En janvier dernier, Sandy Casar nous avait annoncé qu’il s’était lancé un dernier défi : courir les trois Grands Tours sur la même saison. Un pari un peu fou, mais qui semblait mûrement réfléchi. Sans doute le Francilien espérait quitter le monde professionnel sur cette belle note, celle d’un défi physique exigeant, peut-être trop exigeant. Malheureusement, le corps n’a pas suivi et la malchance n’a pas épargné le natif de Mantes-la-Jolie. Sa chute en première semaine du Giro anéantissait ses espoirs. À court de forme, Casar n’a pas été sélectionné pour le Tour, même chose pour la Vuelta. Ennuyé par des pépins physiques depuis de nombreuses années, le Francilien a donc annoncé à Marc Madiot sa volonté de se retirer des pelotons, après quatorze années de professionnalisme, toutes passées dans la même équipe.
C’est donc un symbole de la FDJ.fr qui dit adieu au monde professionnel aujourd’hui. « Je suis allé voir Marc Madiot pendant quelques heures cette semaine, mais ma décision était prise, réfléchie, annonce le Francilien sur le site officiel de son équipe. J’ai des problèmes physiques aujourd’hui, des douleurs dorsales qui font que je peux encore faire du vélo, mais sans être compétitif et je m’y refuse. Mon dos, ce n’est pas comme un scaphoïde cassé, c’est récurrent. J’ai mal tout le temps, sans que ce soit insupportable, mais j’ai de plus en plus des sensations bizarres, des jambes lourdes par exemple. » Continuer la vie de coureur professionnel était donc devenu impossible pour Casar qui a fêté ses 34 ans en février dernier. « Je suis soulagé d’avoir pris cette décision, affirme même l’intéressé. C’est dur de se dire que c’est fini. Depuis quelques mois, j’étais atteint moralement, presque en dépression. Maintenant ma décision est prise, je sais que c’était la seule possible et je me sens mieux. J’ai toujours envie de faire du vélo, mais mon corps n’en veut plus. Sans ce problème de dos, j’aurais gardé de l’enthousiasme. »
De lui, on retiendra son état d’esprit, son sens tactique et sa capacité à prendre la bonne, en attestent ses trois victoires d’étape sur le Tour. Coureur régulier, se classant à cinq reprises dans les 25 premiers de la Grande Boucle, il s’était révélé au grand public en 2002, en terminant 2ème de Paris-Nice. Manque de chance, Casar a connu ses plus belles années au moment où le cyclisme vivait ses moments les plus sombres. À force d’abnégation, le natif des Yvelines sera auteur de belles performances comme sur ce Giro 2006 où il prend la 6ème place ou ce Tour 2004 où il profite du coup de Chartres, qui a permis à Thomas Voeckler de vivre sa première épopée en jaune, pour se classer 16ème à Paris. Alors qu’il quitte les pelotons, il flotte comme un parfum d’injustice. Qu’aurait été son palmarès s’il avait couru à une autre époque ? Tout autre, certainement.