Romain Bardet (Ag2r La Mondiale)
En deux années professionnelles, Romain Bardet s’est montré sur quatre des plus grandes classiques du calendrier. C’est d’abord sur l’Amstel en 2012 que l’Auvergnat s’est montré en prenant l’échappée du matin et résistant au retour des favoris, jusqu’au sommet du Keutenberg. Même chose sur le Tour de Lombardie la même année sous la pluie. Cette année, Bardet s’est classé dans le Top 20 de Milan-San Remo et de Liège-Bastogne-Liège, c’est dire si le garçon a déjà la caisse pour tenir plus de 250 kilomètres ! Depuis, le protégé de Vincent Lavenu a pris confiance avec sa belle 15ème place au Tour, et surtout sa première victoire pro au Tour de l’Ain. Parmi les jeunes sélectionnés par Bernard Bourreau c’est celui qu’il faudra sans doute le plus surveiller.
Warren Barguil (Argos-Shimano)
Comment parler de Warren Barguil sans mentionner sa fantastique Vuelta ? Avec deux victoires de prestige au compteur, le Breton ne pouvait pas échapper à la sélection, qui plus est avec un sélectionneur montrant sa confiance aux jeunes. Il y a un an, il devait être le leader des Bleus à Valkenburg chez les Espoirs. Il se retrouve déjà chez les grands pour venir conclure une première saison pro extraordinaire. L’ancien vainqueur du Tour de l’Avenir sera avant tout là pour apprendre en fêtant sa première cape à 21 ans. Mais il pourrait tout aussi bien être lancé dans un coup plus ou moins loin de l’arrivée dimanche. Le grimpeur trouvera un terrain taillé pour ses qualités même si la question est de savoir s’il pourra tenir 280 kilomètres. Oui, nous a-t-il assuré. La Vuelta lui ayant permis de prendre de la caisse et d’aborder ce Mondial en forme.
Cyril Gautier (Team Europcar)
Sans vraiment faire parler de lui, Cyril Gautier fait partie des indéboulonnables en équipe de France. Sur une course en circuit de ce type, souvent cadenassée, il fait partie de ceux qui peuvent jouer les détonateurs. Son comportement offensif sera un atout de poids dans la course de mouvement que semble vouloir mener Bernard Bourreau. On ne prend pas grand risque en pariant que le Breton sera vu à l’attaque dimanche. S’il peine à confirmer le statut qu’il avait chez les Espoirs (il avait été champion d’Europe en 2008), cet éternel baroudeur peut en accrocher de belles. Cyril Gautier, ce n’est que deux victoires pros, mais deux belles classiques du calendrier français : la Route Adélie en 2010, et le Tour du Finistère cette année, disputé sous la pluie froide. Des conditions pour guerriers que l’on pourrait retrouver dimanche.
Amaël Moinard (BMC Racing Team)
Dans une sélection, il faut des hommes forts, mais il faut aussi des hommes capables d’assumer le rôle d’équipier. Cette fonction, Amaël Moinard l’occupe depuis maintenant trois ans chez BMC, au service des Cadel Evans, Tejay Van Garderen et autres Philippe Gilbert. Le Normand a, semble-t-il, mis ses ambitions personnelles au placard : pas un seul Top 10 sur quelque course que ce soit depuis… trois ans ! Il y a fort à parier que l’ancien de la Cofidis jouera également le rôle d’homme de l’ombre dimanche au sein du collectif de l’équipe de France. À 31 ans, il fait aussi figure de cadre dans une sélection considérablement rajeunie et pourra apporter son expérience à toute la jeune garde du cyclisme français qui prend le pouvoir cette année.
Thibaut Pinot (FDJ.fr)
Le symbole de ce renouveau de notre cyclisme, c’est lui. Thibaut Pinot, 23 ans à peine, a déjà deux Tops 10 sur un Grand Tour à son actif. Le Franc-Comtois a montré cette année qu’il était fort physiquement, mais surtout mentalement. Après un Tour de France raté, le jeune grimpeur s’est rapidement remobilisé pour faire du Tour d’Espagne un objectif à part entière. Et il n’y est pas allé pour faire de la figuration en tenant la dragée haute aux cadors du cyclisme mondial pendant trois semaines. Oui Pinot a du talent, oui Pinot est en forme, mais on notera un gros bémol. Contrairement à Romain Bardet, le jeune protégé de Marc Madiot ne s’est jamais montré sur les grandes courses d’un jour et sur les courses de plus de 250 kilomètres. Autre point d’interrogation, sa condition après une Vuelta où il a connu quelques difficultés en dernière semaine.
