Lors du stage de la Groupama-FDJ en décembre dernier à Calpe, Marc Madiot s’est entretenu en exclusivité avec Vélo 101.
Au mois de décembre, à l’occasion du stage de l’équipe à Calpe, Marc Madiot, manager général de la formation Groupama-FDJ a accepté de répondre à nos questions. Retour sur la saison 2023, changement de partenaire cycle,… Le Mayennais s’est entretenu en exclusivité avec Velo 101.
Comment jugez-vous votre saison 2023 ?
Elle est bonne. On est la septième équipe mondiale. On a 19 victoires, on a porté le maillot rose, le maillot rouge. On a fait un bon Tour d’Italie avec le classement de la montagne et un bon classement général. On fait quand même neuvième du Tour de France. On a gagné Plouay, on est champions de France. Il y a quand même plus de positif que de négatif. Quand on est septième, c’est que ça a pas mal marché. On a été constants, on a été opérationnels toute l’année.
En revanche, vous n’avez pas remporté cette étape sur les Grands Tours que vous attendiez ?
Pas forcément. Les victoires sur les Grands Tours, c’est souvent une affaire de circonstance. Ou alors, il faut avoir un sprinter qui met la balle au fond. Les étapes de baroudeurs, il y en a de moins en moins, ce sont souvent les circonstances de course qui font qu’o se retrouve en position de gagner une étape ou pas. Ça arrivera quand ça devra arriver. On peut très bien aller gagner deux étapes comme ne pas en gagner du tout, sans pour autant avoir fait un mauvais Tour.
Cette 7ᵉ place au classement par équipe, c’est une fierté ?
Ça montre que l’équipe est au contact des meilleures formations mondiales qui ont le double ou 2,5 fois notre budget.
En parlant de budget, David Lappartient était favorable à l’instauration d’un salary cap, qu’en pensez-vous ?
J’attends de voir. Mais les politiques sont faits pour faire des promesses, mais ils ont parfois beaucoup de mal à les tenir. Donc j’attends de voir. Nous, on a aussi un autre problème. Le coût du travail en France est plus élevé qu’ailleurs, on a 30% de charges en plus. Ça aussi, il faut en tenir compte. On est dans le dernier tiers des équipes en termes de budget et on a, en plus, 30% de charges. Quand on est dans ces situations est qu’on termine septième équipe mondiale, c’est qu’on a fait du bon boulot.
Que pensez-vous du parcours du prochain Tour de France ?
J’en pense rien. Le parcours du Tour, c’est une chose, mais quand on arrive sur le terrain suivant les conditions météo, la chaleur, le froid, le vent,… Ce n’est pas la même course. Le graphisme du parcours, c’est une chose, mais ce sont les conditions de course qui ont une influence déterminante sur le déroulé de la course. Vous pouvez avoir deux parcours identiques, prendre les mêmes routes et si vous avez des conditions météos différentes, vous n’avez plus la même course. L’étape gravel, il ne se passera rien s’il n’y a pas d’incidents. Ce sont les incidents qui vont faire la course. Sans incident, il n’y aura aucun favori de piégé.
Quel est votre sentiment suite à l’arrêt du partenariat avec Lapierre, remplacé par Wilier ?
C’est la vie. Je n’ai pas à avoir de sentiments. Lapierre souhaitait prendre une autre orientation. Je les remercie pour le temps qu’on a passé ensemble et puis voilà, la vie continue. Il faut être très pragmatique. Les partenariats qu’on noue dans les équipes, c’est aussi beaucoup une affaire de rencontres et d’opportunités qui se présentent ou pas.
Le lien entre la conti et la World Tour est très fort dans votre structure, c’est un schéma qui semble fonctionner ?
Oui, mais la concurrence est rude. Donc c’est un modèle qu’on a envie de faire perdurer et d’améliorer encore. Maintenant, tout le monde l’a copié (avoir sa propre équipe continental, ndlr). Mais vaut mieux être copié que le copieur. Mais si on va avoir (une équipe U19, ndlr). On propose un accompagnement à des jeunes, mais là, ils courront avec nos couleurs sur un certain de nombre de courses dans l’année. Ce sera à côté de la Conti.
En 2023, vous avez perdu Arnaud Démare, Thibaut Pinot ou encore Mathieu Ladagnous. Cela vous inquiète pour 2024 ?
Aucune crainte. Avec tout le respect et toute l’admiration que j’ai pour ceux qui sont passés, il faut se tourner vers l’avenir. L’accent va être mis sur le collectif. Je n’ai aucune crainte. Nous, ce qui compte, c’est la complémentarité de tous les gens qui arrivent chez nous et l’effectif global.