Ta dernière course, c’est dimanche. Comment te sens-tu après ta victoire, fin décembre, à Flamanville, lors de la dernière manche de la Coupe de France de cyclo-cross ?
Je me sens bien, j’aborde les Championnats de France dans le bon timing, dans de bonnes conditions. Ma saison a été plutôt courte car axée sur la route, je n’ai pas forcément pu travailler les intensités type cyclo-cross. Et finalement, ça répondait pas mal à Flamanville. J’ai hâte.
Quel type de parcours espères-tu ? Physique ou roulant ?
A la base, Quelneuc est un parcours dur. Vu le dénivelé, ce ne sera pas facile, après je ferai un état des lieux samedi et suivant les conditions climatiques, je m’adapterai. Plus c’est dur, mieux c’est. C’est un circuit des Championnats de France, s’il est difficile, le meilleur sera devant.
Penses-tu que Francis Mourey a caché son jeu à Flamanville ?
Je ne me préoccupe pas de savoir si certains cachent ou pas leur jeu. On n’est pas là pour faire des comptes. On a qu’une heure de course, il n’y a pas de temps pour les calculs. Le meilleur sera devant. J’aborde les Championnats de France avec la même envie que d’habitude. Si je suis favori, c’est bien mais j’aurai de nombreux adversaires. Cela ne concernera pas quatre ou cinq coureurs.
La pression, tu digères plutôt bien alors ?
Je la connais depuis que je fais du vélo. J’ai commencé à 15 ans, puis je l’ai connue lors des Championnats de France lorsque j’étais cadet 1, lors des Championnats du monde lorsque j’étais junior 1… Je sais aborder ce genre d’événements importants dans de bonnes dispositions.
Cette dernière semaine, comment tu l’as négociée ?
Le boulot est déjà fait. Ce n’est pas la dernière semaine que l’on travaille le plus donc je me suis entretenu. C’est important de rester dans le rythme pour être prêt le jour J.
Côté matériel, tu seras en freins disque, mono plateau?
Je serai en freins à disque.
Sinon tu es plutôt Van der Poel ou Van Aert ?
J’apprécie les deux coureurs. Je n’ai pas de jugement, ils ont leurs particularités et le meilleur gagnera lors des Championnats du monde.
Changeons de sujet. Maintenant, les coureurs pros délaissent de plus en plus le cyclo-cross pour se focaliser sur les courses World Tour, qu’en penses-tu ?
C’est une question délicate, je n’ai pas envie faire le juge, mais les équipes n’y trouvent pas leur compte en cyclo-cross. La FJD a investi de nombreuses années sur Mourey, Cofidis a investi quatre ans sur moi. Désormais, je « délaisse » le cyclo-cross, je n’en fais plus une priorité. C’est dommage mais la Fédération de cyclisme doit aussi se poser les bonnes questions. Tous les torts ne sont pas sur les équipes pros. Le niveau est de plus en plus élevé, il y a de nombreuses courses, c’est difficile de délaisser un coureur pour qu’il fasse du cyclo-cross. Ça leur coûte beaucoup et la rentabilité médiatique n’est pas suffisante.
Tu vas donc te concentrer sur le cyclisme sur route, qu’attend-on de toi au sein d’AG2R La Mondiale ?
Ce sera une année de découverte, je n’ai pas d’objectif précis. Je vais attaquer avec le Tour de Valence. C’est un niveau que je ne connais pas avec un premier Grand Tour cette année. On va apprendre à se connaître. Peu de monde pensait que je pouvais gagner une course à étapes (NDLR, les Quatre jours de Dunkerque). Je ne me connais pas encore totalement, je veux découvrir le haut niveau sur route.
Quelle est la différence entre Cofidis, Solutions Crédits, une Continental Pro et AG2R La Mondiale, une des meilleures équipes World Tour ?
La différence est importante, les enjeux sont plus importants. Il faut ramener des points World Tour, il y a un classement à la fin de l’année. Et puis on a un coureur comme Romain Bardet, potentiel vainqueur du Tour, ce n’est pas rien. Il y a aussi plus de personnel, c’est une autre dimension. Cofidis m’a permis de passer pro, ils m’ont accompagné pendant quatre ans, et c’est grâce à eux que j’ai progressé sur la route.
Propos recueillis par Stéphane BALLESTER