Parti de la mer Tyrrhénienne mercredi dernier, le peloton de Tirreno-Adriatico touche aujourd’hui l’autre côte de la péninsule, la mer Adriatique, à l’occasion d’une étape de 189 kilomètres tracée entre Bucchianico et Porto Sant’Elpidio. Tiens, voilà un nom que les plus avertis associent désormais à l’un de ces épouvantails dénichés par la course des deux mers. C’est dans ses rues à la verticale que Vincenzo Nibali était aller construire sa seconde victoire sur Tirreno il y a un an. Cette fois pourtant les organisateurs ont choisi la voie de la sagesse. De toute façon le classement général est scellé. Sauf accident, c’est Alberto Contador (Tinkoff-Saxo), auteur d’un numéro exceptionnel hier, qui ira inscrire demain son nom au palmarès, lui qui compte dorénavant deux à trois minutes d’avance sur des adversaires médusés !

Le terrain de la sixième étape ne se prête à aucune réaction des coureurs écrasés hier par le grimpeur madrilène. Il est en revanche tout tracé pour une dernière explication entre les sprinteurs six jours avant Milan-San Remo. Les quatre attaquants du jour, Jack Bauer (Garmin-Sharp), Cesare Benedetti (Team NetApp-Endura), Peter Kennaugh (Team Sky) et Steve Morabito (BMC Racing Team), n’auront pas assez de 5’30 » pour tenir tête à leurs poursuivants, qui s’activent brusquement à l’annonce sur les ondes de la mise en difficulté d’un coureur : Marcel Kittel (Giant-Shimano).

Le sprinteur allemand perd contact avec le peloton dans la côte franchie à 50 kilomètres de l’arrivée. Ses lacunes sont aussitôt exploitées par les équipes des sprinteurs voyant là l’occasion de sortir un redoutable adversaire. L’allure s’intensifie alors que l’équipe Cannondale de Peter Sagan visse en tête du peloton, bientôt épaulée par la formation Lotto-Belisol d’André Greipel. Dans cette bataille, et bien qu’épaulé par tous ses coéquipiers, Marcel Kittel ne pourra rivaliser. Il est mis hors du jeu, l’accélération du peloton ayant pour autre conséquence l’absorption des quatre échappés du jour à l’approche de Porto Sant’Elpidio.

Mais l’acharnement avec lequel certaines équipes ont interdit le retour de Marcel Kittel va se payer. A 2 kilomètres de l’arrivée, tandis que l’équipe Lotto-Belisol mène le peloton, le train belge déraille. C’est Marcel Sieberg qui s’affale en tête de paquet à la sortie d’un virage à angle droit. S’il entraîne peu de monde avec lui, sa sortie de route a pour effet de désorganiser le peloton, dont les coureurs de l’équipe Omega Pharma-Quick Step prennent soudain les commandes. Mais dans leurs roues il n’y a déjà plus grand-monde. Et quand Alessandro Petacchi lance le sprint à Mark Cavendish, ce dernier n’a plus personne dans la roue. Le Britannique fonce alors vers la ligne sans chercher à savoir où sont passés ses adversaires habituels. De tous les sprints remportés par le champion, celui-là aura sa place parmi les plus faciles.

Demain mardi, Tirreno-Adriatico se conclura avec un contre-la-montre de 9,1 kilomètres à San Benedetto del Tronto.

Classement 6ème étape :

1. Mark Cavendish (GBR, Omega Pharma-Quick Step) les 189 km en 4h16’15 » (44,3 km/h)
2. Alessandro Petacchi (ITA, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
3. Peter Sagan (SVQ, Cannondale) m.t.
4. Arnaud Démare (FRA, FDJ.fr) m.t.
5. Tony Hurel (FRA, Team Europcar) m.t.
6. Robert Wagner (ALL, Belkin) m.t.
7. Kristian Sbaragli (ITA, MTN-Qhubeka) m.t.
8. Bartosz Huzarski (POL, Team NetApp-Endura) m.t.
9. Mark Renshaw (AUS, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
10. Davide Appollonio (ITA, Ag2r La Mondiale) m.t.

Classement général :

1. Alberto Contador (ESP, Tinkoff-Saxo)
2. Nairo-Alexander Quintana (COL, Movistar Team) à 2’08 »
3. Roman Kreuziger (TCH, Tinkoff-Saxo) à 2’15 »
4. Julian Arredondo (COL, Trek Factory Racing) à 2’39 »
5. Jean-Christophe Péraud (FRA, Ag2r La Mondiale) à 2’40 »
6. Mikel Nieve (ESP, Team Sky) à 2’50 »
7. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) à 2’51 »
8. Domenico Pozzovivo (ITA, Ag2r La Mondiale) à 2’56 »
9. Giampaolo Caruso (ITA, Team Katusha) à 2’58 »
10. Robert Kiserlovski (CRO, Trek Factory Racing) à 3’06 »