher et il m’était difficile de faire l’écart. J’étais confiante pour le sprint, bien que ce soit toujours un peu aléatoire, mais Lucie Chainel a laissé un trou quand Caroline Mani est partie et je n’ai pas pu disputer le sprint comme je le voulais. » Malgré tout, la Languedocienne s’est félicitée du niveau du cyclo-cross français. « Je suis contente qu’il y ait de la concurrence, il le faut car ça nous permet de progresser et de se remettre en question. Ca nous permet d’être plus fortes sur les courses mondiales. Le niveau français augmente, c’est bien. »
Emilien Viennet. Le champion d’Europe Juniors Emilien Viennet (CC Etupes) a hérité de la médaille d’argent au Championnat de France, battu par plus fort, comme il l’a affirmé à Liévin. « David Menut était plus à l’aise dans les parties techniques, il s’y surpassait bien pour essayer de faire la différence, mais il était tout simplement plus fort sur ce circuit. A chaque fois qu’il attaquait, ça faisait mal derrière. C’était souvent moi qui ramenait le groupe, j’avais un rôle à assumer, c’est normal. Dans le dernier tour, il a pris tout de suite de l’avance et je n’ai pas pu boucher le trou, il était le plus fort tout simplement. Je pense maintenant qu’on peut se retrouver tous les trois, avec David Menut et Julian Alaphilippe, aux avant-postes aux Championnats du Monde dans trois semaines. Ca fera une belle équipe à Tabor dans l’objectif de médailles. »
Julian Alaphilippe. Décidément, Julian Alaphilippe (US Florentaise) aura accompli une très belle fin de saison, lui dont l’automne avait plutôt mal commencé en raison d’une fracture de la clavicule droite après un accident de moto. Vainqueur d’une manche de la Coupe du Monde Juniors pour sa première sélection en équipe de France, il a obtenu la médaille de bronze au Championnat de France mais avait le titre national dans les jambes. « J’avais décidé d’attaquer dans le dernier tour, a-t-il expliqué. Je venais d’attaquer juste avant les planches, mais dans le virage j’ai pris une plaque de verglas qui m’a fait perdre l’avant. Dans cet incident, mon frein s’est bloqué. Le trou s’est creusé tout de suite, j’ai perdu du terrain. J’ai réussi à revenir mais David était déjà parti tout seul. Dans ma chute, je me suis fait un petit peu mal à la cuisse donc je suis resté derrière Emilien. »
3 questions à… Marc Madiot
C’est un Marc Madiot jubilatoire que l’on a retrouvé aux abords de la ligne d’arrivée du Championnat de France de Liévin. Le manager de la Française des Jeux aura été fiévreux tout au long de la course. C’est donc avec beaucoup de joie et de passion qu’il a salué la performance de son champion des cyclo-cross hier à Liévin.
Marc, comment avez-vous vécu le Championnat de France ?
Dans un premier temps, la course a été très limpide. Mais après, la crevaison de Francis en haut du talus a tout cassé. Dès lors, c’était une nouvelle course et ce n’était plus du tout la même chose. Il fallait déjà revenir tout de suite, se remettre dans la course dans la tête immédiatement. Mais j’ai vu très vite, en l’espace de 100 mètres, qu’il s’était relancé et qu’il était revenu dans la course. Mentalement, il pouvait se remettre dedans. Après il fallait être fort dans la tête. Il a usé Steve Chainel là où il le pouvait mais sans pouvoir le larguer. Alors ça s’est joué au sprint, mais il est clair qu’il ne voulait pas perdre.
La Française des Jeux semble tenir très fort à ce titre de champion de France de cyclo-cross ?
On aime bien le cross et on met ce qu’il faut pour faire du cyclo-cross dans de bonnes conditions pour nos coureurs. Pour Francis Mourey mais aussi pour les autres. Tous les coureurs chez nous ont un vélo de cyclo-cross. Nous en faisons à chaque fois lors de nos stages. Ca fait partie de la culture cycliste. C’est ce que j’ai appris dans le temps, quand j’étais plus jeune, auprès de Cyrille Guimard, chez Renault. Et c’est ce qu’on essaie de perpétrer avec des crossmen.
Combien de chances donnez-vous désormais à Francis Mourey de devenir champion du monde ?
S’il y a un circuit comme ça à Tabor il peut être champion du monde.