Julian, tu es devenu champion de France Espoirs à Quelneuc après un long baroud, quelle a été ta stratégie ?
Un coureur m’a serré dans la première épingle, j’ai pris la rubalise. Je suis reparti aux alentours de la 20ème place mais j’ai tout de suite voulu remonter devant. J’ai bouché le trou rapidement pour revenir dans la roue d’Emilien Viennet. Les coureurs du Rhône-Alpes étaient déjà devant, l’écart s’est tout de suite fait. Les Rhônalpins ont pris la course en main, puis Clément Venturini est tombé avec Emilien Viennet. Je me suis retrouvé dans la roue de Kevin Bouvard avant les planches. Venturini est revenu comme une fusée, j’en ai profité pour mettre la première attaque.
T’es-tu souvent retourné ?
Quand j’ai attaqué, je me suis retourné une ou deux fois pour mesurer l’écart, puis j’ai essayé de ne plus le faire jusqu’à l’arrivée, ce qui a été très difficile.
Comment abordais-tu cette épreuve ?
Je suis venu à Quelneuc avec l’envie de gagner, comme beaucoup de coureurs. A Rodez au Challenge National, j’avais eu de bonnes sensations. Ça n’avait pas été du tout pareil à Besançon, où j’étais malade, je venais de couper, et il y avait de la boue, qui n’est pas ce que je préfère.
Il y a un an, tu étais loin d’imaginer pareil succès avec tes problèmes physiques ?
L’année dernière, je n’ai pas pu faire la saison de cyclo-cross à cause d’un problème de genou, j’avais donc à cœur cette année de revenir dans les sous-bois. J’ai retrouvé avec plaisir les manches du Challenge National et le Championnat de France. Il fallait tout donner sur le circuit de Quelneuc, qui était vachement physique, avec moins de parties de récupération qu’à Rodez, des passages techniques à cause des racines. Il fallait être vigilant pour ne pas aller à la chute.
Tu cours pour l’Armée de Terre, quels en sont les avantages et les inconvénients ?
Il n’y a que des avantages pour moi. Ça me permet de faire du vélo à haut niveau avec des horaires d’entraînement aménagés tout en ayant un métier derrière pour l’avenir. Je peux me projeter sur l’avenir sereinement. Comme chaque coureur de haut niveau, mon but est d’intégrer une structure pro mais je ne me prends pas trop la tête avec ça. Si ça doit se faire, ça se fera, pour l’instant je prends du plaisir et on verra avec le temps.
Les Championnats du Monde Espoirs approchent, comment vas-tu préparer l’événement ?
Nous allons passer par un stage dans le sable à Coxyde pour le Championnat du Monde. Nous allons pouvoir bien travailler pour tout donner au Mondial face aux Belges et aux Néerlandais, qui sont très forts dans le sable. Le sable, c’est très spécial. Si on n’en fait pas régulièrement, c’est difficile de choper le coup. Une fois qu’on l’a, ça va, mais il faut s’entraîner régulièrement. Moi je n’en fais pas spécialement beaucoup, le stage va me faire du bien.
Que peux-tu viser à Coxyde ?
Je n’ai jamais fait de choses exceptionnelles au niveau mondial, alors on verra (NDLR : c’était avant sa 2ème place à Liévin dimanche). Arnaud Jouffroy a l’ambition d’aller chercher le titre. Si on se retrouve à l’avant avec lui, on fera tout pour aller chercher le titre.
Propos recueillis à Quelneuc le 8 janvier 2012.