Christel, vous avez remporté in extremis l’ultime manche du Challenge National à Quelneuc, quelle est votre réaction ?
J’avais déjà gagné l’année dernière à Quelneuc et j’aime beaucoup m’imposer ici. La Bretagne me réussit, on l’a vu au mois de juin aux Championnats de France. J’aime bien le circuit de Quelneuc, même s’il était particulièrement sec cette fois-ci. Caroline Mani s’est accrochée. J’ai vu dans le dernier tour qu’elle était à bloc et j’ai su que nous allions arriver au sprint. Je suis d’ordinaire plus rapide qu’elle au sprint mais dans ce genre d’arrivée, on ne sait jamais. Tout peut arriver.
Comment sentiez-vous la présence de Caroline Mani dans votre roue ?
Je voyais bien qu’elle était vraiment à fond. Quand j’essayais de la laisser passer, je voyais qu’elle était fatiguée, et d’un autre côté ça m’a rassurée. Moi je me sentais bien, je me disais que j’allais bien réussir à un moment donné à la décrocher.
Avez-vous douté ?
Eh bien, arrivé dans le dernier tour, j’ai commencé à me poser des questions. J’avais essayé plusieurs fois d’attaquer et je voyais qu’elle ne décrochait pas. Je me suis dit qu’il n’allait pas falloir se faire avoir, qu’il ne faudrait commettre aucune erreur dans le dernier tour et bien la jouer au sprint. On a toujours un petit doute, on se dit qu’il ne faut pas coincer nous-mêmes. J’ai essayé de mettre pas mal d’accélérations.
Pensez-vous qu’elle ait cherché à jouer avec vos nerfs ?
C’est surtout sa façon de courir. Le circuit était vraiment sec et roulant. Et finalement pour faire la différence ça a été plus dur que je ne le pensais.
Doutiez-vous de vos capacités vis-à-vis de Caroline Mani après la manche de Besançon ?
A Besançon, je savais que ça allait être dur. En plus, c’était un circuit lourd et comme je n’étais pas en forme, ça n’a pas pardonné du tout. Je venais de couper juste avant et je savais que Besançon allait être une course dure.
Avoir perdu une manche gâche-t-il votre plaisir ?
Non, pas du tout. Je m’étais mis dans la tête que la manche de Besançon serait dure à gagner. Sur le coup, on est un peu déçue mais on le prend plutôt bien après.
On ne pourra dès lors pas dire que vous aurez eu un règne trop tranquille…
Voilà ! Et c’est bien ! C’est bien parce qu’au niveau international, la concurrence est là, alors c’est mieux si on a une coéquipière pour nous aider. Avoir des équipières devient de plus en plus utile en cyclo-cross. On voit les Pays-Bas notamment, qui ont trois filles au très haut niveau et qui jouent avec ça. Elles attaquent à tour de rôle et se protègent. Si nous avons une Française de plus devant, c’est mieux.
Comment avez-vous géré votre approche du mois de janvier ?
En novembre, il y a eu les Championnats d’Europe puis la Coupe du Monde à Nommay. J’ai fait une coupure après cela. C’est pourquoi j’avais fait une petite croix sur Besançon. Maintenant les sensations commencent à revenir dans la perspective du mois de janvier.
Que doit-on attendre de vous au niveau international ?
J’aimerais bien accrocher le podium au Championnat du Monde. J’avais terminé 4ème à Trévise et je sais depuis que j’en suis capable.
Propos recueillis à Quelneuc le 13 décembre 2009.