David, tu termines 7ème du Championnat du Monde Espoirs. Était-ce conforme à tes attentes ?
Non, j’espérais un poil mieux. Je sais que cette année, j’ai passé un cap. Ça allait mieux physiquement. Je visais le Top 5. Comme à Nommay, les sensations étaient plutôt bonnes. Mais encore une fois, je fais un mauvais départ, je pars en troisième ligne et je n’arrive pas à remonter dans la ligne droite. Il y a une petite chute dans le bourbier et on se retrouve tous au-delà de la 20ème place.
As-tu été gêné par cette chute ?
Oui, je dois repartir à pied. Le temps de se relancer… Tout le monde se bat. J’ai un peu l’habitude maintenant. Je ne dois pas m’affoler et remonter régulièrement et le plus vite possible. À mi-course, je reviens sur le groupe pour la troisième place. Mais j’ai besoin de souffler alors que les mecs se mettent à faire la course. Je perds le contact de suite. Je me suis battu pour aller faire 6ème, mais David Van Der Poel était bien en fin de course. Alors que moi, je suis exténué et à bloc. Je me contente de cette 7ème place. C’est comme ça.
Penses-tu que le Top 5 était accessible avec les sensations que tu avais ?
Oui, sans la chute, on ne fait pas ces efforts inutiles. Je pense que c’était jouable avec un meilleur départ. Bien sûr, avec des si, on refait le monde. Physiquement j’étais dans les clous. C’est un peu à l’image de ma saison Espoir. Toujours dans cette deuxième vague. Mais globalement, je suis assez satisfait.
Jugerais-tu que tu termines la saison frais ?
Oui et non, je termine la course vraiment exténué. Mais comparé à mes collègues, oui, je termine peut-être un peu mieux. Je n’ai pas fait la dernière manche du Challenge National à Flamanville à cause d’une gastro. J’ai pris du repos. Peut-être que ça a été un mal pour un bien.
Tu disais que tu avais passé un cap. Pourquoi ?
C’est dû à ma saison de route. C’était ma deuxième saison au CR4C Roanne. Physiquement, j’ai galéré pas mal sur mon vélo, mais j’ai aussi gagné pas mal de courses et eu quelques satisfactions. Du coup, ça m’a fait énormément progresser. En rejoignant l’Armée de Terre, je sais que les courses vont être un cran au-dessus et que je vais réussir à passer un nouveau cap.
Qu’est-ce que ta nouvelle équipe attend de toi ?
Ils m’avaient laissé assez libre sur le cyclo-cross et m’avaient même équipé avec les vélos. Je vais enchaîner sur route jusqu’au GP Souvenir Jean Masse, la première manche de Coupe de France DN1. Ensuite, ils attendent de moi d’être là pour l’équipe, d’aller faire mes places et d’aller gagner des courses. Tout simplement.
Tu ne couperas donc pas immédiatement après ta saison de cyclo-cross.
C’est ça, je couperai après le Jean Masse. Je ne suis pas sûr d’être au départ. On verra en fonction des sensations que j’aurai sur les courses avant celle-ci. Je pense que dès dimanche, je vais renchainer. Si je ne suis pas au Jean Masse, je rentrerai à la maison et je ferai ma coupure de suite pour mieux repartir.
Cela fait un mois que tu fais partie de l’Armée de Terre. Quel regard portes-tu sur cette structure ?
À Roanne, c’était beaucoup plus familial. Tout le monde était bénévole même si c’était bien organisé. Là, il y a beaucoup plus de personnes autour. C’est pratiquement professionnel. On se sent très bien entourés dans une grosse structure. Il y a aussi plus d’équipements et plus de confort. C’est surtout sur cet aspect que cela change, mais aussi sur le programme de courses. Ça va être un cran au-dessus et c’est ce que je recherchais en allant à l’Armée de Terre.
L’effectif est bien fourni et la concurrence sera très rude. Comment l’appréhendes-tu ?
L’an dernier j’ai gagné quelques courses, mais c’est vrai que je vais me retrouver avec des coureurs plus forts que moi et une équipe homogène. Je ne me fais pas de bille. Il va falloir que j’aide les copains. C’est le but du sport et le but du vélo : progresser, se surpasser, devenir encore plus fort, et pourquoi pas devenir une pièce maitresse de l’équipe. Les objectifs de l’Armée sont clairs : la Coupe de France. L’équipe a terminé 2ème l’an dernier. Cette année, l’objectif, c’est de gagner. Pour cela, il va falloir être collectif. Vu la saison, l’Armée a une très bonne équipe et je pense que ça va le faire.
Ton choix n’est donc pas fait entre la route et le cyclo-cross ?
Non, pour le moment, j’arrive à me gérer sur les deux saisons. Je fais de bonnes plages de récup tout de même. Je parviens à bien m’organiser. Le jour où je sentirai que le corps commence à céder et que j’aurai un peu de mal, il faudra faire un choix ou que je réduise mes activités sur l’une ou l’autre discipline. Je n’en suis pas encore à ce stade. J’ai encore faim ! La preuve je vais de suite m’aligner sur la route en espérant bénéficier de mes bonnes sensations de la fin de saison de cyclo-cross !
Propos recueillis à Hoogerheide, le 2 février 2014.