C’est la fin des vacances et le début des stages de préparation pour les stars du peloton ; Afin de préparer la saison prochaine, les équipes cyclistes mettent le cap sur l’Espagne, plus que jamais l’eldorado en matière de camps d’entraînement. Les parasols sont repliés, il n’y a plus de bière dans le frigo et les cuissards ressortent du placard. Début décembre clôture généralement l’intersaison, quatre semaines de répit dans un univers impitoyable.
Des vacances variées pour les coureurs !
Certains coureurs comme Remco Evenepoel ou Benoît Cosnefroy en ont profité pour se marier. Tadej Pogacar et Romain Bardet sont partis s’aérer en Colombie et en Californie. D’autres varient les plaisirs sur les courses de cyclo-cross comme Mathieu van der Poel ou Tom Pidcock.
En vérité, ils sont nombreux à avoir déjà sorti le vélo du garage. La rentrée des classes officielle a lieu en Espagne. C’est là que les dix-huit équipes de l’élite du World-tour, sans exception, s’apprêtent à migrer pour un stage d’une dizaine de jours. Alors qu’Ineos Grenadiers et Bora Hansgrohe préfèrent encore Majorque, les autres sortent les vélos le long de la Costa Blanca, entre Valence et Alicante. La concentration en équipes y est telle qu’il n’est pas rare de croiser en une même journée plusieurs stars du peloton, dans l’arrière-pays poussiéreux ou sur les routes longeant la Méditerranée.
L’Espagne, incontournable des stages cyclistes
« L’Espagne à cette période de l’année est devenue incontournable. On y va depuis une quinzaine d’années. Au début, les équipes françaises ont dit qu’elles allaient rester en France. Mais lorsqu’on fait du vélo à 15 ou 20 degrés, on fait du meilleur travail que quand il fait 3 ou 4 », explique Vincent Lavenu, patron de l’équipe d’AG2R-Citroën qui commence vendredi un stage à Gandia.
Au moment où une grande partie de l’Europe plonge dans l’hiver, la Costa Blanca offre des conditions idéales. Les températures sont douces, les pluies très rares et les routes, au revêtement souvent impeccable, plus sûres que celles, encombrées, du sud de la France ou de l’Italie.
Au point que Remco Evenepoel a choisi d’en faire son camp de base permanent. « Il y fait beau toute l’année et j’y trouve des parcours d’entraînement un peu plus difficiles que dans les Ardennes », explique le vainqueur de la Vuelta qui y a déménagé cet automne, histoire aussi d’échapper aux sollicitations en Belgique.
Pour les équipes, la région présente aussi des avantages logistiques. On y accède facilement par les airs. Et les bus peuvent suivre par la route avec les vélos et tout le matériel. Quant à l’hébergement, les nombreux hôtels, bondés l’été, sont déserts l’hiver et proposent des prix intéressants, un élément capital, car ces stages coûtent facilement jusqu’à 100.000 euros.
Benoit Cosnefroy : « Au niveau de la cohésion, heureusement qu’il y a les stages »
Un investissement important, mais indispensable selon le coureur français Benoît Cosnefroy: « ça change notre dynamique de l’hiver. A la maison, on a toujours des choses à faire, quelqu’un qui passe pour boire le café. En stage on peut se remettre très sérieusement au vélo. » C’est aussi le seul moment de l’année où tout l’effectif est réuni. Contrairement aux sports collectifs, les cyclistes d’une même formation ne s’entraînent pas forcément ensemble et vivent parfois même dans des pays différents. « Au niveau de la cohésion, heureusement qu’il y a les stages. Car il y a des gars dans l’équipe avec qui je ne cours pas de l’année. Parce qu’on est 30, avec des profils différents et qu’on ne va pas sur les mêmes courses », résume Cosnefroy.
Jonas Vingegaard : Le Tour de France ou le Giro en 2023 ?
Les stages permettent aussi de multiplier les réunions, soigner la communication et les partenaires, tester du nouveau matériel et fixer les calendriers. C’est à Denia, où son équipe Jumbo-Visma converge à partir du 11 décembre, que Jonas Vingegaard doit décider s’il défend, comme c’est probable, son titre au Tour de France ou s’il préfère participer au Giro en 2023.
Endroit stratégique, la région d’Alicante est tellement prisée que des coureurs comme le champion olympique belge Greg Van Avermaet ont pris l’habitude de faire venir la famille pour les fêtes et de rester sur place jusqu’au prochain stage de leur équipe en janvier. Toujours en Espagne.
Avec AFP