Avec déjà cinq victoires à son palmarès, Romain Grégoire dresse le bilan de sa première saison chez les professionnels.
À seulement 20 ans, Romain Grégoire n’a pas tardé à s’illustrer pour sa première saison chez les professionnels. « Le début de saison m’a justement mis sur les bons rails et m’a tout de suite fait prendre confiance en moi. Mon premier bloc de courses m’a fait beaucoup de bien, j’ai répondu présent d’emblée, sur des belles courses. J’étais dans le match sur le terrain, et ça s’est en plus traduit par des résultats (5ᵉ sur la Faun-Ardèche Classic, 6ᵉ du Trofeo Laigueglia, 8ᵉ des Strade Bianche). Les Strade Bianche restent d’ailleurs le super souvenir de mon année », affirme le coureur de la Groupama-FDJ.
Malgré un bon début de saison, Romain Grégoire n’a pas pu défendre ses chances sur les Ardennaises, son premier objectif de l’année. « Je visais un pic de forme et je suis tombé malade. J’ai pris le départ de l’Amstel, mais je n’aurais peut-être même pas dû essayer. Derrière, je n’ai pas pu m’aligner sur la Flèche et Liège. Pendant un jour ou deux, ça n’a pas été simple à accepter, mais avec mon entraîneur et les directeurs sportifs, on a finalement assez vite réussi à rebondir. Je me souviens que j’étais encore à l’hôtel en Belgique et on était déjà en train de voir comment on pouvait adapter le calendrier pour mai et juin. J’ai rapidement eu une nouvelle ligne directrice, et ça m’a aidé à me projeter sur la suite », affirme le natif de Besançon.
« Il est difficile de gagner chez les pros, donc j’en profite dès que ça m’arrive »
C’est sur les routes des 4 Jours de Dunkerque, au mois de mai, que le coureur de 20 ans va lever les bras pour la première fois chez les professionnels. « Je ne suis pas passé loin au Morbihan, j’ai essayé au Finistère, mais c’est Paul qui a levé les bras, et ça s’est finalement réalisé trois jours plus tard sur les 4 Jours de Dunkerque. D’ailleurs, étrangement, c’est davantage l’étape de Cassel que ma victoire qui m’a marqué sur les 4 Jours de Dunkerque. Quand je gagne à Laon, c’est un sprint punchy en bosse. À Cassel, c’était une course bien plus difficile, où j’ai dû oser et prendre le risque d’aller chercher le maillot rose. Ce que j’ai réussi à faire. Rien n’égale la sensation de lever les bras, mais avec du recul, je me dis que le coup de Cassel était quand même beau », estime le jeune puncheur.
Au mois de juillet, à la mi-saison, Romain Grégoire a fait un stage pour préparer la deuxième partie de l’année. « J’aurais aimé réussir sur « San Seb », et j’aimerais y réussir à l’avenir, mais je redescendais du stage et soit ça passait, soit ça cassait. Ça n’est pas passé. Je n’ai pas pris à cœur cette contre-performance et je me suis vite projeté sur le Tour du Limousin qui arrivait derrière. Le stage de juillet a commencé à porter ses fruits là-bas. Là-bas, on a fait le vélo qu’on aime et j’ai pu m’imposer deux fois et remporter le général. Je me rends bien compte qu’il est difficile de gagner chez les pros, donc j’en profite dès que ça m’arrive », poursuit le Français.
« Il n’y avait pas tant d’étapes pour puncheur »
Fin août, comme Lenny Martinez, Romain Grégoire a pris le départ de son premier Grand Tour sur La Vuelta 2023. Malgré une 2ᵉ place sur la onzième étape, le coureur de 20 ans n’est pas vraiment satisfait. « Je l’aurais sûrement été davantage si j’avais été plus actif que ça. Au final, il n’y avait pas tant d’étapes pour puncheur. Il y a donc beaucoup d’étapes où je n’ai pas pu jouer, et ça m’embête un peu. Pour être satisfait de mon Grand Tour, il aurait fallu que j’arrive à être dans l’échappée sur des étapes pour baroudeurs. Hormis celle où je termine deuxième, je n’avais pas les jambes pour y être. C’est un peu dommage, mais à l’avenir, j’aimerais hisser mon niveau physique pour être dans ces échappées, comme celles de Rui Costa ou Wout Poels », indique le protégé de Marc Madiot.
Avec ses cinq victoires acquises sur les 4 Jours de Dunkerque et le Tour du Limousin, Romain Grégoire est le deuxième coureur français le plus prolifique de la saison derrière Rémi Cavagna. « J’ai aussi réussi à être au niveau pour disputer un Grand Tour en fin d’année, et je n’ai pas fini la Vuelta complètement mort. Je sais où je peux faire mieux : en WorldTour. Je n’ai pas été là où je l’espérais et j’aurais aimé être plus utile à l’équipe à ce niveau. Si on m’avait demandé en janvier, je n’aurais pas imaginé gagner en WorldTour dès cette année, mais une fois sur la ligne de départ, j’avais forcément envie de gagner. Je n’ai pas encore réussi à le faire. On peut se dire que c’est finalement relativement normal, que je suis peut-être assez dur envers moi-même, mais c’est pour me pousser à m’améliorer », conclut Romain Grégoire.