De tous les véhicules du Tour de France, il était ce matin le plus photographié au départ de la deuxième étape à Bastia. Le bus de l’équipe Orica-GreenEdge, qui s’est encastré hier dans l’arche d’arrivée de la course, a défrayé la chronique. A l’origine d’un final pour le moins incohérent, quand la ligne d’arrivée a été déplacée puis replacée, il a pu reprendre ses fonctions aujourd’hui. Sans son chauffeur néanmoins, dont l’erreur humaine a été sanctionnée par un retrait d’accréditation.
Dans la cellule de chronométrage placée pile sur la ligne d’arrivée, les quatre chronométreurs de la société Matsport présents hier dans la cabine ne sont pas près d’oublier ce qu’ils ont vécu. « On a vu le bus arriver relativement vite, à 25-30 km/h, raconte Bruno Cordier. Il était tard, le portique qui peut monter jusqu’à 4,20 mètres avait été redescendu. C’est arrivé parfois qu’on stoppe un chauffeur in extremis, là on en a été quittes pour être bien secoués ! » En frappant le portique de plein fouet, le bus australien a déporté la cabine de plus de 50 centimètres, la rendant instable sur le bas-côté gravillonné. La climatisation a sauté, rendant l’âme dans une déflagration. Et quelques plaques du portique ont également été délogées. De la casse mineure qui a pu être réparée dès hier soir.
« On a aussitôt été évacués pour déporter toute la partie classement, poursuit Bruno Cordier, le directeur adjoint de Matsport. Nos trois photo-finish n’étaient plus opérationnelles. Elles n’ont pas été détruites par l’incident mais ont été désaxées. Même quand le bus a été dégagé, il n’était plus possible de tout recaler dans les temps. » C’est donc uniquement sur la base des transpondeurs, dont Matsport dispose de deux systèmes, l’un sur la ligne, l’autre quelques mètres plus tôt, en cas de nécessité, que les premiers classements du Tour 2013 ont pu être établis. Cette nuit, les réparations nécessaires ont pu être réalisées dans la cabine… et le portique a pu reprendre sa place au-dessus de la ligne d’Ajaccio. Comme si de rien n’était. N’en restera qu’une image insolite et une anecdote que les chronométreurs du Tour de France ne sont pas près d’oublier.