Fabian Cancellara (Trek-Segafredo). « Après deux premières participations en 2007 et 2009, j’ai décidé de revenir sur le Giro l’hiver dernier en découvrant le parcours. Mon calendrier ne m’a pas toujours permis d’être au départ du Tour d’Italie, et quand il démarrait par un contre-la-montre par équipes ou une étape en ligne, il m’inspirait moins. Mais cette fois j’ai été séduit par le contre-la-montre d’ouverture à Apeldoorn. J’ai entamé une tournée d’adieux au cyclisme et je voulais saluer une fois encore le Tour d’Italie. Mais je ne viens pas seulement pour dire ‘ciao’. J’espère réaliser une grande prestation. Et endosser le maillot rose qui manque encore à ma collection. A mes yeux ce maillot est le plus spécial qui soit dans le cyclisme. Par sa couleur insolite mais belle. Par son histoire puisque c’est celui qu’ont porté des champions comme Coppi et Bartali. En Italie, c’est une passion unique. »
Tom Dumoulin (Giant-Alpecin). « Le Grand Départ aux Pays-Bas, avec un contre-la-montre pour commencer, est l’une des raisons pour lesquelles j’ai voulu courir le Giro cette année. Je n’ai pas fait de stage en altitude, ce qui est absolument nécessaire si on veut jouer le classement général sur un Grand Tour, car pour moi l’objectif principal cette saison est le contre-la-montre des Jeux Olympiques. Sur le Giro, je n’ai que deux étapes en vue : le contre-la-montre d’Apeldoorn et celui du Chianti. Le contre-la-montre en altitude à l’Alpe di Siusi pourrait aussi me convenir. Je pense que je suis un peu plus détendu que je ne l’étais l’an dernier quand le Tour de France était parti d’Utrecht (NDLR : 4ème à 8 secondes de Rohan Dennis après 13,8 kilomètres). J’ai appris de cette expérience à domicile. Pour moi, mes principaux adversaires demain dans le contre-la-montre seront Fabian Cancellara et Jos Van Emden. »
André Greipel (Lotto-Soudal). « J’ai suivi le même programme que l’an passé, et l’objectif est comparable sur ce Giro. Il s’agit pour moi de gagner au moins une étape (NDLR : André Greipel a gagné une étape à chacune de ses participations en 2008, 2010 et 2015). Je compte six à sept opportunités de sprint et j’espère au moins pouvoir profiter de l’une d’elles. L’opposition n’est pas des moindres avec des valeurs sûres comme Marcel Kittel, Sacha Modolo et Elia Viviani. Quelques jeunes talents vont aussi vouloir se montrer. Je pense notamment à Caleb Ewan et Jakub Mareczko. Je sors peut-être du printemps le plus difficile de ma carrière, avec de nombreuses chutes et blessures. Je n’ai pas non plus atteint ma meilleure forme. Mais je pense que la condition est bonne et que je vais pleinement pouvoir tenter de gagner une étape. A condition d’avoir la chance de mon côté et d’éviter les chutes. »
Marcel Kittel (Etixx-Quick Step). « Le Giro est l’un des trois Grands Tours, ce qui pour moi rend sa valeur identique à celle du Tour de France. Après une année difficile, je compte déjà huit victoires cette année, ce qui fait le meilleur début de saison de ma carrière. Je crois pouvoir dire que je suis en très bonne condition, même si j’ai dû me retirer du Tour de Romandie en raison d’un petit rhume. Plus par mesure de précaution. »
Mikel Landa (Team Sky). « J’ai repris la compétition plus tard que je ne l’avais imaginé après avoir dû soigner un virus en début de saison, et je ne crois pas avoir atteint trop vite mon pic de forme au Tour du Trentin. Je crois que je peux encore m’améliorer dans les semaines à venir. Mener l’équipe Sky au Tour d’Italie est une grande opportunité pour moi, après avoir roulé pour Vincenzo Nibali et Fabio Aru chez Astana. Pour moi, ce sera Nibali le coureur le plus difficile à battre. Il est très fort en montée comme en descente. C’est lui qui devra assumer le poids de la course. Comme d’habitude, le Giro sera une course vraiment dure mais nous avons une belle équipe – la présence d’un sprinteur comme Elia Viviani va me permettre de rester concentré sur les étapes de plat – et nous sommes prêts pour ça. J’approche la course dans une forme croissante et je suis confiant quant à mes capacités de bien faire. »
