Francis, comment interprétez-vous la médaille de bronze obtenue à Pontchâteau au Championnat de France ?
C’est une défaite étant donné que ni moi ni Arnold Jeannesson ne sommes parvenus sur la première marche du podium. Mais j’ai couru avec les moyens du jour. Je n’étais pas dans un grand jour. Clément Lhotellerie était le plus fort. C’est comme ça, c’est la course. Nous avons toujours essayé de courir pour gagner mais pouvoir revenir n’était pas facile. Nous aurions pu le faire à un moment donné si Clément Venturini n’avait pas été avec nous. Nous savions qu’il nous contrerait si nous faisions l’effort pour rentrer. Nous avons donc pris la décision de rouler en espérant que Clément Lhotellerie devant se fatiguerait, ce qui n’est jamais arrivé. Les jambes ont parlé. Il avait un coup d’avance et c’est toujours plus facile que d’en avoir un de retard. Nous nous sommes alors résignés à courir pour le podium.
Se retrouver à deux FDJ en poursuite a-t-il finalement été un handicap ?
Oui et non. Arnold et moi n’avions pas forcément les jambes pour revenir sur Clément Lhotellerie. Nous avons couru avec les jambes de la journée. Nous n’étions pas dans un grand jour. Clément était plus fort que nous, nous nous sommes inclinés, mais nous n’avons pas honte de ce résultat. Nous reviendrons l’année prochaine pour essayer de reconquérir un titre de champion de France.
Ce résultat ne semble pas pour autant vous mettre mal à l’aise…
Je l’ai toujours dit : je suis un sportif, pas une machine. J’ai eu la chance de porter la tunique bleu-blanc-rouge huit fois chez les Elites, deux fois chez les Espoirs. Depuis dix ans je suis toujours monté sur le podium : huit fois vainqueur, une fois 2ème, une fois 3ème. Je souhaite maintenant à Clément Lhotellerie de porter haut et fort ces couleurs car c’est un honneur et une fierté que de porter ce maillot. Je reviendrai de mon côté l’an prochain pour essayer de le reconquérir. En travaillant plus dur s’il le faut.
Plus dur ou différemment. On vous a senti un peu moins dans votre élément cette saison. Quelle analyse en faites-vous ?
On va peser avec l’encadrement de la FDJ les pour et les contre de cette année, ce qui a marché, ce qui n’a pas marché par rapport à d’habitude. Peut-être me faudra-t-il faire une saison un peu moins longue l’an prochain. J’aurai 35 ans la saison prochaine, peut-être faudra-t-il davantage axer sur le mois de janvier. Avec l’âge, on récupère un peu moins bien. Les saisons de cyclo-cross sont aussi plus longues que par le passé, c’est pratiquement six mois dans l’année. A cela il faut rajouter environ soixante jours de course sur route, un Grand Tour… Je n’ai plus 20 ans, et c’est peut-être l’erreur que j’ai commise cette année en reproduisant toujours le même schéma.
Devant l’émergence de nouveaux crossmen de qualité en France, avez-vous l’espoir de redevenir un jour champion de France ?
En tout cas j’essaierai. Ce sera mon objectif l’hiver prochain. Maintenant, si je tombe sur plus fort que moi, on tirera de nouvelles conclusions. Mais on va déjà finir cette saison-là, enchaîner avec la saison sur route, bien se reposer l’été pour attaquer la nouvelle saison de cross l’an prochain. J’ai été battu pour le titre cette année mais je suis toujours dans le coup. J’ai encore gagné la Coupe de France, je fais 3ème d’une Coupe du Monde, c’est comme ça. Je reviendrai l’année prochaine pour essayer de faire une plus belle saison.
Propos recueillis à Pontchâteau le 11 janvier 2015.