Clément, tu as fait coup double à Pontchâteau. Etais-tu venu pour remporter la manche ou le Challenge National Espoirs ?
Je pensais aux deux. Sur une course d’un jour ça aurait été différent, mais je savais qu’il y avait le Challenge au bout. J’appréciais bien ce parcours pour y avoir gagné une manche de Coupe du Monde Juniors il y a deux ans devant Quentin Jaurégui. Quand j’ai vu que Julian Alaphilippe n’était pas là, j’ai pensé au général. De là je n’ai pas calculé à quelle place il fallait que je termine, je me suis seulement dit qu’il fallait que je gagne.
Comment as-tu géré l’absence de Julian Alaphilippe ?
Julian fait assez souvent de mauvais départ puis il revient à mi-course. On a appris avec le temps que c’était sa façon de courir. Ce coup-ci il était peut-être moins bien. D’ordinaire, je fais le chien fou, j’attaque d’entrée, mais désormais je gère mieux mes débuts de course. Bastien Duculty n’a pas voulu collaborer devant alors qu’on fait partie du même comité, même s’il ne courait pas sous le maillot du Rhône-Alpes. L’année dernière on l’a fait gagner le Challenge, cette fois il a couru pour lui, c’est son choix. Il a eu un problème mécanique dans le final, son ennui mécanique a simplifié les choses et solutionné son cas.
Comment as-tu pris le final ?
Je prends les choses comme elles se présentent. J’étais confiant au sprint, je sais que je vais vite. Je n’étais pas sûr à 100 % de gagner mais j’avais confiance, c’est vrai. En Coupe du Monde il y a deux ans, j’avais anticipé le sprint, là je l’ai fait au dernier moment.
Comment analyses-tu ton parcours cet automne dans le Challenge National Espoirs ?
J’ai gagné la première manche à la pédale à Saverne. Sur la deuxième à Besançon je n’étais pas bien du tout. J’apprécie moins le parcours même si c’est facile de dire ça. Quand on est bon, on l’est partout. Je n’étais simplement pas dans un bon jour. Sur une saison entière, c’est dur d’être au top tout le temps.
Tu incarnes une brillante génération de crossmen. Quel avenir te donnes-tu dans le cyclo-cross ?
Je me considère plus cyclo-crossman que routier. Et je l’affirme haut et fort. C’est dans cette discipline que je me fais plaisir. Il y règne une ambiance très différente de la route. La relation entre nous, coureurs, n’est pas la même que sur route. Maintenant je ne me vois pas me rapprocher de la Belgique pour progresser. Quentin Jaurégui l’a fait car il habite à la lisière de la Belgique. Moi j’habite à Lyon. A 19 ans, je ne me vois pas monter en Belgique et vivre là-bas. Et puis on voit que ça n’a pas autant réussi à Arnaud Jouffroy qu’il l’espérait. Dans ces conditions, ça freine. Je ne veux pas faire n’importe quoi.
Tu penses que l’on peut continuer de progresser au niveau international sans côtoyer plus régulièrement les Belges ?
Arnaud Jouffroy et Quentin Jaurégui courent sur des parcours de Coupe du Monde tous les week-ends, et ça leur apporte certainement. Moi non, or je n’ai pas le sentiment que ça me défavorise. Francis Mourey non plus ne se confronte pas aux meilleurs tous les week-ends, or il a montré qu’il était à leur niveau en les côtoyant à Coxyde. Chacun fait son choix.
Propos recueillis à Pontchâteau le 9 décembre 2012.