Matthieu, tu es devenu champion de France Espoirs à Liévin, t’attendais-tu à une telle course ?
Sur un circuit comme ça, c’est tout à fait le genre de course à laquelle je pouvais m’attendre. C’était comme en début de saison, quand c’est sec. C’étaient quasiment les mêmes conditions, sauf que le circuit glissait un peu plus. J’ai glissé deux fois. Nous nous sommes attaqués chacun notre tour mais par moments ça roulait moins voire plus du tout. C’était surtout une guerre des nerfs plus qu’une course bien dure, dans la boue et tout…
Battre Arnaud Jouffroy te semblait-il possible ?
J’étais venu avec la seule idée en tête de gagner. Faire autre chose ne m’intéressait pas. J’avais déjà obtenu la place de deux l’année dernière et la place de trois en Juniors. Il ne m’en manquait plus qu’une. Maintenant l’objectif est atteint !
Quelles étaient tes sensations au départ ?
Avant le départ, j’avais de bonnes sensations sur le home-trainer. Je m’étais bien préparé pour cet objectif avec Cyrille Guimard. J’ai pensé que je pourrais arborer un maillot tricolore sur la manche de Coupe du Monde de Roubaix le week-end prochain.
Tu as été distancé sur glissade à deux reprises, as-tu redouté de ne pas revenir sur Arnaud Jouffroy ?
J’ai été victime de deux petites glissades, je n’ai heureusement pas perdu trop de temps. La course aurait pu se finir là pour moi mais tout s’est bien passé.
La course s’est-elle déroulée comme tu l’attendais ?
Je m’attendais à ce qu’on soit deux devant avec Arnaud. Finalement, un troisième s’est joint à la bataille avec Jérémy Grimal. Maintenant, je ne dirais pas avoir fait la course parfaite. Une course n’est jamais parfaite, d’autant que là j’ai chuté deux fois. Je n’ai pas le sentiment d’avoir vraiment géré ma course. Il a fallu que je me batte pour rentrer après mes incidents et j’ai dû rouler à des moments où derrière ça commençait à bouger.
As-tu eu peur justement que Jérémy Grimal finisse par vous rejoindre ?
Dans le dernier tour, il n’était vraiment pas loin de nous et il est même rentré. Je pensais qu’il allait contrer mais il ne l’a pas fait, sans doute qu’il ne le pouvait pas. Quand ça finit comme ça, on se regarde beaucoup, et on ne se rend pas vraiment compte qu’on perd beaucoup de vitesse et que ça rentre derrière. Mais ça s’est bien passé.
Comment s’est passé le dernier tour ?
J’avais les grosses jambes mais c’est un Championnat de France alors j’ai tout donné jusqu’au bout. Je savais ne pas être si mal que ça au sprint alors je pensais avoir ma chance. Je suis resté dans la roue d’Arnaud Jouffroy le plus longtemps possible. Le fait qu’il ait lancé le sprint m’a facilité la tâche du fait que le vent soufflait de face. Nous avions le même braquet pour le sprint, le plus fort a fait la différence.
Tu es passé professionnel au 1er janvier avec l’équipe Roubaix Lille Métropole, as-tu hésité à t’engager dans cette voie ?
Non, pas du tout. Une occasion comme ça, on ne la refuse pas. On l’accepte à bras grands ouverts. Mais je ne m’attendais pas à ce qu’on me donne une chance aussi vite.
Cyrille Guimard t’a-t-il apporté quelque chose de déterminant dans ta victoire ?
Avec Cyrille, nous nous sommes préparés à 100 % pour cet objectif. Nous sommes venus reconnaître le circuit à pied hier. Nous savions que les conditions allaient changer alors nous avons attendu ce matin pour le reconnaître à vélo et se focaliser sur les parties stratégiques. J’avais de bonnes sensations, le circuit me plaisait, donc tout allait bien. Maintenant, nous allons nous consacrer à la fin de saison et préparer le début de la saison route. Je vais reprendre au Tour Méditerranéen dans un mois.
Propos recueillis à Liévin le 9 janvier 2010.