Une fois n’est pas coutume, c’est vers le médaillé d’argent que se sont tournées les premières questions de la conférence de presse qui suit chacune des courses du Championnat de France de cyclo-cross et réunit les trois premiers côte à côte derrière le micro. Champion de France, Quentin Jaurégui (VC La Pomme Marseille) aurait dû l’être à Liévin chez les Cadets puis à Lanarvily chez les Juniors. Echappé solitaire, il attaquait le dernier tour de circuit en tête sur l’une et l’autre des courses, quand il a été rattrapé par la malchance. Un bris de pédale éliminatoire à Liévin, deux crevaisons au mauvais moment à Lanarvily. Décidément poursuivi par la poisse le jour des France, Quentin Jaurégui a pris ses déboires avec philosophie, refusant de s’apitoyer sur son sort et préférant saluer le succès de son copain Fabien Doubey.
Quentin, tu as réalisé toute la course en tête avant de tout perdre dans le dernier tour, que s’est-il passé ?
A l’entame du dernier tour, j’ai été victime d’une crevaison. La descente, ça allait, mais sur le plat et les bosses je ne passais plus du tout à vélo. J’ai vu Fabien Doubey qui revenait un peu mais j’ai eu le temps de changer de vélo. Malheureusement, à la sortie du poste matériel, j’ai crevé une deuxième fois. J’ai fait ce que j’ai pu pour maintenir l’avance. J’ai vu Fabien revenir, j’ai à nouveau changé de vélo. Fabien avait alors 50 mètres d’avance sur moi mais j’avais tellement fourni d’efforts dans le dernier tour que je n’ai jamais su recoller. Il a fait une grosse saison et je sais très bien qu’il est très fort. Ce titre, il le méritait autant que moi. Je suis Junior 1 et j’ai vu que je pouvais être devant dès ma première année.
Sur quoi peut-on mettre ton manque de chance aux Championnats de France ?
Je ne sais pas de quoi ça vient ! A mon avis on me jette chaque année un sort aux Championnats de France ! J’avais déjà eu un problème en Cadets pour la gagne, cette année à nouveau. L’année dernière c’est la pédale qui avait cassé dans le dernier tour, cette fois ce sont les roues, donc j’espère que ça ne fera pas « deux sans trois » l’an prochain à Quelneuc.
Avais-tu fait du Championnat de France ton grand objectif ?
Non, je ne m’étais pas préparé spécialement pour le Championnat de France. Je voulais être mieux au Championnat du Monde donc j’ai préparé l’événement mais pas de manière spécifique. Cette semaine, nous sommes en stage à Pontchâteau et je ne voulais pas faire une surcharge de travail. Donc je n’ai pas trop préparé l’événement. Ca m’a surpris d’être fort comme ça. J’ai géré mon premier tour, au deuxième je me suis mis dans les roues et après j’ai directement attaqué. J’étais bien et je prenais de l’avance. Je ne perds la course que sur les crevaisons, mais c’est comme ça.
C’est quand même rageant de perdre un Championnat de France de la sorte…
C’est sûr que je perds tout dans le dernier tour, à cinq minutes de l’arrivée. Le titre qui s’envole, c’est dur, mais Fabien était très fort et je suis content qu’il soit champion de France car c’est un bon copain.
Que penses-tu que l’on doit attendre de l’équipe de France Juniors aux Championnats du Monde dans une quinzaine de jours ?
Je pense qu’un Français peut être champion du monde, que ce soit Fabien Doubey ou Kevin Bouvard. Nous n’avons pas spécialement préparé les Coupes du Monde. Or sur la dernière manche j’ai vu que Fabien avait fait les deux premiers tours devant. Je le voyais déjà pour la gagne. Je pense qu’avec le stage que nous faisons cette semaine, nous allons être bien aux Championnats du Monde. En plus, on s’entend très bien entre nous. Nous sommes tous dans les quinze premiers, comme on l’a vu aux Championnats d’Europe. Je pense qu’ensemble on peut faire un bon truc à Saint-Wendel.
Propos recueillis à Lanarvily le 9 janvier 2011.