C’est une nouvelle qui résonne comme un coup de tonnerre même si plus la fin de la saison de cyclo-cross approchait, plus elle devenait inéluctable. Aurélien Duval a choisi hier de mettre un terme à sa carrière de crossman à seulement 24 ans et un mois après avoir endossé le maillot tricolore pour la dernière fois. « Je me retire du jeu, faute d’équipe, de moyens techniques et financiers », a expliqué celui qui avait remporté le titre de champion de France à Quelneuc il y a à peine treize mois. Plein de rage, il franchissait la ligne devant Steve Chainel après avoir mené la course parfaite. Sa victoire et sa place sur le trône national sonnent comme une véritable renaissance après deux années passées dans l’obscurité. Elles confirment aussi le potentiel du champion entrevu dans les catégories de jeunes.
Recruté par Marc Madiot en 2009 alors qu’il est âgé de 20 ans, il termine sa première saison chez les pros par une mauvaise note. Contrôlé positif au norfenfluramine sur les routes du Circuit Franco-Belge à l’automne, il est licencié début 2010 avant d’être suspendu deux ans. Alors considéré comme l’un des plus grands espoirs du cyclisme français, en cyclo-cross comme sur route, Duval se retrouve au fond du trou. Les belles promesses entrevues dans les catégories de jeune sont restées sans confirmation pendant de longues années. Vice-champion du monde et d’Europe Espoirs de cyclo-cross en 2008, il devra attendre quatre ans avant de retrouver le succès, et ce championnat de France Elite où il détrônait son ancien coéquipier, Francis Mourey.
Malgré son maillot bleu-blanc-rouge, les équipes professionnelles françaises sont alors réticentes à offrir une deuxième chance à Aurélien Duval. C’est sous les couleurs du Club Champagne Charlott’, équipe amateur de deuxième division qu’il fait son retour dans le petit monde du cyclo-cross français avant de rejoindre l’ECV Boulzicourt. Une situation précaire pour l’Ardennais qui cherche à rejoindre une équipe professionnelle. A la fin du mois de novembre, il semblait enfin voir le bout du tunnel. Son agent nous confiait qu’il était en contact avec des équipes belges. Son passage sur un vélo Ridley laissait penser qu’il pourrait rejoindre Telenet-Fidea, ou Sunweb-Napoleon Games. Le changement de co-sponsor et l’apport financier de l’entreprise de jeux en ligne portaient à croire que Duval pourrait endosser le même maillot que Kevin Pauwels et Klaas Vantornout. Finalement, c’est le bleu de travail que l’Ardennais portera pour travailler dans l’entreprise de travaux publics de son père.