Francis Mourey champion toutes générations
Depuis un an et la reconquête du maillot bleu-blanc-rouge sur ses terres de Nommay, Francis Mourey (FDJ.fr) partage une caractéristique avec Eugène Christophe, André Dufraisse et Roger Rondeaux, les grands noms de l’histoire du cyclo-cross auxquels il appartient désormais. Comme ses prédécesseurs, il compte sept titres de champion de France à son palmarès. Et il ne compte pas en rester là ! Dimanche après-midi, c’est une huitième couronne que convoite le multiple champion de France, ce qui en ferait le recordman absolu. Quand on sait qu’Eugène Christophe, André Dufraisse et Roger Rondeaux ont obtenu leur dernier titre à 36, 37 et 35 ans, on peut penser que Francis Mourey, à 33 ans, a encore de belles années devant lui. Compte tenu de sa suprématie sur le circuit national tout au long de l’hiver, ce huitième sacre à Lignières ne devrait être qu’une formalité. Mais attention aux courses « gagnées d’avance ».
Des outsiders prêts à exploiter la moindre défaillance
Il faudrait un insoupçonnable concours de circonstances pour priver Francis Mourey d’un huitième titre de champion de France dimanche à Lignières. Et pourtant rien non plus ne laissait présager son échec il y a deux ans lorsqu’il avait buté contre ses adversaires à Quelneuc. Il n’empêche que celui qui parviendrait à déjouer les plans du Franc-Comtois sur le circuit ligniérois entrera tout de go dans la légende. Aucun de ses adversaires du Challenge ne s’est approché suffisamment près de lui durant l’automne pour mériter une condition autre que celle d’outsider. Ceux qui guetteront la moindre défaillance du champion restent Guillaume Perrot (Team Probikeshop-Saint-Etienne Loire), John Gadret (Movistar Team), Nicolas Bazin (US Domont), Steve Chainel (Ag2r La Mondiale) et Fabien Canal (Armée de Terre). Mais gare à Arnold Jeannesson (FDJ.fr), que les trop rares apparitions ont suffi à hisser au rang d’adversaire n°1.
Pauline Ferrand-Prévot a soif d’or
Pauline Ferrand-Prévot (Rabo Women Cycling Team) aime entendre la Marseillaise, qu’elle a déjà fait retentir à maintes reprises depuis les rangs Cadettes, notamment trois fois chez les Juniors en devenant championne du monde sur route et VTT et deux fois chez les Elites en conquérant le titre national chronométré. Pourtant, voilà trois ans qu’elle écoute l’hymne depuis la deuxième marche du podium des Championnats de France de cyclo-cross, battue par Caroline Mani à Lanarvily en 2011, Lucie Chainel à Quelneuc en 2012 et Nommay en 2013. Dimanche, celle qui a repris la compétition plus tard cet hiver après une intervention d’un ongle incarné arrivera à Lignières en pleine santé. Sa victoire au sprint à Flamanville face à la double tenante du titre et ses belles prestations en Coupe du Monde (5ème à Namur, 4ème à Rome) en font la favorite à un titre de championne de France qui marquerait une grande première dans sa carrière.
Un Junior, mais lequel ?
On n’avait encore jamais vu pareille ouverture dans une catégorie. Aussi, bien malin qui saura prédire le nom du champion de France Juniors de cyclo-cross dimanche matin. Ne comptez surtout pas sur les trois actes préliminaires du Challenge National pour vous donner une indication. Lucas Dubau (Champagne-Ardenne) s’est imposé à Saint-Etienne-lès-Remiremont, Odrian Champossin (Le Las Cyclisme) a gagné à Quelneuc, et Yan Gras (Lorraine) a conclu victorieusement la manche de Flamanville. Pour couronner le tout, le lauréat du Challenge National Juniors n’aura été aucun de ceux-là puisque c’est Sébastien Havot (Ile-de-France), 2ème partout, qui a été récompensé pour sa régularité. Miser sur l’un de ces quatre-là pour la victoire à Lignières semble logique (encore que d’autres auront leur mot à dire), mais de là à définir lequel des quatre ira ravir un maillot bleu-blanc-rouge qu’ils n’ont jamais eu le loisir de porter…
Du jamais vu pour un Championnat de France
A sa manière aussi, le circuit de Lignières devrait marquer les esprits. Inédit dans le cadre du Championnat de France, il avait été découvert par le gratin de la discipline en octobre 2011, lorsqu’il avait reçu la première manche du Challenge National. A l’occasion des France, il s’est refait une beauté. Objectif : casser sa réputation de circuit roulant. Au Pôle du Cheval et de l’Ane, tout a été mis en œuvre pour durcir la course. Il faudra d’emblée prendre un bon départ pour encaisser l’enchaînement d’un escalier et d’un court passage dans le sable qui caractérise le tracé berrichon sans qu’il ne soit pour autant estimé décisif dans la sélection. C’est davantage le physique qui devrait primer sur ce circuit de 2740 mètres marqué par son étroitesse, ses nombreux méandres techniques, ses dévers efficaces et ses multiples obstacles artificiels. Un circuit franchement esthétique qui devrait faire une entrée marquante aux France.