L’information est tombée hier soir sous la forme d’un bref énoncé diffusé sur le site de la Fédération Française de Cyclisme : « le Tour Méditerranéen ne sera pas organisé en 2012, les conditions d’inscription au calendrier n’ayant pas été respectées. » Le premier temps fort du calendrier français, qui doit se tenir entre le jeudi 9 et le dimanche 12 février, est menacé d’annulation. Non pas par ses organisateurs, qui sont toujours dans l’attente d’une notification officielle, mais par les instances fédérales, qui semblent avoir des reproches à faire à Lucien Aimar et son équipe. Lesquelles ? L’ancien vainqueur du Tour de France, organisateur du Tour Méditerranéen depuis sa création en 1974, ne se l’explique pas. « J’ai pris connaissance de cette information dans la presse, et j’ignore de qui cette décision arbitraire peut émaner », nous assure-t-il ce matin.
Certes, des différends existent entre la Ligue Nationale du Cyclisme (LNC) et le Tour Med, une épreuve qui a rencontré des difficultés financières il y a plusieurs années. « Mais aujourd’hui nous nous sommes acquittés de tout ça, affirme Lucien Aimar à Vélo 101. Alors cette décision est incompréhensible. J’ai joint le président de la Ligue Marc Madiot, qui m’a répondu ne pas être au courant du dossier. Je ne comprends pas bien. Nous avons déjà réglé nos droits d’inscription au calendrier à la LNC et notre édition 2012 est arrêtée à 80 %. » Devant tant d’incompréhension, l’organisateur du Tour Méditerranéen s’est donc rapproché d’avocats et cherchera, faute d’information officielle, à en savoir plus auprès des instances qui dirigent le cyclisme national. Mais le temps presse car la trentaine d’équipes qui a déjà candidaté pour participer à la 39ème édition de la séduisante course par étapes varoise commence à s’interroger.
Dans l’attente d’éléments complémentaires, et surtout officiels, Lucien Aimar ne peut que redouter l’énorme préjudice que causerait à sa course une non-inscription au calendrier 2012. « Tout est bouclé, les conventions sont signées, les villes se sont engagées, nous rappelle-t-il. Nous sommes en règle. Par souci d’économie, nous avons même choisi de gratter une étape en réduisant le Tour Méditerranéen à quatre jours de course. » La course doit partir le jeudi 9 février de Pertuis en direction de Meyreuil. Elle doit se poursuivre entre Salon-de-Provence et Martigues le vendredi, La Seyne-sur-Mer et La Londe-les-Maures le samedi avant le traditionnel final en apothéose entre La Ciotat et le Mont Faron, sur les hauteurs de Toulon. « Si le Tour Med devait être annulé, ce serait catastrophique, conclut Lucien Aimar. Et si on voulait tuer le cyclisme, on ne s’y prendrait pas mieux. Pour nous ce serait un énorme préjudice et nous irions au scandale. »