Christel, vous étiez restée au coude à coude avec Caroline Mani et Pauline Ferrand-Prévot à Saverne et Miramas, cette fois vous avez mis tout le monde d’accord d’entrée de jeu à Saint-Jean-de-Monts…
Je voulais tester mes sensations dès le départ, c’est pourquoi j’ai accéléré d’emblée pour voir comment ça allait se passer. D’entrée, je voulais mettre mon rythme en place. Malheureusement sur la fin j’ai commis deux erreurs et je suis tombée. J’ai perdu du temps et mon dérailleur ne descendait plus. Je n’ai pas osé changer de vélo parce que Pauline Ferrand-Prévot n’était pas loin. Mais cette petite erreur m’a coûté du temps, sans quoi j’ai réalisé une course plutôt bonne.
Le fait de s’échapper dès le départ était donc prémédité ?
Je préférais prendre mon rythme et ma trace. Dans le sable, ce n’est pas évident de suivre quelqu’un donc je préférais partir d’entrée. C’était une course physique, dure, et sur la fin ça a pu sembler un peu long, c’est pourquoi j’ai fait les deux petites erreurs. Le fait d’être partie fort d’entrée, c’est sûr que ça a dû peser.
Vous semblez en tout cas monter en puissance à l’approche du mois de janvier ?
En fait, le Challenge National n’était pas mon objectif. Je vise davantage les Coupes du Monde. Après les Championnats du Monde sur route début octobre j’ai voulu commencer tranquillement. Les Mondiaux de cyclo-cross ont lieu en janvier donc je ne voulais pas être fatiguée avant. Je commence seulement à monter en puissance.
Remporter les trois manches du Challenge National représentait-il un objectif ?
Non, ce n’était pas un souhait particulier, mais c’est un bonus. Le Challenge National n’était pas l’objectif de ma saison mais chacune des manches s’est bien passée donc tant mieux.
Vous paraissez en tout cas de plus en plus confiante sur les grands rendez-vous…
Au niveau français oui, mais au niveau international il faut composer avec deux Néerlandaises qui sont très fortes, Daphny Van Den Brand et Sanne Van Paassen, et là c’est encore une autre paire de manches. J’espère qu’elles vont se fatiguer parce qu’elles sont parties très vite dès le début de la saison de cyclo-cross. Donc on verra ce que ça donne fin janvier.
Qu’est-ce qui vous manque pour atteindre le niveau de ces filles ?
J’ai couru sur la route jusque début octobre, pour les Championnats du Monde. Les autres filles, elles, ont entamé leur saison de cyclo-cross en Belgique dès le mois de septembre. Elles se sont entraînées en conséquence. Je le vois, aux Championnats d’Europe, je n’avais ni le coup de pédale ni les trajectoires ou la maniabilité sur le vélo. Là, ça commence à bien revenir. Il y a un temps d’adaptation. Elles, ce sont vraiment des spécialistes alors que je me considère comme une spécialiste de la route qui pratique en plus le cyclo-cross.
Et puis il y a les déplacements…
C’est vrai que pour courir tous les dimanches en France, nous avons de gros déplacements à faire tandis que les Néerlandaises ou les Belges n’ont pas à aller bien loin pour faire un cyclo-cross de très haut niveau. Ce n’est pas évident à gérer.
Propos recueillis à Saint-Jean-de-Monts le 12 décembre 2010.