On avait rarement vu Pauline Ferrand-Prévot (AC Bazancourt-Reims) aussi nerveuse sur un grand événement. Pourtant, hier à Lanarvily, la jeune fille de 18 ans n’est pas passée loin d’un premier titre majeur en cyclo-cross. Médaillée de bronze en 2010 à Liévin, elle a décroché l’argent à Lanarvily. Surtout, elle a longtemps cru pouvoir s’imposer dans une course qu’elle a abordée la tête dans le guidon. Cela lui a coûté plusieurs erreurs de trajectoire, une chute et quelques sorties de route, mais Pauline Ferrand-Prévot ne s’est jamais déconcentrée et, la hargne au ventre, elle a relancé pour offrir un véritable spectacle au large public breton (15 000 spectateurs dimanche). A l’arrivée, Caroline Mani l’a précédée au sprint. Les larmes de déception passées, un beau sourire revenait éclairer le joli visage de cette championne d’avenir.
Pauline, on t’a sentie particulièrement nerveuse sur le circuit de Lanarvily, pour quelles raisons ?
C’est vrai que j’ai commis quelques erreurs dans les descentes, mais j’essayais de prendre un peu de risques pour gagner du temps. Je suis tombée une fois au départ dans le premier tour. Je suis revenue assez rapidement et je ne pense pas avoir payé l’effort que j’ai fait. Je prends toujours un peu plus de risques dans les descentes mais je ne me suis pas rendue compte d’une nervosité plus forte que d’habitude.
Tu as longtemps semblé en mesure de gagner, mais en étais-tu toi-même persuadée ?
Bien sûr, j’y croyais. J’étais tout le temps à fond donc je ne me suis pas posé de questions mais j’y croyais tout autant que Caroline Mani. J’ai roulé comme il fallait. Quand on a vu que Christel Ferrier-Bruneau avait un ennui mécanique (NDLR : sa roue avant s’est subitement bloquée, ce qui l’a éliminée de la course au titre), nous avons bien roulé toutes les deux. On ne peut pas dire qu’il y en ait une qui ait roulé plus que l’autre, nous avons fourni les mêmes efforts.
Qu’est-ce qui t’a manqué pour battre Caroline Mani au sprint ?
Déjà, je n’aurais pas dû prendre le dernier virage en deuxième position, dans la roue de Caroline. Je ne sais pas trop ce que j’ai fait dans le dernier virage. Ensuite, Caroline est plus rapide dans ce genre de sprint. Elle a un bon coup de rein !
Propos recueillis à Lanarvily le 9 janvier 2011.