Vincenzo Nibali (Astana). « J’ai pioché un peu au Tour du Trentin comme à Liège-Bastogne-Liège, mais j’ai récupéré depuis. Je me suis préparé au mieux pour le Giro. La concentration sera la clé car on va sans aucun doute avoir des surprises dans les semaines à venir. Pour moi, la première grande étape interviendra le 15 mai avec le contre-la-montre dans le Chianti, qui présente des descentes très rapides et des montées qui casseront le rythme. L’étape d’Arezzo vingt-quatre heures plus tôt, avec des sections de strade bianche, sera dure elle aussi. Ce chrono dans le Chianti pourra me donner un avantage sur Mikel Landa, qu’on sait moins bien sur ce type d’exercice. Pour moi, au regard de ce qu’il a fait ces deux années passées, il sera l’homme à battre en montagne. Mais on ne pourra pas exclusivement se concentrer sur lui. Je n’oublie pas qu’il y a des coureurs comme Valverde, Chaves et Dumoulin. »
Jean-Christophe Péraud (Ag2r La Mondiale). « Ma 9ème place au Tour du Trentin m’a donné des motifs de satisfaction. J’ai retrouvé des sensations que je n’avais pas ressenties depuis très longtemps. Après un an et demi de galère, c’est un soulagement et l’impression de sortir du tunnel. Cela me permet d’aborder la course avec un peu plus de sérénité. Après avoir couru la Vuelta et terminé 2ème du Tour de France, je voulais découvrir le Giro. Je ne viens pas ici seulement pour participer mais pour performer, avec un Top 10 en vue. J’ai reconnu six étapes stratégiques de cette édition, ce n’est pas négligeable. Je pense qu’il faudra être vigilant chaque jour, même si c’est en fin de troisième semaine, en France, que la course pourrait se jouer. L’équipe aura deux capitaines avec Domenico Pozzovivo. J’ai envie pour ma part de terminer ma carrière sur une bonne note et j’ai hâte que la course débute. »
Domenico Pozzovivo (Ag2r La Mondiale). « Je suis heureux de retrouver le Giro. L’an passé, je n’ai pas pu m’exprimer (NDLR : il avait été contraint à l’abandon sur chute dans la troisième étape et évacué avec un traumatisme cranio-facial grave), alors que j’étais en bonne forme. Le parcours me plaît, mais il faudra être patient et arriver encore en forme en troisième semaine, les étapes françaises pouvant être décisives. J’ai hâte de débuter la course. Je manquais de fraîcheur lors du Tour de Catalogne fin mars, où j’ai pris la 17ème place. J’ai pris un peu de repos et cela m’a fait du bien ! Le Tour du Trentin (7ème) m’a permis de retrouver des sensations et c’est assez rassurant. J’ai enchaîné avec Liège-Bastogne-Liège, mais les conditions météo très difficiles ne m’ont pas permis de m’exprimer correctement. »
Rigoberto Uran (Cannondale). « Je cours chez les pros depuis dix ans et je garde de grands souvenirs de mes précédentes participations au Giro (NDLR : avec cinq participations et deux places de 2 en 2013 et 2014, le Colombien fait partie des favoris les plus expérimentés). Comme chaque année, je suis motivé par cette épreuve et je suis là pour la gagner. Je pense que la décision interviendra en troisième semaine, dans les montagnes. J’ai autour de moi une équipe assez jeune dans laquelle je me sens bien. Vous allez voir, la révélation de ce Giro sera Davide Formolo ! Toute l’équipe est entièrement focalisée autour de l’objectif de remporter le Giro et prête à faire ce travail. De mon côté, cette saison, j’ai davantage travaillé en Europe et j’ai fait plus d’efforts ciblés pour préparer à la perfection le Tour d’Italie. Je viens pour essayer de gagner et confirmer tout cela dans trois semaines. »
Alejandro Valverde (Movistar Team). « Je suis extrêmement excité à l’idée de courir le premier Giro de ma carrière. Et tout aussi motivé. Le Tour d’Italie est une magnifique épreuve et je veux le courir au meilleur de mes possibilités pour atteindre le plus haut niveau. J’ai avec moi une équipe très équilibrée en montagne comme sur le plat, et mes sensations sont meilleures qu’à mes débuts chez les pros ! Je me sens bien, et j’ai pour moi la sérénité d’avoir quasiment tout gagné dans le vélo. J’ai en tête de briller sur ce Giro, d’aller chercher une étape, de finir sur le podium, et pourquoi pas de le gagner ! Nous savons que ça va être difficile, mais nous allons le tenter. Je me vois gagner le Giro, c’est avec cette mentalité que je veux prendre le départ de la course demain. Parmi mes très nombreux adversaires, Vincenzo Nibali sera bien sûr l’un des plus durs à battre. Ça va batailler tous les jours. »