Christophe Riblon (Ag2r La Mondiale)
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Christophe Riblon a franchi un cap cette année. Le Picard de 32 ans a pris conscience de son potentiel cette saison et vit une saison 2013 de rêve alors qu’elle avait débuté de façon délicate avec un dos douloureux. Dès la fin du Tour de Pologne, il avait annoncé vouloir viser les Mondiaux, chose qu’il nous avait confirmée il y a maintenant un mois. Dans une sélection sans véritable leader, Christophe Riblon pourrait très bien trouver la faille, profiter de l’attentisme des favoris pour se retrouver à l’avant. Complètement décomplexé, le Picard n’hésitera pas à attaquer et on le sait. Reste maintenant à savoir s’il aura retrouvé ses jambes du Tour de Pologne. Ses prestations au Canada (11ème à Québec, 50ème, mais dans le premier peloton à Montréal) tendent à répondre par l’affirmative.
Anthony Roux (FDJ.fr)
Les courses en circuit sont toujours particulières à aborder, mais Anthony Roux les apprécie. Le Lorrain fait partie de ceux qu’il faut toujours surveiller une fois que l’on aborde les grands Championnats. Le coureur de 26 ans est passé tout près du titre de champion de France à trois reprises (3ème en 2009, 2ème en 2011, 4ème cette année). Mais il s’est aussi déjà mis en évidence aux Mondiaux. En 2011, à Copenhague, il faisait partie des rares audacieux qui pensaient pouvoir échapper à un sprint. Après une année 2012 galère, Roux connaît une belle saison 2013 et s’est notamment distingué sur le difficile Tour de Burgos, remportant même une étape après de multiples places d’honneur. Autre victoire pour lui cette année : le contre-la-montre de l’Etoile de Bessèges, preuve de ses capacités de rouleur.
Arthur Vichot (FDJ.fr)
En l’absence de Tony Gallopin en méforme, Arthur Vichot est sans doute la plus belle carte française en cas d’arrivée en petit comité. Le Franc-Comtois l’a bien montré au Canada en prenant la 2ème place derrière Robert Gesink à Québec et la 11ème place à Montréal. Le champion de France a bien démontré qu’il ne devait pas sa place en sélection au hasard. En côtoyant les plus costauds lors des deux grandes répétitions québécoises, Vichot a des arguments solides pour demander un rôle protégé au sein de l’équipe de France. Sur un circuit qui reste encore difficile à cerner, pas évident de connaître le type d’arrivée auquel on aura droit dimanche. Mais en cas d’arrivée en petit peloton, le Franc-Comtois aura une chance et pourrait créer la surprise, comme l’avait fait son coéquipier actuel Anthony Geslin à Madrid en 2005.
Thomas Voeckler (Team Europcar)
Qu’on le qualifie de leader désigné ou d’électron libre, il ne fait aucun doute que Thomas Voeckler est l’homme protégé de la sélection. Certes, l’Alsacien réalise une saison en demi-teinte par rapport aux crus exceptionnels de 2011 et 2012, mais son année 2013 reste des plus solides avec une victoire sur la Route du Sud, une étape du Critérium du Dauphiné, et le Tour du Poitou-Charentes. En remportant cette dernière épreuve, Voeckler entamait alors sa bonne fin d’été après des mois de juillet et d’août compliqués. Battu d’un cheveu au Tour du Doubs et au GP de Wallonie, il semble monter en puissance. Sa 7ème place au Mondial de Valkenburg après avoir été l’un des acteurs majeurs de la course montre qu’il n’a rien à envier aux meilleurs coureurs de classiques. Sa ruse est un atout supplémentaire dans une course qui s’annonce tactique.