Quelles étaient tes ambitions samedi matin au départ de ton premier championnat du monde ?
Je voulais faire une belle course, surtout pour la dernière de la saison et que l’on était sur la plus grosse course du monde. Je souhaitais vraiment profiter à fond sur 40 minutes, ne pas avoir de regret à l’arrivée et essayer de finir le mieux possible pour remercier l’équipe de France pour cette saison. Mais également toutes les personnes qui m’ont suivi tout au long de l’hiver, jusqu’au championnat du monde même pour certains.
12ème à l’arrivée, comment as-tu géré ta course ? Es-tu pleinement satisfait ?
Je suis assez satisfait car sur un mondial c’est déjà pas mal. J’ai quand même un peu de regret de finir pas loin du top 10, voir même du top 5, qui je pense était largement envisageable au vu de ma condition du jour. Je pense que j’ai voulu remonter trop rapidement sur ce parcours assez piégeur et j’en ai payé les conséquences. Je suis arrivé trop vite dans des dévers et je suis tombé à deux reprises, ce qui m’a fait perdre quelques places et de précieuses secondes. C’est assez frustrant, mais sur un championnat du monde il fallait prendre des risques, j’en ai peut-être trop pris, c’est comme ça. Je ne voulais pas avoir de regret alors j’ai tout tenté.
Etais tu à l’aise sur ce circuit très boueux et physique ?
Ce type de parcours bien gras et physique me convient à merveille. Je me sentais super bien, les sensations étaient là et j’étais vraiment à l’aise sur ce circuit. J’ai pris un grand plaisir pendant ces 40 minutes de course avec un public de folie qui nous poussait, c’était juste énorme !
Qu’est-ce que tu te dis dans ta tête lorsque le commissaire indique « 30 secondes » ?
J’étais totalement dans ma bulle, je voulais à tout prix réaliser une bonne course et ne pas avoir de regret. C’était la dernière course de la saison et j’ai essayé d’honorer ce beau maillot « France » qui est tout simplement un régal à porter afin de représenter son pays de la plus belle des manières. Si à un moment je me suis dit « put*** », car depuis tout petit je regardais les mondiaux et là j’y suis, c’est dingue, reste plus qu’à bien représenter notre nation.
Pour toi, quel évènement t’as le plus marqué cette saison ? Pourquoi ?
Je pense que deux évènements m’ont énormément marqué et resteront à tout jamais dans ma tête. Le premier est Quelneuc, le championnat de France où j’ai pu réaliser mon rêve qui était de devenir champion de France. Cela restera un moment gravé à tout jamais avec la marseillaise pour moi qui était sur la plus haute marche du podium, en train de regarder ma famille pleurer. Mais aussi tout le staff du Limousin, de la Nouvelle-Aquitaine, mes amis et bien sûr mon entraîneur Maxime Mederel, tous pleuraient de joie. Le deuxième moment est bien évidemment ces championnats du monde, mes premiers qui resteront un moment de fou, de folie dans ma vie avec une folle ambiance sur tout le parcours. Des gens qui criaient, t’encourageaient partout… c’était vraiment fou de voir mes amis et ma famille qui avaient fait plus de 800km pour venir me voir. Cela restera l’un des plus grands moments aussi.
Es-tu actuellement en coupure ? si oui, que vas-tu faire pour changer de la routine ?
Je suis actuellement en coupure jusqu’au 22 février, cela va me faire du bien car mine de rien le cyclo-cross a commencé début septembre. On est à fond tous les week-ends, ça fatigue nerveusement alors souffler un peu va me faire du bien. Je vais pouvoir décompresser, rattraper les cours que j’ai loupé durant ma saison de cross la semaine et les week-ends je sortirai un peu avec mes potes. Ca me fera du bien, il faut savoir s’amuser pendant ces périodes-là afin de ne pas saturer, et penser à autre chose que le vélo.
Comment abordes-tu la prochaine saison sur route ?
Je l’aborde avec quelques ambitions au niveau national mais aussi sur le plan international avec notamment l’un de mes plus gros objectifs de la saison qui sera « l’Enfer du Nord », le Paris-Roubaix juniors. J’espère faire partie de la sélection tricolore, c’est la course qui me motive le plus sur route alors je vais tout faire pour avoir ma place en équipe de France. Il y aura également d’autres objectifs avec les différentes courses à l’étranger avec la Btwin AG2R La Mondiale U19 ainsi que Jugon les Lacs et La Classique des Alpes où je veux essayer de briller du mieux possible car ce sont des courses qui me conviennent.
L’an prochain, nous te verrons toujours dans les sous-bois durant tout l’hiver ?
A l’heure actuelle oui je n’ai aucune envie d’arrêter le cyclo-cross. Je prends énormément de plaisir que ce soit à l’entraînement ou en course. C’est comme une grande famille, donc normalement on me verra toujours dans les sous-bois.
Quel est ton péché mignon ?
Je dirais la charcuterie et le fromage, je suis obligé d’en prendre presque à chaque repas (sourire).
Par Maëlle Grossetête