Francis, trois semaines après ta défaite à Saverne, tu retrouves la victoire au Challenge National à Miramas. C’est une remise au point ?
Ce n’est pas comme ça que je le vois. J’ai fait la course pour moi. L’objectif de mon début de saison était de gagner le Challenge National au classement général. Etant donné que j’avais terminé 2ème sur la première manche, si je voulais conserver des chances de gagner, il fallait que je gagne celle-là. Ca me permettait de revenir à égalité avec Steve Chainel voire de reprendre la tête. Je suis donc content d’avoir gagné, d’autant que Steve fait 3ème, ce qui me porte au 1er rang. J’irai maintenant à Saint-Jean-de-Monts pour essayer de gagner le classement général et bien sûr la manche finale.
Tu as réalisé le premier tour à Miramas en 6’01 », le record au tour, tu as vraiment mis la pression d’entrée ?
Oui, je voulais mettre la pression d’entrée, surtout que je me sentais assez bien. J’avais à cœur de me tester au premier tour. Mais si au bout de cette première boucle j’avais eu trois ou quatre gars sur le porte-bagages, j’aurais changé ma tactique de course. Mais j’ai fait le premier tour bien comme il fallait et quand j’ai vu que j’avais creusé l’écart, j’ai maintenu la pression encore un tour. Mes poursuivants se sont accrochés mais, comme moi, je pense qu’ils se sont mis un peu dans le rouge. J’ai sans doute mieux récupéré qu’eux de ces efforts initiaux et après l’écart s’est creusé gentiment. J’ai fait un tour sur deux comme il fallait.
Comment as-tu apprécié ce parcours ?
C’est un beau parcours mais très piégeur par rapport aux cailloux, aux racines… Il fallait faire vraiment gaffe car on tapait souvent fort des roues et j’aurais pu crever. J’ai eu la chance que ça n’arrive pas.
Le terrain a-t-il évolué pendant la course ?
Le terrain n’a pas évolué pendant notre heure de course mais il a pas mal bougé entre midi et l’heure de départ de la course Elites. A une demi-heure du départ, je ne serais pas parti avec un vélo comme celui que j’ai utilisé. J’avais misé sur des pneumatiques davantage crantés. Mais en allant repéré le circuit juste avant le départ j’ai changé de pneus.
Tu n’as finalement jamais été inquiété par un retour de tes adversaires ?
Dès le deuxième tour je ne faisais plus la course par rapport à mes adversaires mais par rapport à moi. Au rythme où j’allais, je me disais que si les autres revenaient sur moi c’est qu’ils étaient beaucoup plus forts que moi, et c’est tout.
Julien Absalon est finalement un bon adversaire en cyclo-cross ?
Oui. On savait qu’il allait préparer le début de saison comme il fallait. De toute façon, on n’est pas multiple champion olympique, champion du monde et champion de France de VTT en tombant du ciel. Il y a du travail derrière, Julien se connaît bien. Et quand il a décidé de faire le début de saison de cyclo-cross, ce n’était pas non plus pour être dans les derniers.
Te voilà leader du Challenge National, il n’y a donc clairement pas de volonté de faire le partage avec ton futur coéquipier Steve Chainel ?
C’est sûr ! Pour l’instant Steve porte le maillot Bbox Bouygues Telecom jusqu’au 31 décembre et moi je porte celui de la FDJ. On ne peut donc pas faire une course d’équipe puisque pour l’instant nous ne sommes pas dans la même équipe. Et puis après, le cyclo-cross est une course d’individualités. La course d’équipe ne se fait que si l’on se retrouve pour la gagne avec un coureur d’une équipe adverse. A deux contre un, on conjuguera nos intérêts, mais en tête à tête ce sera chacun pour soi. A Lanarvily, que ce soit lui ou moi qui l’emporte, le maillot bleu-blanc-rouge reviendra à la FDJ. Le principal le 9 janvier sera que le maillot reste chez nous.
Propos recueillis à Miramas le 21 novembre 2010.