Marion Norbert-Riberolle 3ème des Europe | © UEC
Il y a près de 10 jours tu as décroché ta première médaille internationale en cyclo-cross, quelle saveur a-t-elle ?
Le goût du bronze ! Plus sérieusement je savais que nous allions être cinq filles à se battre pour le podium et que j’en étais capable. A l’arrivée j’étais vraiment contente, c’était un beau moment d’émotions avec mon beau père.
Dans quel état d’esprit étais-tu les jours qui ont précédé le Championnat ? A quoi pensais-tu sur la ligne de départ ?
Pour être honnête j’appréhendais, j’avais un peu de stress par rapport aux événements de l’année dernière. Finalement nous avons tous accordé nos violons et cela s’est très bien passé, ce qui m’a permis d’arriver plus sereine pour la course. Sur la ligne de départ je pensais simplement à « bouffer » les autres !
Comment s’est déroulée ta course ? As-tu été déstabilisée à un moment ?
Je n’ai pas pris un super départ mais je n’ai pas voulu m’affoler, je savais que j’allais remonter. J’ai vite été pour la 3ème et la 4ème place, j’ai attaqué la Championne du Monde Inge Van der Heijden et après le trou s’est rapidement creusé. J’avais sur le circuit mon beau père, François Trarieux et Eric Salvetat, qui m’ont accompagné tout le long c’était vraiment parfait.
N’avais-tu pas d’appréhension face à la force collective des Hollandaises ?
Non on a l’habitude à force, je savais que Ceylin Del Carmen Alvarado allait être au-dessus mais que les autres n’étaient pas imbattables, au contraire.
Marion Norbert-Riberolle en course | © Foto Louis Wouters
Tu as souhaité conserver ton staff technique lors de ce Championnat d’Europe. Pourquoi celà est important pour toi ?
C’est le plus important pour moi. Ils connaissent tout, un seul regard suffit, mon beau père est mon mécano officiel et j’ai aussi un autre mécano de mon équipe. Il connait mon timing, la pression et les boyaux dont j’ai besoin, enfin vraiment tout d’A à Z. Je travaille avec les mêmes personnes toute la saison, c’est important de conserver ses habitudes. Il ne faut pas oublier qu’en cyclo-cross sans ton staff tu ne fais pas grand-chose. Honnêtement s’ils ne sont pas avec moi je sais que cela ne fonctionnerait pas au mieux.
Il semblerait que tu es entrainée par l’ex cyclo-cross woman Helen Wyman. Qu’est-ce que cela t’apporte ?
Non pas du tout, j’ai toujours le même entraîneur qui est là aussi mon beau père, et avec qui ça fonctionne très bien. Les passe-droits n’existent pas même si je vis avec, il vient d’ailleurs de créer sa société d’entraîneur « Cycling Concept Training ».
Tu es allée chercher ton premier top 15 en Coupe du Monde au milieu des élites samedi à Tabor. Quel bilan tires-tu de la journée ? Le parcours t’a plu ?
Je suis contente de mon premier top 15 en Coupe du Monde sachant que je pars loin avec la nouvelle réglementation. Le circuit n’était pas vraiment à mon avantage, alors j’ai donné le maximum pour remonter le plus possible. Il fallait quand même s’accrocher dans les parties les plus physiques.
Selon toi pour performer en cyclo-cross faut-il ne faire que ça ou c’est possible de le concilier avec une saison sur route ?
Je pense qu’il faut obligatoirement faire une saison sur route pour avoir la caisse, la force et le fond. Certaines filles ne font que ça mais pratiquent quand même une autre discipline à côté pour préparer la saison de cross. Je trouve que faire une partie de la saison sur route est vraiment bien pour la préparation.
Marion Norbert-Riberolle dans la roue de Lucinda Brand | © Leon Verbracken
Quelle va être la suite de ton programme pour les semaines à venir ?
Je cours samedi prochain Wachtebeke, une C1 en Belgique et le lendemain la Coupe du Monde de Koksijde. Ensuite je prends l’avion avec mon équipe pour 15 jours de stage au soleil en Espagne.
Sur quels vélos roules-tu ? Tu es en mono plateau ? Prêtes-tu une attention particulière à l’entretien de ton matériel ?
Toute l’équipe évolue sur des vélos de la marque Specialized, des S-Works Crux plus précisément. J’adore vraiment ses vélos, ils sont très légers et adaptés pour la pratique du cross. Je ne suis pas une adepte du mono plateau, nous roulons toutes en double plateaux. Bien évidemment que je porte la plus grande attention à tout mon matériel. C’est mon instrument de travail et on ne peut laisser de côté le moindre détail. Nous sommes un sport mécanique, il est donc très important que les vélos soient réglés aux petits oignons.
Le titre national en Janvier s’annonce ouvert à un bon nombre de prétendantes. As-tu ce maillot tricolore dans un coin de la tête ?
Pour l’instant je ne pense pas du tout à cela. Je prends les courses comme elles viennent et chaque chose en son temps.
Que t’apporte ton fan club au quotidien ? C’est une sorte de motivation supplémentaire de savoir toutes ses personnes derrière toi ?
Je suis contente d’avoir le soutien de mon fan club qui me suit partout, de course en course il prend de l’ampleur. Marc Dusquenoy est à l’initiative de ce fan club, personne ne ferai ça mieux que lui, il a ça dans la peau. Avoir en plus le siège du fan club qui est le bar Le Dotto, en face de chez toi à 50 mètres c’est une chance. Les courses où je roule bien les supporters se retrouvent ici et avec ma famille on les rejoint pour fêter ça. Après le Championnat d’Europe ils m’ont organisé une petite réception surprise. Tout le monde est derrière moi sur les courses, ça motive deux fois plus, d’autant plus que l’ambiance belge est tellement prenante !
Par Maëlle Grossetête